Etrange
découverte
26
juillet 1765
« On a découvert dans une
carrière en Portland, en Angleterre, un tronc d’arbre de 4 pieds et 6 pouces de
haut, & environ 17 pouces de diamètre au-dessus des racines ; il est
pétrifié & aussi dur qu’un caillou ; une croûte pierreuse
l’environnoit, & ses racines s’étendoient dans une couche de terre noire de
7 pieds de profondeur : ce curieux morceau d’histoire naturelle est
conservé dans le cabinet de M. Dixon, Membre de la Société Royale de Londres. »
Pierre de Portland :
Pierre de calcaire de l'étage tithonien
de la période Jurassique, exploitée sur l'Ile de Portland, dans le Dorset.
Elle a été
massivement employée comme matériau de construction dans les îles britanniques, particulièrement dans les
grands édifices publics de Londres comme la cathédrale Saint Paul et Buckingham Palace.
Elle continue de
s'exporter dans de nombreux pays. La pierre de Portland forme la façade du Siège des Nations Unies à New York, par
exemple.
Avis
de décès
26
juillet 1765
« Don Dumas, Abbé de l’Abbaye
de Beaubec, Ordre de Bernardins, est mort le 23, âgé de 87 ans. Sa religion,
ses mœurs, son esprit de charité sont un des plus grands modèles à proposer à
ceux qui ont embrassé la vie religieuse ; toujours à la tête de sa maison
& le premier aux offices, il a enrichi son Eglise des plus beaux Vases
& Ornemens (sic), embelli son Abbaye par de magnifiques Bâtimens
(sic) ; soulagé les pauvres par les charités les plus abondantes ;
& enfin, gouverné avec cette douce fermeté, cette intelligence qui rendent
les devoirs & la retraite aimables. »
Beaubec-la-Rosière
est une commune de Seine-Maritime. Son Abbaye fut fondée en 1127. Détruite par
un incendie en 1383
et partiellement reconstruite aux XVème et XVIIIème siècles, l'abbaye a été pillée, vendue et démolie à la Révolution.n
dehors de la chapelle Sainte-Ursule, il ne reste plus de cette abbaye que
quelques traces de l'infirmerie, de la ferme, du parloir et des dépendances.
J’ai
effectué un sacré parcours pour essayer de découvrir qui était Dom Dumas. Même
les actes d’inhumation de l’abbaye n’ont rien voulu révéler.
Alors,
je reste un peu sur ma faim, avec cette seule information concernant
l’abbaye en 1765 :
« Dom
Pierre Girardin et Dom Dumas, (sans prénom de mentionné) cadjuteur » (sic).
Une
autre information, également, mais que l’on retrouve dans l’article :
L'abbé de Beaubec possédait des biens considérables.
Je
lance donc un appel : Avez-vous des informations complémentaires ?
Eaux
minérales
2
août 1765
« Nos Eaux minérales continuent
d’être très-fréquentées (sic), & leur propriété se connoit de jour en jour,
par les différentes guérisons qu’elles opèrent : l’Eté dernier, une
personne qualifiée fut guérie d’une attaque violente de paralysie sur un côté,
par celles de la Marêquerie, & jouit
aujourd’hui de la meilleure santé ; cette année, un sieur Courieu a été
guéri de la même maladie ; & un très-grand (sic) nombre de personnes
de toute condition qui les prennent, s’en trouvent également bien. La vraie
manière d’en faire usage avec fruit, est contenue dans le Traité des
Eaux-minérales de la ville de Rouen, par M. Nihell, vol. in-12, qui se trouve
chez Machel, Imprimeur-Libraire, rue S. Lo. »
Les
eaux minérales de Rouen ont été découvertes en 1603, par un sieur Antoine,
écuyer du duc de Montpensier et décrites par Jacques Duval, médecin de cette
ville, dans un document intitulé, « Traité des Eaux Minérales ferrées de
Rouen ».
