mardi 21 juillet 2015

ANNEE1780 – QUELQUES ARTICLES AU FIL DES PAGES



Année 1780 – Quelques articles au fil des pages



7 janvier 1780


On n’arrête pas le progrès……

« Méthode pour rendre les maisons de bois incombustibles.

On a déjà beaucoup parlé de cette invention, des expériences en ont été faites à Paris et à Londres. M. Domaschenew vient d’en faire de nouvelles à Petersbourg, où il est directeur de l’Académie des Sciences ; et comme ses expériences lui ont parfaitement réussi, il les a rendues publiques.
Le secret consiste à couvrir le bois d’un enduit composé d’un sixième de chaux, de deux sixièmes de sable et de trois sixièmes de foin haché. La maison sur laquelle M. Domaschenew a fait l’expérience, avait 14 pieds en quarré, et on l’avait remplie et enveloppée de bois sec ; le feu a été si vif, qu’à peine les Spectateurs pouvaient se tenir à cent pas de distance de cet édifice qui cependant est resté intact. Cette découverte, ajoute-t-on, est d’autant plus précieuse, qu’elle ne renchérit, à Londres même, que de 5 pour cent la bâtisse ordinaire des maisons de bois. »


Tout est dit dans l’article. Une maison qui ne brulera pas même dans le pire des incendies. Une trouvaille dans ce siècle où le feu ravageait les villes ne laissant que destruction et misère.
De plus, annonce-t-on, le coût à la construction n’est pas exorbitant, 5% du prix de la maison. Alors pourquoi s’en priver !

Allons de découverte en découverte, celle-ci est …..  non, je vous laisse la découvrir.

« On écrit de Paris que dans le nombre des nouvelles expériences que fait le sieur Noel, dans son cabinet qui est journellement ouvert au public, il y en a une très curieuse, et qui étonne tous les Spectateurs. C’est une lunette avec laquelle on distingue les divers objets à travers d’une muraille ; que de personnes seraient fâchées qu’une telle découverte fit fortune. »


Et on voudrait nous faire croire …. au Père Noël ?




21 janvier 1780


« Le thé est excellent pour les rhumes, les asthmes et les affections de la poitrine, il est composé de fleurs choisies des vulnéraires Suisses, il est d’un goût très agréable, et supérieur à celui des Indes pour l’usage et les propriétés qui sont expliquées sur chaque boite, elles sont de fer blanc, le prix est de 36 sols ; il se débite aussi des vulnéraires Suisses, à 12 sols le rouleau, couvert d’un imprimé qui en indique les propriétés.
L’entrepôt est en cette ville, chez M. Thillay, épicier-droguiste, demeurant depuis peu au milieu de la rue Percière ; le même tient de véritables pinceaux et brosses de Lyon, toute espèce de pinceaux pour la dorure, la miniature, les vernis et toutes les couleurs et drogues analogues à cette partie. »

Grande « buveuse de thé », je comprends pourquoi, à présent, je suis rarement enrhumée !

La rue Percière fait suite à la rue du Basnage perpendiculaire à la rue Lecanuet, non loin du square Verdrel.


18 février 1780

« Il est décédé à Harcourt, en Normandie, près Bérione, une sage-femme très regrettée par son mérite, on désireroit qu’il pût s’en trouver une pour la remplacer ; la place est bonne. Celle que l’on vient de perdre y a gagné plus de 10 000 livres. »

Pas de Bérione, proche de Harcourt. Je suppose qu’il s’agit d’une coquille de l’imprimeur et que la ville n’est autre que Brionne.

10 000 livres, mazette !! Mais est-ce par mois ou par an …….

14 avril 1780


« Le sieur Beuvin a le talent de faire des jambes de bois qui imitent les naturelles ; on peut chausser un soulier aisément ; elles sont bien dégagées, légères et faciles à marcher. Il demeure chez mademoiselle Voisin, marchande de corps, rue Damiette. »

Besoin d’une jambe de bois ?
N’hésitez pas alors, surtout qu’elle sera comme une vraie….., un peu raide peut-être !
Mais n’ayez pas peur, Mademoiselle Voisin, marchande de corps, ne va pas déterrer les cadavres dans les cimetières, les nuits de pleine lune. Non !
Une marchande de corps était le nom de l’ancêtre de la marchande de mode.
Une jambe de bois, bien habillée, bien camouflée et, ni-vu, ni-connu, personne ne voit la différence !
N’y aurait-il pas une mode à lancer ?


5 mai 1780

« On voudroit savoir si, dans quelque partie de la Normandie, ville, bourg ou village, il n’y aurait pas quelqu’un du nom de Boudeville, sœur ou frère du sieur Boudeville, qui passa à S. Domingue, dans la partie du Port-au-Prince ou de Léogane, il y a environ 55 ou 60 ans, on pourroit procurer à ses parents les moyens de se procurer une petite succession qui est assez liquide. Si quelque frère ou sœur subsistait encore ou qu’ils fussent représentés par des enfants, ils peuvent s’adresser avec les pièces justificatives, à MM Ribard et Levieux, négociants, rue de la Vicomté à Rouen ; ou si cela leur étoit plus convenable à M Dominique Cabarrus le Jeune, négociant à Bordeaux. »

Une belle promesse de devenir riche. Combien de personnes se sont présentées en prétendant être une sœur, un frère, un neveu ou une nièce ?
Rien malheureusement pour le préciser, à moins que, par la suite, un nouvel article ne surgisse.


