mercredi 13 mai 2015

POURQUOI FRERE JACQUES DORMAIT-IL ?




Cette chanson se chante sur un air de carillon emprunté au répertoire traditionnel du clavecin.
Elle se moque de la paresse des moines qui doivent se lever tôt dans la nuit pour sonner matines, office religieux nocturne.
Le prénom de Jacques (venant du latin Jacobus) évoque l’ordre des Jacobins.

Les Jacobins recevaient les pèlerins sur leur chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ceux-ci étaient fort bien reçus par les moines qui leur offraient, pendant leur bref séjour, un gîte confortable et de bons petits plats. Aussi, très vite, « Jacobin » devint synonyme de douillet.

« Petite chambre jacobine » tout confort, repas succulents, mais aussi divertissements le soir, tel ce « jeu de la ronfle[i] », jeu de cartes, connu depuis le XVème siècle, cité par Rabelais et qui pourrait être, car aucune règle n’est arrivée jusqu’à nous,  un jeu de combinaisons de cartes avec enchères.

« Jouer à la ronfle » n’était pas seulement le nom d’un jeu de cartes, mais signifierait aussi : « dormir profondément », jeu de mots, qui nous a valu cette chanson :

Frère Jacques, dormez-vous ?
Oui, évidemment, car j’ai veillé fort tard, en raison de ces interminables parties « de ronfle »…..

« Sonnez les matines ! » 
Non, je ronfle !




Sources :
Refrain d’enfance de Martine David et Anne-Marie Delrieu
Éditions Herscher







[i] D’autres jeux du même type :
·         Le flux (XVème siècle) – une main heureuse consistait à avoir trois cartes qui se suivaient
·         Le glic (XVème siècle) – qui se jouait à 2 – 3 ou 4 joueurs
·         Le triomphe (XVème siècle) – se pratiquait avec un nombre variable de joueurs de 2 à 3 er un jeu de 32 cartes. Le gagnant était celui qui réalisait le plus grand nombre de levées.

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