On
y apprend que :
« Les
eaux minérales du Département sont toutes ferrugineuses. Elles prennent naissance
ordinairement sur des fonds tourbeux à base d’argile plastique (roche grisâtre,
parfois verdâtre ou jaunâtre. coloration variable due à la présence d'impuretés
d'oxyde de fer. Tendre, elle absorbe l'eau avec avidité, la retient et forme
une pâte liante, la terre glaise, que l'on peut déformer, elle est plastique),
comme celles d’Aumale, Ry, Valmon, Mesmoulins Oherville, Nointot, Villequier,
Rolleville Rençon…..
Les sources qui prennent
naissance sur la marne glauconieuse sont celles de Saint Paul et de la Marêquerie
à Rouen et celles de Bleville, près du Havre. Elles contiennent aussi du
sulfate de Fer. »
Les eaux minérales de la
Marêquerie étaient également appelées « Eaux de Saint Paul », du nom
de la paroisse où jaillissait leurs sources.
Pour localiser le lieu plus précisément : la rue de la Marêquerie avait porté avant le
nom de Rue du Bon-Espoir, puis de la Planche-ferrée, avant de s’appelait cours
Boieldieu du nom du célèbre musicien rouennais, sur le quai de la bourse.
Disparition
9
août 1765
« Un jeune homme de Rouen, âgé
de 16 ans, a quitté il y a environ un mois, la maison d’un parent, sans l’en
prévenir, & depuis ce tems (sic) on n’en a eu aucune nouvelle ; il est
de taille de 5 pieds, cheveux bruns, qui frisent naturellement ; visage
rond & coloré, le nez un peu camard, veste & culotte de flanelle
fleurie, & un bonnet de laine. Comme il sçait le métier de Toilier, on
soupçonne qu’il est dans la fabrique. On prie les personnes qui sçauroient où
il est, d’en donner avis au Bureau des Annonces de Rouen. »
Je
ne pourrais vous dire si ce jeune homme a été retrouvé….
Mais
concernant son nez qu’il avait « camard », je suis très fière de vous
annoncé que je viens d’ajouter un mot à mon vocabulaire. « Camard »
signifie : plat et écrasé.
Lancement
d’un navire
30
août 1765
« Le 19 de ce mois, on lança à
l’eau, des chantiers de cette Ville, un joli Navire de 200 tonneaux, qui fut
nommé le Duc d’Orléans, par M. Bertin, Commissaire de la Marine, au nom de
S.A.S ; on fit à cette occasion trois décharges de 13 coups de canon
chacune ; il y eut une foule extraordinaire de peuple : on travaille
à le monter de tout le nécessaire, il chargera en Septembre pour la nouvelle
Orléans, & partira vers la fin Octobre ; il y aura des lits pour 8 à
10 passagers, qui jouiront de toute la commodité possible. »
Un
navire de 200 tonneaux :
Dans
la marine, le tonneau est une unité de volume
utilisée pour chiffrer les capacités intérieures d'un navire en général. Pour
un navire de charge,
il va donner une idée de sa capacité en transport de marchandises. Cette unité
internationale de jauge maritime vaut 100 pieds
cubes ou 2,83168 mètres cubes.
Donc,
après petit calcul : 200 tonneaux : 566 mètres cubes.
Rien
d’autre, par contre, en ce qui concerne ce navire, ni sur M. Bertin.
Dommage !
Deuil
13
septembre 1765
« Dimanche dernier le Roi a
pris le deuil violet pour trois semaines, à l’occasion de la mort de l’Empereur
François 1, décédé le 29 Août âgé de cinquante-six ans, huit mois & trois
jours. La Cour portera le noir quatre jours plus que Sa Majesté, pour marquer
le deuil ; on prendra le blanc jeudi 19 jusqu’au Lundi 30 inclusivement.