12 mai 1780

« Les enfants de M Claude-François Jore, anciennement imprimeur-libraire à Rouen, n’ont plus aucune nouvelle de lui depuis nombre d’années ; il a été longtemps avec M. de Voltaire, à Fernay ; leur mère étant décédée, il leur est essentiel de savoir où est leur père ; ils prient les personnes qui en auroient connaissance, d’en donner avis à mademoiselle Jore sa fille, rue des Vergetiers, chez M. Boucon, horloger, à Rouen. »


François-Marie Arouet, dit Voltaire, écrivain et philosophe français, né le 21 novembre 1694 à Paris, ville où il est mort le 30 mai 1778, a marqué le XVIIIᵉ siècle.
Ferney, désignée aussi par Ferney-Voltaire à partir de 1780, est une ville du département de l’Ain.
Voltaire y séjourna en effet épisodiquement à partir de 1759. A cette date, il ne s’agissait que d’un hameau d’environ 150 habitants.
Voltaire donna un essor à la ville de Ferney en finançant la construction de cent maisons, d’une église, d’une école, d’un hôpital et de fontaines.
Aujourd’hui, on peut voir, dans le centre de la ville, une statue de bronze représentant Voltaire.

Qu’était devenu « Claude-François » après la mort de Voltaire ? Ses enfants l’ont-ils retrouvé ?
Si vous avez quelques indices, merci de m’en faire part, toute information étant la bienvenue dans cette recherche familiale.


21 juillet 1780


« M. Le Chevalier de Tadiny, Professeur Oculiste de la Cour, pour toutes les opérations et maladies de yeux, de retour de son voyage de Naples où il avoit été apellé (ainsi dans le texte) pour opérer la sœur de son Excellence le Duc de Bouvine, et le frère de son Excellence le Duc Carraciolle et autres personnes de distinction qui ont profité du séjour de deux mois qu’il y a fait, vient d’arriver en cette ville. Les personnes qui auront besoin de ses talens (ainsi dans le texte) déjà connus, peuvent s’adresser à lui dès à présent ; il espère rester jusqu’au 15 août prochain, étant obligé de se rendre à Nantes en Bretagne, lieu de sa résidence. A cet effet, il prie MM. Les Curés des paroisses et Administrateurs des Hôpitaux de lui envoyer tout de suite les pauvres avec un certificat qui atteste de leur pauvreté ; ils seront opérés gratis et tous les jours en présence des Maitres de l’Art, selon sa coutume. »


28 juillet 1780


« Le Chevalier de Tadiny, Professeur Oculiste de Monsieur, Frère du Roi, et de S.A.S. Mgr le Duc d’Orléans, donne avis que ayant été appellé (ainsi dans la texte) à Angers et à Nantes pour y faire l’opération de la cataracte, il a été obligé de s’y rendre ; pendant le séjour qu’il a fait ici, il y a fait la même opération. Les personnes qui lui feront l’honneur de l’appeller (ainsi dans le texte), auront la bonté de lui adresser leurs ordres, à Nantes, au café des 4 Nations. »


Un médecin talentueux gagnait bien sa vie. Reçu dans toutes les cours d’Europe,  il soignait les « grands » de ce monde.
Mais, il mettait aussi sa science au service des plus démunis.


Ce même jour, il était possible de lire :

« Le Sieur Jacques Feynard, Français d’origine, est l’inventeur d’une poudre vulnéraire, qui a la vertu d’arrêter toutes sortes d’hémorragies tant internes qu’externes, et dont, suivant le Courrier de l’Europe du 22 janvier 1779, il a fait une infinité d’épreuves heureuses en Angleterre.
Il est venu en France, sa patrie, du consentement de Monsieur le Comte de Vergennes, Ministre et Secrétaire d’Etat des Affaires Etrangères, pour y faire connaitre cette découverte, et la rendre utile au soulagement de ses compatriotes. Les épreuves en ont été faites en présence des Commissaires de la Société royale de Médecine comme il est constaté par des procès verbaux. Plusieurs personnes attaquées par des vomissements et des crachements de sang, tant à Paris qu’à Versailles, ont été guéries par ladite poudre……. »

Vous souhaitez acquérir cette poudre  miracle ? L’article mentionne également où se la procurer :

« Elle se vend chez le sieur Lavallée, au Pavillon Luce, rue Royale à Versailles. Chez M. Ducetel, rue des Verts-Aulnois, à Amiens en Picardie ; et chez l’inventeur, n° 41 Windmih Stett Rathbone,  place à Londres, ainsi que dans les principales Villes et Ports de Mer d’Angleterre.
Il y a des boëtes de trois prix différents de 6 livres, de 12 livres et de 24 livres.
Le Sieur Feynard croit devoir avertir le Public, que toutes boëtes qui ne seront pas scellées de son cachet, et signées de sa main, Jacques Feynard, seront des boëtes de poudre contrefaite. »

On parlait donc, déjà, de contrefaction au XVIIIème siècle !
Ce remède ne nous étant  pas parvenu, se pose cette question : Etait-il réellement efficace ?

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