mercredi 9 mars 2016

1771 – EN CE SECOND SEMESTRE




Elle est partie rejoindre son époux dans un monde meilleur

Le 2 août 1771

« Le nommé Chasseriau, Boucher, mourut à Saintes l’année derniére (sic) dans la cent-unième année de son âge. Sa femme vient de mourir âgée de quatre-vingt-dix-neuf ans. Il y avoit quatre-vingt ans qu’ils etoient mariés. Un hymen d’une aussi longue durée, est peut-être un événement unique : mais ce qui est sur tout (sic) bien digne d’admiration, c’est que ces deux époux ont vécu pendant tout ce tems (sic) dans l’union la plus chrétienne & la plus édifiante. On croira avec peine qu’il n’y a jamais eu entr’eux (sic) la moindre contradiction, & que vers la fin de leur carriére (sic), ils étoient l’un pour l’autre aussi complaisans (sic) que le premier jour. Une concorde aussi soutenue est certainement une seconde merveille honorable à leur mémoire & à l’humanité. C’est cette union intime & constante qui leur donna lieu de renouveller (sic) leur mariage au bout de cinquante ans ; ils donnérent (sic) à cette occasion un repas, où leurs enfans (sic) petits-enfans (sic) & amis furent invités. Ils ont encore eu la satisfaction de réitérer cette cérémonie à la soixante-quinziéme (sic) année, jouissant l’un & autre d’une bonne santé. Fasse le Ciel que tous les mariages de nos jours soient aussi longs & aussi honnêtes ! »

J’ai découvert un Mathurin Chasseriau, né le 12 août 1681 à Saintes, paroisse  Sainte Eutrope qui serait décédé le 9 octobre 1769 au même lieu. Cela coïnciderait bien avec le décès de celui de l’article, sauf que l’âge indiqué n’était pas 101 ans, mais 88.
Par contre Mathurin exerçait bien le métier de boucher.

Mes recherches m’ont amenée vers une certaine Marie Templier, que cet homme aurait épousée, le 5 février 1703, à Saintes Sainte-Colombe.

Voilà où en était ma réflexion lorsque je me suis heurtée à un problème informatique …….


Un sculpteur à Rouen

16 août 1771

« Le sieur Gaultier, Sculpteur de Paris, connu par différens (sic) morceaux qu’il a faits en cette  Ville, tant en marbre qu’en plomb, &c. Vient d’éxécuter (sic) en plomb un Amour sur le même modèle que celui qui a été fait en marbre pour feue Madame la Marquise ***, qui est actuellement dans la Gallerie (sic) de Saint Petersbourg. Cette figure est propre à décorer un vestibule, salle à manger, gallerie (sic) cabinet, parterre, avenue ou bosquet. On peut voir cette Figure tous les jours jusqu’à six heures, rue de la Madeleine, dans l’emplacement, à côté de M. Martin. »

Je ne sais quoi vous dire sur ce sculpteur. J’en ai découvert un nombre incroyable, avec des orthographes différentes : Gauthier – Gautier – Gaulthier …… Que ce soit dans les siècles passés ou encore de nos jours.
Aucun de ceux que j’ai trouvé ne peut prétendre être celui de l’article car les dates ne correspondent pas !!

Pouvez-vous m’aider ?


Coup de folie sur le marché

6 Septembre 1771

« On mande du Poitou, qu’à un marché de Monmorillon, vers l’heure de midi, toutes les bêtes à cornes entrérent (sic) tout d’un coup tellement en fureur, que se jettant (sic) impétueusement les unes sur les autres elles culbutérent (sic) les hommes, les chevaux & tout ce qui se presentoient devant elles, sans qu’on pût les contenir, & encore moins deviner la cause de cette fureur. Elle dura plus d’une heure ; & ces animaux courant çà et là, entrérent (sic) dans les églises, les maisons et les jardins, foulérent (sic) au pied, estropiérent (sic) et tuérent même plusieurs personnes. La populace ne manqua pas d’attribuer leur fureur à quelque sort ou quelque maléfice, comme elle prit le Globe de feu qui parut ici le 17 pour un pronostic qui annonce la fin du monde. Mais de la même façon que les personnes instruites ne trouvérent (sic) dans ce Phénoméne (sic) rien que de très-naturel (sic), elles n’ont dû voir, dans ce qui est arrivé dans Monmorillon, rien que de fort ordinaire, lorsqu’on jette une certaine poudre au nez de ces animaux. C’est elle qui leur cause ces transports, & c’est ce qui sera sans doute arrivé à ce marché. Il est cependant vrai que ce sont-là (sic) des événemens (sic) singuliers ».