Les Dames portent les diamans (sic), les hommes l’Epée & les boucles
d’argent, dans tous les deuils où l’on ne drape point. »(sic)
L’Empereur
François 1er, empereur germanique de 1745 à 1765), est né le
8 décembre 1708 à Nancy (duché de Lorraine), il décéda le 18 août 1765
à Innsbruck en Autriche et non le 29 août comme noté dans l’article du journal
de Rouen.
François
1er était le père de Marie Antoinette d’Autriche, qui devint Reine
de France par son mariage avec Louis XVI, Dauphin de France en 1765.
Concernant
le deuil de cour, il y a le « grand » et le « petit » deuil,
seul le roi les déterminait et en fixait la durée.
· Le
grand Deuil durait de six mois à deux mois.
· Le
petit Deuil durait de trois semaines à trois jours.
Trois
temps pour le grand deuil :
Habillement des hommes et usages pour le grand deuilqui se déroule en trois temps :
Premier
temps :
Le roi est
le seul à porter du violet.
Le roi porte
habit, veste et culotte de drap violet ; l'habit boutonné tout du long,
sans laisser voir la chemise ; les manches fermées jusqu'aux poings, et
garnies de petites manchettes plates et cousues ;
Le collet garni
d'un rabat de toile de Hollande ;
Les bas de laine
violette ; les souliers de drap violet, avec les boucles d'acier tirant
sur le violet ; l'épée garnie d'acier de même couleur, avec le ceinturon
de drap violet ; le chapeau noir garni d'un crêpe violet ; les gants
violets avec la garniture.
Les autres
personnes portent les cheveux sans poudre, habit de drap noir, souliers
bronzés, bas de laine noire, l'épée noire garnie d'un crêpe, boucles noires,
cravate de batiste, pleureuses.
Deuxième
temps :
Le roi porte habit, veste et culotte de
drap violet, bas de soie violette, manchettes de mousseline d'effilé, boucles
et épée d'argent, un ruban violet à l'épée.
Pour
les autres personnes, habit de drap noir, bas de soie noire, boucles et épée
d'argent, un ruban noir à l'épée.
Troisième temps
ou petit Deuil :
Pour le roi
ainsi que pour les autres personnes, habit noir de soie, épée et boucles
d'argent, bas blancs de soie, nœud d'épée noir et blanc.
Pendant le grand
Deuil, dans les grandes cérémonies, les hommes
ajoutent à leur costume un manteau, un crêpe pendant au chapeau, et une cravate
longue.
Le manteau du
roi est en violet ; celui des autres personnes est une étoffe de laine
noire.
La longueur du
manteau se règle suivant le rang de la personne.
La queue du
manteau du roi est longue de cinq pieds ; celle du manteau des frères du
roi, de trois pieds et demi ; celle du manteau des autres princes, de deux
pieds.
Habillement des femmes pour le grand Deuil qui se déroule en trois temps :
Premier
temps, ou grand Deuil :
Vêtement de
laine noire : pendant la première moitié de ce premier temps, coiffure et
fichu de crêpe noir ; pendant la seconde moitié, coiffure et fichu de
crêpe blanc, garni d'effilé uni.
Deuxième
temps, ou Deuil ordinaire :
Vêtement de soie
noire : en hiver, le pou de soie ; en été, le taffetas ; les
coiffures et garnitures en crêpe blanc, garni d'effilé.
Troisième
temps, ou petit Deuil :
Le blanc uni, ou
le noir et blanc.
Pendant le grand
Deuil et dans les grandes cérémonies, les femmes
ajoutent à leur habillement une mante noire, dont la longueur est également
réglée sur le rang de la personne qui la porte, et un petit voile de crêpe noir
sur la tête.
Dans les grands Deuils, la chambre et l'antichambre du roi sont tendues
en violet ; les carreaux, les fauteuils et les tapis de la chapelle sont
également en violet.
Les voitures de S. M. sont aussi
drapées de la même couleur.
Les princes de la famille royale et
les princes du sang tendent leur antichambre en noir ; leurs voitures sont
drapées en noir.
