dimanche 22 février 2015

ANDANTINO, LE PETIT ESCARGOT - Chapitre 7



 
Ce fut alors que tout se déclencha.
D’abord, les copains qui s’étaient rassemblés et qui devaient, les cornes au ciel, suivre ma progression.

« Ouah ! cria Mégo, plein d’admirations, ça c’est un champion !
-          Je ne trouve pas ça très malin répliqua Charlotte, d’un ton pincé.
-          Il risque de tomber, continua Boulotte, qui, pour une fois, ne devait pas manger, car sa voix était claire.

Puis, ce fut un tohu-bohu infernal de voix et de cris.

Les copains :
« Vas-y, Andantino, vas-y ? Plus haut ! Plus haut ! Grimpe plus haut ! »

Maman effrayée (j’avais complètement oublié qu’elle pouvait avoir peur pour moi) :
« Mon petit ! Mon petit ! Mais il va tomber ! »

L’Ancêtre qui, alerté sans doute par tout ce raffut, venait d’arriver :
« Mais que fait encore cet enfant ! Je l’avais pourtant prévenu ! Descends ! Mais descends donc ! »

Tous ces commentaires m’arrivaient en même temps et me déconcentraient fortement. Une foule de sentiments m’envahirent alors.
La fierté de mon courage, reconnu par les copains. Le chagrin de maman contre la coquille de laquelle j’aurais aimé me blottir. La peur de l’Ancêtre et de la punition qui m’attendait.
Et puis, la peur de ma propre témérité, cette audace incroyable qui n’était, en fait, qu’une folie. Et puis soudain cette question :
Monter était très difficile, mais la descente ! Comment allais-je pouvoir redescendre ?

Pris de vertige, ne contrôlant plus rien, j’entendis un immense « Ah ! », et me sentis basculer dans le vide.

Que s’était-il passé ?
J’étais tout endolori. J’ouvris les yeux péniblement. Je ne trouvais étendu sur un immense tapis de feuilles auquel, je l’appris par la suite, je devais la vie.

Je fus un héros pour les copains :
« Même pas une fêlure de coquille, racontait Mégo à qui voulait bien l’entendre. Vous auriez vu cette chute ! Ouah ! Il est génial ! »


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.