mercredi 19 novembre 2014

Retour dans le passé

Louviers, ville euroise au riche passé industriel, a vu, à partir du début du XIXème siècle, sa population fortement augmenter en raison de l’implantation de nombreuses usines qui proposaient du travail, notamment dans le textile.
De nombreuses familles avaient ainsi quitté un coin de campagne aux revenus précaires pour venir s’entasser dans des logements exigus et insalubres, dans le seul but de trouver une vie meilleure.
Bien sûr, de l’embauche, il y en avait, mais le travail proposé, d’une grande pénibilité,  ne rapportait que de quoi survivre. Une misère !
Levés avant l’aube, hommes, femmes et enfants cheminaient en silence, par tous les temps, matin et soir pour aller travailler.
Par tous les temps !
L’hiver, sous la neige, enveloppés dans une vieille couverture usée jusqu’à la trame, les pieds enveloppés dans de vieux chiffons.
Ils en faisaient des kilomètres pour effectuer une journée de labeur allant jusqu’à quatorze heures. Certains venaient de Saint-Pierre-du-Vauvray, de Pinterville, d’Incarville, d’Acquigny, et même du plateau du Neubourg ! Parcours effectué matin et soir !
Les enfants aussi faisaient leur part de labeur. Oui, et même très jeunes, car aussitôt qu’ils savaient nouer deux fils, ils pouvaient prétendre à un emploi de « rattacheur ». Plus ils étaient petits, plus ils étaient agiles et plus ils avaient des chances d’être engagés.
« Rattacheur » ! Cette fonction consistait à se faufiler sous les métiers à tisser pour nouer les fils qui cassaient. Mais ne croyez surtout pas que les navettes arrêtaient pour cela leur va-et-vient !
Que d’accidents ! Que de morts ! Avec une seule conclusion à l’enquête : « Imprudence de l’ouvrier ». Bah voyons !
Une vie difficile, oh que oui ! Mais pas une vie exempte de petits bonheurs, permettant de se ressourcer pour affronter la suite.
Une vie tournant autour du prix du pain, aliment principal et indispensable à cette époque (on dirait aujourd’hui le pouvoir d’achat !).
Regardez-les bien tous ces gens au teint blafard, aux yeux cernés par la fatigue, aux joues creuses de privations, nous allons les découvrir plus avant dans leur quotidien.

Église Notre-Dame de Louviers.


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