lundi 2 novembre 2015

CONCLUSION DU SUJET D'OCTOBRE



N’ayant eu aucun écrit, j’en déduis que personne n’aime l’automne.


Dommage, il y avait tant à dire sur les couleurs automnales…
Ce que j’aime,
Marcher dans le tapis épais des feuilles tombées et les faire voler, leur redonnant ainsi un moment leur légèreté perdue !
Allumer les premiers feux dans la cheminée, annonciateurs des prochaines châtaignes que l’on pourra y faire griller, et déguster ! Goût et senteur automnaux.
Regarder les premiers  ciels tourmentés, arborant une multitude de nuances de gris ! Les nuages se poursuivent, se déforment, s’étirent avant de se reconstituer. L’imagination est à son comble, n’y-a-t-il pas ici, la tête d’un dragon qui devient immense navire, puis champignon gigantesque ….

Mais….
Ce que je déteste,
Ce changement d’heure qui fait tomber la nuit plus tôt, nous enfermant dans l’incertitude d’un noir profond jusqu’au lendemain matin de plus en plus tard ….
Ce brouillard accroché au sol, lourd et persistant, mur d’ouate dans lequel on s’enfonce sans pouvoir en sortir, mur si blanc que l’on perçoit dedans comme des feux follets brillants et voltigeant….
Ces premiers froids qui vous transpercent annonçant ceux plus hivernaux accompagnés de bises glaciales……



Quelques poèmes sur l’automne que je vous laisse découvrir :

Automne         Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son bœuf lentement dans le brouillard d’automne

Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux
Et s’en allant là-bas le paysan chantonne

Une chanson d’amour et d’infidélité
Qui parle d’une bague et d’un cœur que l’on brise

Oh! l’automne, l’automne a fait mourir l’été
Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises
     




                
 Dans le parc ….    Albert Samain, Le chariot d’or

Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous
Les grands arbres d’où tombe avec un bruit très doux
L’adieu des feuilles d’or parmi la solitude,
Sous le ciel pâlissant comme de lassitude,
Nous irons, si tu veux, jusqu’au soir, à pas lents,
Bercer l’été qui meurt dans nos cœurs indolents.
Nous marcherons parmi les muettes allées ;
Et cet amer parfum qu’ont les herbes foulées,
Et ce silence, et ce grand charme langoureux
Que verse en nous l’automne exquis et douloureux
Et qui sort des jardins, des bois, des eaux, des arbres
Et des parterres nus où grelottent les marbres,
Baignera doucement notre âme tout un jour,
Comme un mouchoir ancien qui sent encor l’amour.


Les quatre saisons – l’automne    Charles Cros, Le coffret de santal

L’automne fait les bruits froissés
De nos tumultueux baisers.
Dans l’eau tombent les feuilles sèches
Et sur ses yeux, les folles mèches.
Voici les pèches, les raisins,
J’aime mieux sa joue et ses seins.
Que me fait le soir triste et rouge,
Quand sa lèvre boudeuse bouge ?
Le vin qui coule des pressoirs
Est moins traître que ses yeux noirs.


 Matin d’Octobre     François Coppée, Promenades et Intérieurs

C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.
Leur chute est lente. Ou peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.
Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n’est pas l’hiver encor.
Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
Roses d’automne    Nérée Beauchemin

Aux branches que l’air rouille et que le gel mordore,
Comme par un prodige inouï du soleil,
Avec plus de langueur et plus de charme encore,
Les roses du parterre ouvrent leur cœur vermeil.
Dans sa corbeille d’or, août cueillit les dernières :
Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
Mais voici que, soudain, les touffes printanières
Embaument les matins de l’arrière-saison.
Les bosquets sont ravis, le ciel même s’étonne
De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
Malgré le vent, la pluie et le givre d’automne,
Les boutons, tout gonflés d’un sang rouge, fleurir.
En ces fleurs que le soir mélancolique étale,
C’est l’âme des printemps fanés qui, pour un jour,
Remonte, et de corolle en corolle s’exhale,
Comme soupirs de rêve et sourires d’amour.
Tardives floraisons du jardin qui décline,
Vous avez la douceur exquise et le parfum
Des anciens souvenirs, si doux, malgré l’épine
De l’illusion morte et du bonheur défunt.


 Voici que la saison décline  Victor Hugo, Dernière gerbe

Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.
Août contre septembre lutte ;
L’océan n’a plus d’alcyon ;
Chaque jour perd une minute,
Chaque aurore pleure un rayon.
La mouche, comme prise au piège,
Est immobile à mon plafond ;
Et comme un blanc flocon de neige,
Petit à petit, l’été fond.


J’espère que vous avez apprécié ce petit moment de poésie.

J’attends avec impatience que vous « sautiez le pas », en osant déposer vos écrits……

Bientôt, peut-être   ???

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