Les ministres,
les officiers civils et militaires, les pairs de France, les membres de la
Chambre des Députés et du Conseil d'État, drapent leurs voitures en noir.
La livrée, tant
de la Maison du Roi que des autres personnes désignées ci-dessus, est habillée
en noir.
Pendant le
deuxième et le troisième temps du Deuil, ils
portent des aiguillettes de la couleur de la livrée.
L'usage en
France étant qu'un père et une mère ne portent pas le Deuil
de leurs enfants ; si un fils ou petit-fils du roi vient à mourir, S. M.
ne prend pas le Deuil ; mais toutes les autres
personnes le portent conformément au genre et à la durée déterminés par les
ordres du roi.
On ne porte pas
le Deuil des enfants qui n'ont pas atteint l'âge de
18 ans.
Lorsque la cour
est en Deuil, aucune personne, même celles qui
demandent audience et qui ne sont pas présentées, ne peut y paraître sans être
en Deuil.
Source : le Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de
France
Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842) — Paris, 1816
Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842) — Paris, 1816
Incendie
20
septembre 1765
« La nuit du 13 au 14 de ce
mois le feu prit au Havre, dans une chambre, par la faute d’un particulier qui
s’endormit en lisant. Heureusement qu’il ne fit pas de progrès, par le prompt
secours que l’on y aporta (sic) ; sur le derrière de cette maison il y a
une quantité considérable de goudron & autre marchandises combustibles, qui
auroient occasionné bien du dégât, si les flammes eussent été jusques-là (sic). »
Ouf !
Il s’en est fallu de peu !!
S’endormir
en lisant ? La lecture ne devait pas être bien passionnante !
Les
chandelles étaient la cause de bien des incendies. Seule moyen pour s’éclairer,
elles mettaient le feu aux paillasses
lorsqu’elles tombaient.
On
demande ….
20
septembre 1765
« On a besoin d’un
Enfant-de-Chœur pour l’Eglise Cathédrale de Rouen ? Cette place se donne
au concours, qui est fixé au Lundi 4 de Novembre prochain ; on prend les
enfants entre sept & huit ans. Il faut qu’ils sçachent (sic) lire en latin
& en François. Ceux qui y prétendent, iront se presenter (sic) en la
Maîtrise, pour donner leurs noms et & être entendus. M. le Maître de
Musique leur donnera tous les Dimanches, les Mardis & les Jeudis, depuis
une heure jusqu’à deux (sic). Les recommandations sont inutiles ; le
Chapitre étant dans l’intention constante de choisir toujours la meilleure
voix. »
22
novembre 1765
« On a besoin, dans l’Eglise
Cathédrale de Rouen, de différentes Voix, tant pour la psalmodie que pour la
Musique ; sçavoir, de Basses-contre, Hautes-taille & Hautes-contre
(sic) : on n’admet point d’hommes
mariés, sur-tout (sic) pour la psalmodie, ni même de laïcs, à moins qu’ils
n’ayent (sic) des dispositions pour l’état Ecclésiastique, & soient en état
de se presenter (sic) à la tonsure ; on leur fera des conditions
convenables, à proportion de leurs voix & de leurs talens (sic). »
Haute
contre
Dans
la musique vocale des XVIème et XVIIème siècles, voix d’alto masculine, chantée par
la plus élevée des voix masculines. Aujourd’hui, ce pupitre est fréquemment
tenu par une voix de femme grave.
Basse
contre :
La
basse constitue le registre grave des
voix masculines.
La
basse profonde, autrefois dénommée « basse contre », est la
plus grave des voix d’hommes.
Taille
Ancien
nom de la voix de ténor. Au XVIIème siècle, elle se divisait en
haute et basse taille.
La
basse taille est une voix d’homme grave, aujourd’hui appelée basse chantante,
elle est souvent confondue avec la voix de baryton.
Sources :
Dictionnaire des sciences de la musique
Marc Honegger -
Bordas
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