Un mauvais sort fut-il jeté sur le marché ?
Il faut rappeler que tout ce qui ne pouvait s’expliquer, à cette époque, ne pouvait provenir que d’un acte de sorcellerie.
 A moins que, comme l’auteur de l’article le note, une main malveillante ait jeté une « poudre satanique » au nez des animaux.
Montmorillon, commune située dans le département  de la Vienne.


Quelle histoire !! On en parla  bien longtemps après……

13 septembre 1771

L’été dernier, une servante de basse-cour d’un château près de Metz, ayant dans « sa maison un pavot ordinaire, une vache le prit & le mangea avec avidité. Comme le jardinier du Château avoit arraché beaucoup de pavots, cette servante voyant que ses vaches les aimaient, en alla prendre une brassée, & la distribua à plusieurs qui la mangèrent sur l’heure ; mais un moment après, les yeux de toutes ces vaches s’enflammèrent, elles devinrent furieuses, & donnèrent beaucoup de crainte & d’inquiétude : on leur fit prendre de la thériaque à force, & l’on parvint à les calmer ; mais elles restérent (sic) malades. On fit jeter le reste des pavots dans un chemin ; de petits oiseaux, qui en mangérent (sic), moururent le même jour. »

Des vaches « chouttées » et des oiseaux morts d’over-dose !
Quel programme !
Cela me rappelle une autre histoire … je devais avoir 10 ans. Un ami de la famille avait vidé dans sa cour de la lie de vin récupérée au fond d’une bouteille. Les poules, en liberté dans le lieu, étaient venues picorer cette boue alcoolisée.
Les pauvres volailles eurent, suite à cette absorption, quelques problèmes d’équilibre qui amusèrent fortement tout le monde…..
Je ne pourrais vous dire si les œufs, pondus le lendemain, étaient « à la liqueur » !

Quant à la Thériaque, il s’agissait d’un puissant contrepoison composé de plus de soixante-dix substances différentes, connu et utilisé depuis des millénaires…..


Histoires de rois

13 septembre 1771

« On écrit de Deux Ponts deux aventures qui marquent à la fois la bonté du Roi de Suéde et la sagesse de celui du Dannemark (sic) ; le premier en visitant le port de Carlscroom, entra dans une baraque de Matelots, il les trouva qui mangeoient tranquillement & gaiement une soupe aux pois ; il voulut sçavoir comment on étoit nourri à son service, & empruntant pour cet effet la cuiller de bois de l’un d’eux, il mangea de leur soupe ; les Matelots étonnés & tremblans (sic) n’osoient continuer, le Prince les en pressa lui-même, & ayant mangé avec eux, il rendit la cuiller au Matelot, & lui en fit payer le loyer en Monarque. Cette avanture (sic) vola bientôt de bouche en bouche, & le peuple attendri éleva jusqu’au Ciel la bonté de son Roi. L’aventure du Roi de Dannemark (sic) regarde la Police ; ce Prince à ce qu’on assure, se déguise souvent pour aprendre (sic) lui-même parmi le peuple les abus dont il se plaint ; ayant scu (sic) par ce moyen qu’un fameux Marchand de vin trompoit le public par de fausses mesures, il ordonna à l’Officier chargé de la Police d’y veiller & de la punir, & cet Officier malgré ses soins n’ayant pu prendre le Marchand en défaut, le Monarque se déguisa, fut lui-même chez le coupable, & se fit donner plusieurs mesures de vin ; comme il n’étoit ni connu ni suspect, on n’hésita pas à le tromper, on lui donna les fausses mesures ; assuré par lui-même de la vérité, il fit venir le Lieutenant de Police ; j’ai fait vos fonctions, lui dit le Roi, je suis sûr de l’infidelité (sic) de cet homme ; punissez-le, & veillez désormais avec plus de soin, si vous voulez mériter ma confiance. »

En cette année 1771, Christian VII  régnait sur le Danemark et la Norvège depuis le 14 janvier 1766.
On le décrit comme un monarque instable ayant des crises de paranoïa, d’automutilation et d’hallucination qui le firent sombrer dans la folie.
Il avait épousé, en 1766, Caroline Mathilde de Hanovre, sœur du roi Georges III d’Angleterre.
Dans l’incapacité de régner, le pays fut livré aux mains de différents régents dont  son fils, Frédéric, à partir de 1784.
Né le 29 janvier 1749, Christian VII mourut le 13 mars 1808, au château de Rendsbourg, dans le Schleswig, d’un anévrisme cérébral.

