dimanche 5 juillet 2015

UNE AVENTURE DE PETIT PANTIN




Petit-Pantin, ce matin-là, s’éveilla de bonne humeur. Assis sur son lit, il s’étira en baillant bruyamment, sauta  prestement à pieds joints sur le plancher et jeta un coup d’œil par la fenêtre de son logis.

Dehors, le soleil inondait la prairie.

Une belle journée en perspective et Petit-Pantin décida d’aller se promener.

Aussitôt sorti, il se mit à gambader, sautiller avant de s’étendre sur l’herbe tendre sous l’ombre fraîche d’un grand arbre.

Soudain, il se mit à crier. Une fourmi venait de le piquer sur le dessus de la main, et non satisfaite de son méfait, avait continué en le piquant, devinez où,  juste sur le bout de son nez.

Si le dessus de la main du pauvre Petit-Pantin n’était que légèrement rouge, son nez, par contre, s’était mit à gonfler, glonfler, gonfler …… tout en prenant la couleur de la framboise trop mûre.

« Que vais-je devenir ? », se lamentait le malheureux Petit-Pantin, et il se mit à sangloter abondamment.


Un escargot qui passait par-là, lentement, très lentement, s’arrêta un moment, contemplant interdit le nez difforme et un tantinet violacé.

« Trempe-le dans l’eau », lui conseilla alors le colimaçon.

Aussitôt dit, aussitôt fait, la rivière n’étant pas loin, Petit-Pantin s’y rendit aussitôt.

Mais, les divers « bains de nez » ne changèrent rien, ni au niveau de la forme et de la grosseur, ni au niveau de la couleur.

Un écureuil au pelage roux et aux yeux couleur noisette conseilla, lui, des applications de mousse fraîche. N’attendant pas le résultat de sa prescription, il grimpa avec agilité à la cime de l’arbre où se trouvait son logis.

 « Froutttt !!!! », en un instant il avait disparu.

Sur une branche, un hibou qui ne dormait que d’un œil, souleva sa paupière droite alourdie de sommeil, et d’une voix solennelle recommanda avec sagesse :

« Il faut attendre. Aucun remède efficace ! Il faut attendre et ton nez redeviendra comme avant ! »


« Merci », répondit d’une voix résignée Petit-Pantin, levant la tête vers le hibou. Mais, celui-ci les deux paupières closes avait repris sa petite sieste diurne. Ne travaillait-il pas la nuit ?
La journée, si belle, dont voulait profiter Petit-Pantin était gâchée. Il n’avait plus goût à rien et, assis au bord de la rivière, il attendait le cœur lourd. Il attendait quoi ? Que son nez redevienne comme avant, pardi !


Soudain, il entendit de la musique au loin. Il releva la tête, cherchant d’où elle pouvait provenir.

A quelques mètres de lui, un cirque était en train de monter son chapiteau.

Séchant ses larmes d’un revers de main, il pensa que le spectacle du cirque, s’installant, lui ferait oublier son chagrin.

Une grande agitation régnait, pas seulement en raison de la préparation du spectacle du soir, mais parce que le clown avait la grippe et était  cloué au fond de son lit.

Un cirque sans clown, c’était impensable, tous les enfants seraient déçus !

Apercevant Petit-Pantin, tous se turent, interloqués. A coup sûr, c’était leur jour de chance !
Voilà devant leurs yeux, le personnage qui ferait, avec son nez rouge et quelques cabrioles, un clown idéal.

Le soir venu, sous les projecteurs, Petit Pantin fut tellement applaudi qu’il en oublia son infortune.

Clown, il était devenu, et clown, il resterait.

Lorsque les lumières furent éteintes, lorsque la musique se tut, lorsque les spectateurs quittèrent le chapiteau, tous, jongleurs, acrobates, trapézistes, dompteurs ôtèrent leur masque de saltimbanques et reprirent la route dans la nuit étoilée vers un autre village.

Et Petit-Pantin, me direz-vous ?

Petit-Pantin faisait partie du voyage et qu’importe si son nez restait rouge, il avait trouvé un but à sa vie, il ferait rire les enfants.

Et dans une roulotte tirée par un âne, il regardait les étoiles, le cœur léger.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.