lundi 14 septembre 2015

JUSTIN - CHAPITRE 1



Justin, loin d’être bête, ne s’intéressait pourtant à rien, et en classe son comportement et son manque de participation aux activités lui donnaient plutôt figure de cancre.


Maman était désespérée et lorsqu’on lui demandait, devant la belle bouille de son petit :
« Mais comment s’appelle ce charmant petit garçon ?
Elle répondait :  « Justin, oui  Justin !! »
Et elle ajoutait, soupirant, exaspérée, lasse et affligée, les yeux au ciel :
« oui, just’un !… et heureusement qu’il n’y en a pas deux …… »

Ce n’était pas que Maman n’aimait pas son fils, mais l’agitation continuelle de celui-ci, le vacarme qu’il provoquait sans cesse, ses caprices à répétitions, ses cris stridents et ses colères dévastatrices la déconcertaient et la laissaient épuisée.

Elle ne savait que faire devant l’attitude de son rejeton.
Elle avait pourtant tout essayé, promesses de cadeaux et menaces de punitions. Même le Croque-mitaine et le Père-fouettard, dont Maman menaçait le garnement, n’avaient aucun effet.

« Ça n’existe pas ! hurlait l’enfant, et il ponctuait sa phrase par un épouvantable claquement de porte qui ébranlait la maison, auquel faisait écho quelques minutes après, les claquements de la main de Papa sur les fesses du perturbateur.

Justin avait passé le cap des peurs enfantines et il disait d’un air supérieur :

« Je ne crains rien, ni personne, tout cela, ce sont des histoires pour les petits ! »

En effet, depuis longtemps déjà, il n’avait plus besoin que Maman laissa la porte de sa chambre entrouverte sur le rai de lumière du couloir. Plus besoin non plus d’une veilleuse ou d’un doudou. Il était un GRAND !

Papa et Maman se demandaient souvent qu’était devenu l’adorable bébé, le charmant bambin qu’ils avaient été si heureux de voir naître.

Que fallait-il faire ?

Les jours d’école étaient pour maman un moment de calme bienfaiteur pendant lequel elle rangeait la maison et la chambre de Justin qui se trouvait toujours dans un désordre indescriptible, car bien sûr, il refusait de ranger ses jouets.

« Justin est un petit garçon intelligent, avait dit le médecin consulté par Maman, il faut lui trouver simplement une occupation dans laquelle il puisse s’épanouir et se défouler, et tout rentrera dans l’ordre. »

« Le sport !! Pourquoi pas le sport ! pensa Maman

Mais, les cours de judo devinrent vite des combats de boxe, la natation, « water war » pour ne pas dire le naufrage du « Titanic », le football une mêlée « indémêlable ».

« Essayons la peinture ! »

Mais les cours avec Justin ressemblaient à une partie de « paintball ».
La poterie n’eut pas plus de succès auprès du garçonnet. Je ne vous ferai pas l’affront de vous décrire la moindre séance.


Papa et Maman réfléchissaient, réfléchissaient  ….. Que faire ?

« Il y a un piano à la maison, pourquoi ne prendrions-nous pas un professeur ? suggéra Papa, se rattachant à cette idée comme à une bouée dans un océan en pleine tempête.


Ce qui fut dit, fut fait.
Justin fut assis devant ce grand clavier aux touches blanches et noires qui  sembla impressionner quelque peu le futur pianiste. Peut-être identifiait-il ce clavier aux multiples dents d’un requin, une  mâchoire meurtrière comme dans le film « les dents de la mer »,

Le premier cours se passa bien. Aidé par Maman, il travailla un peu entre les cours. Ce fut un moment d’accalmie. Le paradis sur terre pour Maman !!

Justin semblait aimer la musique et s’y intéresser, jusqu’au jour où  arriva la première difficulté. Alors là, prit de colère devant l’instrument qui selon lui ne faisait pas ce que lui, Justin, voulait, il écrasa de toutes les forces de ses petites mains, les touches de l’instrument.

Un cluster magistral qui se finit en  une effroyable cacophonie. 

Maman accourut à la hâte et dut fermer le clavier pour éviter qu’il n’advienne le pire sort au pauvre instrument.

Tout était à refaire….. Justin était de nouveau indomptable.

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