Gustave III de Suède régna sur la Suède et sur le grand-duché de Finlande à partir du 12 février 1771, date de l’assassinat de son père Adolphe Frédéric de Suède. Il avait vingt-cinq ans.
Il fut un monarque francophile, adepte de la philosophie des lumières et des arts.

En fait, le pays fut surtout gouverné par un parlement possédant tous les pouvoirs, aussi Gustave III n’avait aucun réel pouvoir.

Né le 24 janvier 1746 à Stockholm, Gustave III fut, comme son père, assassiné, le 29 mars 1792.
En clair, Christian VII divaguait et Gustave III s’ennuyait……


Désastre à Aix-en-Provence

25 octobre 1771

« Le 16 septembre dernier il a fait un orage terrible dans les environs d’Aix en Provence ; plusieurs maisons ont été détruites par les eaux ; un courrier, plusieurs charretiers & bergers ont été noyés ; la foudre tomba sur un pavillon du château du célébre (sic) Marquis d’Argens, & le détruisit ; Madame d’Argens épouvantée, sortit précipitamment du Château, & fut entraînée par le torrent dans lequel elle auroit péri sans des paysans, qui par attachement pour elle, bravérent (sic) le danger, & la sauvérent (sic). »


J’aurais aimé vous parler amplement de ce Marquis d’Argens et de Madame son épouse.
Une famille comportant tellement de membres que même après des heures de recherches et de consultations d’arbres généalogiques, je n’ai pu trouver la famille dont parle l’article.
Cet évènement n’a pas trouvé d’échos dans d’autres journaux.


Animal de cirque

8 novembre 1771

« Il n’est rien que l’homme n’invente pour gagner de l’argent. On a vu des Rats danser, enchaîner des puces, & nombre d’autres choses semblables, mais on n’avoit point encore vu en cette ville un Cheval pareil à celui que l’on voit à la Loge dans la petite Boucherie ; il compte avec ses pieds, voit sur une montre l’heure qu’il est, les quarts, les minutes, connoit les couleurs, la monnoye (sic), l’or, l’argent & nombre d’autres choses, à quoi il répond très juste ; en un mot, il ne lui manque, comme on dit, que la parole. On prend 12, 6 & 3 sols pour le voir. »

Il est vrai qu’avec beaucoup de patience et de douceur, on peut dresser n’importe quel animal. Mais, j’avoue être très dubitative concernant les puces….
Qu’en pensez-vous ?


