JUSTIN - Chapitre 5

Au cours de leurs entrevues, le petit rongeur racontait à l’enfant ses voyages :

Il avait vu des éléphants en Afrique et des éléphants en Asie.

- Au fait, quelle différence entre ces pachydermes ? lança-t-il.

Il avait traversé le désert à dos de chameau … n’était-ce pas plutôt un dromadaire ?

- Quelle différence entre ces deux camélidés ?

Il avait vogué sur divers océans, sur divers fleuves à travers le monde.

- Dans quel océan se trouve l’île de Pâques ?

Mais non, sur cette île, il n’y a pas d’œufs en chocolat sur les arbres !

Il était féru d’histoire et  ne se lassait pas de raconter.

- A quelle époque eut lieu la Guerre de Troie ?

Mais non, ce n’était pas une querelle entre trois personnes !

- La Révolution Française, quelle date ?

Mais non, rien à voir avec le Tour de France cycliste !! Révolution : révolte !!!

- Les conquêtes napoléoniennes…

Mais non, les grognards n’étaient pas de féroces chiens de garde.

La littérature faisait aussi partie de ses connaissances.

- Les contes d’Andersen …

Mais non, Andersen n’était pas comptable !

- Autour de la lune. 20 000 lieux sous les mers ….

Mais non, Jules Verne n’était pas le premier cosmonaute, ni un naufragé du Titanic !

La musique n’était pas exclue de leurs conversations.

- Les œuvres de Beethoven …

Mais non, Beethoven n’étaient pas un saint-bernard !

- Casse-noisettes ?

Mais non, Tchaïkovski n’était pas un écureuil !

Quelle patience devant l’ignorance du petit garçon !

L’enfant au début ne voulait pas croire à la culture phénoménale de ce minuscule petit être.

Aussi, vérifia-t-il, auprès de Maman, de Papa et même de son institutrice, si les dires et explications qu’il recevait étaient exacts. Il se mit même à regarder dans les livres.

Rien à dire, tout se révéla authentique.

« Pourquoi ne te remettrais-tu pas à étudier le piano ? demanda un soir l’animal.

- La musique ne sert à rien, rétorqua Justin

- Ne disais-tu pas la même chose de l’école ? renchérit la souris. Faire de la musique n’est pas seulement un travail, c’est aussi un plaisir qui grandit avec l’acquisition de la technique. Penses-y !