N
Possédant
un bon mental et une bonne mémoire, Armand ne pouvait que réussir, mais ……
Nerveusement,
la tâche pesait lourd pour atteindre le niveau de l’obtention de la notoriété
que lui donnerait son diplôme.
Une
bonne nourriture et un sommeil réparateur et de l’exercice.
Pour
s’aérer, il visitait son baudet qu’il
fallait nourrir, et dont il était nécessaire de ne pas négliger le nettoyage de
son nouvel enclos, naturellement bien nivelé, planté de nombreux noisetiers et noyers dans lesquels nichaient un grand nombre de
moineaux nomades, afin d’éviter les odeurs nauséabondes, et surtout notamment, dont
il fallait neutraliser la neurasthénie. Il effectuait donc de nombreuses
navettes.
Naturellement,
à chaque visite, l’animal venait
nonchalamment à sa rencontre et nichait ses naseaux dans les nippes du nommé
Armand.
Impossible
de nier que ce moment de nature n’était
nullement nuisible, même lorsque des nuages nébuleux narguaient l’optimisme le
plus résistant.
Lorsqu’
Armand ne pouvait s’occuper de l’ongulé, un nain un peu niais mais narquois qui
narrait en nasillant des aventures de navires et de naufragés, s’acquittait,
comme une nourrice, de cette obligation.
O
L’obtention
de ce diplôme devint une réelle obsession pour Armand. Dans l’obscurité de sa
chambre, la tête sur l’oreiller, il essayait d’obtenir les réflexes sensés déjouer
les obstacles des questionnaires et aussitôt un œil ouvert, c’était de nouveau
l’occasion de relire ses onéreux ouvrages.
Cette
obstination était un nécessaire passage obligé à observer.
Entre
obligations professionnelles et étude, sans omettre le quotidien, Armand était
très occupé. Pas une once de temps pour l’oisiveté. Mais, il osait espérer que
ce travail à outrance lui ouvrirait, sans opposition, les portes d’organismes
avec une rémunération opulente.
Tantôt
optimiste, tantôt ombrageux, il se sentait pris en otage par sa propre
ambition.
Toujours
à l’ouvrage, il avait oublié le bonheur de paresser.
Quand
pourra-t-il enfin s’asseoir dans un
fauteuil en osier, orteils en éventail, buvant une orangeade à l’ombre d’un
orme ?
C’était
officiel, Armand, avait oui son nom lancé oralement par un orateur qui opinait
en roulant ses yeux dans leur orbite.
Ovationné,
il ressentit de l’orgueil.
Le
document original orné des divers cachets officiels lui parviendrait par la
poste.
P
Une
période d’intense paresse suivit ce passage d’intense persévérance. Ce qui
permit à Armand de penser à prendre quelques plaisirs et la possibilité de
partir en promenade.
Mais
pas de précipitation !
Il
fallait préparer avec précautions ce privilège pour en profiter intensément.
Comment
procéder ?
Armand
avait vu quelques publicités, mais il fallait être prudent.
Pelotonné
dans ses pénates, en pantoufles, il parcourait, penché sur des prospectus
pêle-mêle sur le parquet. Il avait bien de la peine à fixer un choix. Il
pataugeait !
Un
palace ? Non !
Un
pavillon loué à un particulier ? Peut-être ?
Une
pension de famille ? Plus sûrement, car dans ses prix !
Une
Polonaise possédant un pensionnat prospère dans le Piémont proposa à Armand un
deux-pièces au premier étage. Il pourrait profiter du parc planté de platanes où
se trouvaient transat et parasol.
Elle
lui fit parvenir une photographie particulièrement bien prise pour qu’il puisse
prendre sa décision. C’était parfait, un vrai paradis !
Jamais
Armand n’aurait pu prétendre à un pareil luxe !
Il
pourrait aussi, sans problème, pêcher dans le lac peu profond mais très
poissonneux, peindre la campagne environnante, prendre le frais sur la pelouse,
plonger dans la piscine, pratiquer plusieurs sports tels la pétanque, le tir au
pistolet ou le tennis, faire des randonnées pédestres, car la contrée était
particulièrement jolie.
Que
de privilèges !
Son
patron, philosophe à ses heures, lui donna la permission de prendre des congés.
Pourquoi
pas ? Ce n’était pas réellement un problème, car son absence momentanée ne
perturberait pas le fonctionnement de la boutique.
Armand,
portant paquets et passeport en poche, partit donc pour la première fois hors
de sa paroisse. Dans son portefeuille, il avait pris de quoi payer son périple.
Il
était patraque à cette perspective.
Pensez
donc !
Quelles
péripéties allait-il rencontrer ?
Mais,
il s’était promis d’en profiter !
Q
Armand
quitta son quartier. Sur le quai, sur le qui-vive, il questionna un quidam quinquagénaire qui
pouvait être quincaillier, quoique …..
« A
quelle heure part le train ?
-
Quinze heures et quart ! répondit
quelqu’un d’autre, car le quincaillier qui grignotait un quignon de pain, fut
prit d’une quinte de toux qui le rendre quinaud.
Armand
jeta un œil sur sa montre à quartz. Encore quarante minutes d’attente.
Une
quinzaine de passagers attendaient à la queue-leu-leu dans une grande quiétude.
Un quêteur quémandait des offrandes pour une quelconque association.
Un quêteur quémandait des offrandes pour une quelconque association.
Un
enfant, tout sourire, montrait ses quenottes. Deux autres quinteux se
querellaient suite à un quolibet de mauvais goût. Ils en furent quittes pour
recevoir une taloche de la part de leur mère, une personne de qualité faisant
partie d’un quatuor.
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