Un loup qui sème l’horreur

8 novembre 1771

Un loup d’une grosseur extraordinaire faisoit, depuis quelques tems (sic) des ravages dans les environs de la Ville le Laval. Il avoit dévoré beaucoup de bestiaux & avoit échapé (sic) aux poursuites des Chasseurs. Le Dimanche 20 Octobre, il sortit du bois du Parc, sa retraite ordinaire, & se jetta (sic) sur un homme, qui étoit sur le chemin de la Gravelle, à trois lieues de Laval. Il lui fit plusieurs morsures au visage, lui enleva la moitié des chairs du bras gauche, & ne lâcha prise que pour s’élancer sur un cheval que montoit une femme. Elle voulut l’écarter avec son fouet ; mais l’animal s’en saisit avec ses dents, & en le secouant fortement, il entraîna la femme par terre. Il lui fit deux blessures à l’épaule, quatre au côté, autant au bras droit, deux au bras gauche & lui déchira l’oreille. Dans cette extrêmité (sic), cette femme eut la prudence de se coucher le visage contre terre. Le loup, après s’être efforcé de la retourner, l’abandonna pour attaquer le cheval. Pendant cet intervalle, le Paysan blessé étoit parvenu à une auberge distante de trois ou quatre cens pas du lieu du combat. Il y trouva heureusement un Dragon du Régiment de Montecler, qui, l’ayant à peine entendu, courut dans la plaine le sabre à la main. Le loup le voyant arriver, loin de fuir, s’élança sur lui avec fureur. Le Dragon soutint l’assaut du bras gauche, & de la main droite il lui enfonça le sabre dans le flanc. La bête tomba, se releva & s’élança de nouveau sur le Soldat, qui lui porta un coup sur l’épaule : sa fureur se ranimant de plus en plus, elle se jeta sur lui pour la troisième fois ; mais le Dragon lui déchargea un si rude coup sur la tête, que le sabre se rompit en deux, & l’animal tomba demi mort dans le fossé, où des Paysans, qui venoient au secours, l’assommérent (sic) à coups de fourches. Ce brave homme, qui mérite d’être nommé, s’apelle (sic) Christophe le Villain, du Bourg de la Gravelle. Il est âgé de vingt un à vingt deux ans, & il est connu, dans le Régiment, sous le nom de l’Eveillé. Il a été blessé au visage & à la main gauche. Le Paysan est à l’extrêmité, la femme est également en très-grand (sic) danger, & prend des remédes (sic) contre la rage, ainsi que le Dragon, qui a porté aux pieds du Chevalier de Montecler, son Colonel, & du Marquis de Montecler, son Major, l’ennemi qu’il a terrassé. On a brûlé l’animal, dans la crainte que quelque chien ne le touchât & n’en léchât le sang, parce qu’on a pensé qu’il devoit être enragé.


Voilà un acte de bravoure que je ne pouvais passer sous silence.
Christophe le Villain n’a rien révélé sur lui, car trop de « le Villain » et je risquais de ne pas tomber sur le bon.


Mort d’un excès de courtoisie

22 novembre 1771

« On a apris (sic) par les Lettres du Senégal (sic), que le Capitaine Hollandois Van Mieris, ayant abordé sur la Côte d’Or, en Afrique, invita à diner un Prince More, ses femmes & sa suite ; mais après le diner, ce Capitaine ayant voulu servir une piéce (sic) de dessert à une des femmes du Prince noir, qui lui parut gentille, cette politesse déplut aux Africains qui massacrérent (sic) le Capitaine & l’Equipage.»

Le « journal politique ou gazette des gazettes – année 1771 » donne quelques petites précisions :

« On apprend par les dernières lettres du Sénégal que l’équipage d’un vaisseaux (sic) hollandois appelé le Prince de Waldeck commandé par le capitaine van Mieris a été massacré par les Négres sur la cote d’Or. Cette scène tragique a été la suite de quelques libertés que le capitaine avoit voulu prendre avec une des femmes d’un Prince Noir, qu’il avoit invité à diner à son bord, avec sa suite. »

Ce capitaine aurait dû se renseigner sur les mœurs et coutumes du pays… Erreur qui lui fut fatale.

Complot !

6 décembre 1771

« Le Roi de Pologne a été enlevé de Warsovie (sic) le 3 Novembre dernier par trente Confédérés, qui l’ont maltraité & contraint de marcher, tantôt à pied, tantôt à cheval, jusqu’à plus d’une lieue de Warsovie (sic) ; ayant rencontré des Russes, le Commandant de la Troupe renvoya son monde par un autre chemin, & resta seul avec le Roi ; mais cet Officier s’étant repenti, il se jetta (sic) aux pieds de ce Prince, lui demanda pardon, le Roi lui pardonna, & ils revinrent à Warsovie (sic), escortés par les Russes. Le Roi a reçu plusieurs coups de sabre qui ne sont pas dangereux, & a été manqué par plusieurs coups de feu ».


Stanislas II naquit le 17 janvier 1732. Il fut le dernier roi de Pologne, élu en 1764 avec l’appui de Catherine II de Russie.
En octobre 1771, les confédérés du Bar proclamèrent la déchéance du roi qu’ils  enlevèrent  le 3 novembre 1771. Cet évènement fut le prétexte  mis en avant par la Russie, l’Autriche et la Prusse qui qualifièrent  cet acte « d’anarchie » et voulurent intervenir pour « sauver » le pays et ses habitants. Après le dépôt des armes des confédérés de Bar, en août 1772, la Pologne subit un premier partage entre la Russie, l’Autriche  et la Prusse.
Stanislas II fut contraint à abdiquer après de troisième partage de la Pologne.
Il était le fils de Stanislas Poniatowski et de Constance Czartoryska. Il décéda le 12 février 1798.

La confédération de Bar est une insurrection de gentilshommes patriotes polonais, de confession catholique, contre l’intégration de la Russie au début du règne de Stanislas II. Les chefs en étaient : Casimir Pulaski, Michel Krasinski, Charles Radziwill. Une armée fut réunie à Bar en Podolie à 70 kilomètres de la frontière Ottomane.
Cette rébellion est considérée, par les historiens, comme le premier effort militaire pour rétablir l’indépendance polonaise.

Voilà l’histoire en raccourci. Ne connaissant pas très bien les évènements, je me suis informée dans quelques livres scolaires et quelques sites internet.


Deux enfants dans un berceau

13 décembre 1771

« On mande d’Aumale, dans la Généralité de Rouen, que la nuit du 16 au 17 du mois dernier, il s’est passé, au hameau de Couppe-Gueule, voisin de cette Ville, un événement aussi fâcheux qu’extraordinaire. Une femme plaça, dans le même berceau, deux enfans (sic), l’un âgé d’environ deux mois, l’autre de sept ou huit. Vers les quatre heures du matin, elle fut éveillée par leurs cris ; elle courut aussi-tôt (sic) au berceau, où elle crut sentir un animal. Son mari ayant allumé une lampe, ils furent effrayés l’un & l’autre en voyant que le plus petit de ces enfans (sic) avoit le nez entiérement (sic) mangé, une partie du visage dévoré, & une main qui ne tenoit presque plus au poignet, & qu’on a été obligé de couper. L’autre enfant n’avoit que le bout du nez attaqué. On chercha inutilement l’animal que la femme avoit cru sentir ; mais le lendemain, vers les dix heures du soir, on vit entrer dans la maison une espéce (sic) de Fouine, vulgairement apellée (sic) Putois ; on ne doute pas qu’elle ne soit la cause de ce malheur. »
Pauvres petits qui se sont vus mutilés. Ont-ils survécus à leurs blessures ?
Je ne peux vous renseigner. Aucun nom de famille pour diriger la recherche.

Ces deux bébés devaient être là en nourrice, en raison du trop peu de différence d’âge entre eux, pour être de la même fratrie.

Des mutilations d’enfants par des animaux sauvages ou domestiques étaient malheureusement fréquentes. Les enfants étaient souvent laissés dans des berceaux posés sur le sol et l’attention qu’on leur portait, n’était pas celle d’aujourd’hui.

Ils vivaient à « Couppe-gueule », quelle ironie quand on sait ce qui s’est passé !!


Quel carnage !

27 décembre 1771

« Le 14 de ce mois, vers les cinq heures du soir, un loup furieux est entré au Village de Nidorge, Paroisse de Charleville, près Boulay : ce loup s’est jetté (sic) sur un petit garçon, & l’a fortement mordu au col ; la mere (sic) de cet enfant étant survenue, le loup s’est jetté (sic) sur elle, l’a renversée par terre, lui a presque entiérement (sic) déchiré le visage, & lui a brisé la machoire inférieure, de maniére (sic) qu’elle étoit pendante sur son sein ; le mouchoir de cette malheureuse étant tombé, le loup l’a déchiré & s’est enfui avec, ce qui fait soupçonner qu’il étoit enragé. Ce fait nous a été écrit par le Curé du lieu ; on nous a assuré que deux jours avant cet événement, un autre loup, ou peut être le même, avoit attaqué un homme dans le village de la Basse-jute-cour, près de Thionville, qu’il avoit brisé & mis en piéces (sic) la tête de ce malheureux, & qu’un Cavalier ayant couru à son secours, cette bête lui avoit arraché le poignet. »

Des loups, encore et toujours. Le hameau se nommait Nidange, en Moselle, et non Nidorge. Il  se situait près de Boulay, non loin de Charleville-sous-bois.
Quel carnage !
Cette femme a-t-elle survécu à ses blessures. Je ne peux vous l’affirmer, son nom n’étant pas mentionné dans l’article, ni dans les nombreux autres que j’ai découvert et qui répétaient au mot près, celui que vous venez de lire.


Naufragés en Méditerranée

27 décembre 1771

« On nous mande de Marseille du 6 de ce mois, qu’un bateau de Pêcheurs y a amené quatre Gardes de la Marine qu’il a trouvés à demi morts de froid sur un rocher : ils s’étoient embarqués le 3 à Toulon dans un canot, pour aller chasser aux Isles d’Hyeres (sic). Un vent d’Est qui les surprit, les empêcha d’y aborder ; ils tentérent (sic) alors de regagner la rade de Toulon ; mais le Nord-Ouest les repoussant, ils prirent le parti de serrer la côte. Tous leurs efforts n’aboutirent qu’à gagner le vent de l’Isle de Maire, rocher inhabité, à l’entrée de la rade de Marseille. Pour y aborder, ils jettérent (sic) l’ancre ; après qu’ils eurent filé tout le cable (sic), ils voulurent mettre à la mer un gros saumon de fer qui leur servoit de leste : dans ce moment le Canot chavira. Trois d’entr’eux (sic) gagnérent (sic) le rocher à la nage ; mais s’étant aperçus que le quatriéme (sic) ne les avoit pas suivis, un d’eux se jetta (sic) de nouveau à la mer, joignit son camarade, qui ne sçachant (sic) pas nager, flottoit sur l’eau, presque sans connoissance (sic), le ceignit d’un cordage qu’il détacha du Canot, & l’amena au rivage, tenant le bout de la corde entre ses dents. »


Il s’agit de l’île Maïre qui se situe au sud de la baie de Marseille, à l’Est du Golfe du Lion. Ses ressources minérales furent exploitées, pendant un certain temps, puis abandonnées. Non loin d’elle, un autre îlot rocheux, l’ile Tiboulen, est surmonté d’un phare.

J’ai voulu savoir ce que le rédacteur entendait pas « saumon de fer ». J’ai donc effectué sur internet la recherche suivante : « saumon de fer ». Le résultat ne me convint pas du tout, car il ne m’apporta pas la réponse satisfaisante que j’attendais. Mais j’ai appris que le saumon avait une teneur en fer de 0.3 mg pour 100 grammes.
Je me suis donc plongé dans mon « dictionnaire historique de la langue française – le Robert – celui qui se trouve toujours à portée de ma main. « Robert » m’a donné la réponse suivante :
« Par analogie de forme, saumon se dit (vers 1452) d’une masse de métal (plomb – étain – fer) obtenue en fonderie et, spécialement (1690)  d’une masse de fonte ou de plomb lestant  un voilier. »


Les morts ont des oreilles….

27 décembre 1771

Elizabeth Vanbeurden est morte à Bois-le-Duc le 14 Novembre, âgée de 80 ans. On a gardé plusieurs jours son corps avant de l’inhumer, parce qu’on se souvenoit qu’en 1746, à la suite d’une  maladie longue & dangereuse, elle étoit tombée dans une léthargie dont les simptômes (sic) ressembloient si parfaitement à ceux de la mort, qu’on avoit tout préparé pour son enterrement ; on alloit la mettre dans son cercueil, lorsqu’elle reprit la connoissance (sic) & la parole ; elle dit d’une voix foible (sic) à sa famille, qui étoit assemblée autour d’elle, qu’on pouvoit contremander son convoi. L’étonnement de ses enfans (sic) fut extrême, mais il augmenta, lorsqu’après s’être remise un moment, elle leur dit qu’elle avoit toujours conservé sa connoissance (sic), & sur-tout (sic) parfaitement entendu le partage qu’ils faisoient entr’eux (sic) de ses différens (sic) effets, & les altercations auxquelles ce partage avoit donné lieu ; je cous concilierai, leur dit-elle, je vivrai pour maintenir dans ma famille la paix & la concorde. Elle leur a tenu parole, & a joui d’une parfaite santé jusqu’au 14 de ce mois, qu’elle est morte enfin réellement. On a entendu (sic) en vain, & pour cette fois ses héritiers peuvent tomber sur sa succession, sans craindre de la voir reparoitre.
           

Bois-le-Duc est une commune de Hollande. Pas d’acte en ligne accessible pour vous en dire d’avantage.
J’image la tête des enfants lorsque en 1746, leur mère leur raconta tout ce qu’elle avait entendu…. Quelques rancœurs ont-elles subsisté durant les vingt-cinq années qui ont suivi ?
Je suppose que certains des enfants se sont sentis mal à l’aise.
En 1771, toutes les bouches durent être « cousues » dans l’attente de la confirmation du décès, ferme et définitif !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.