mercredi 13 avril 2016

1774 - ET SI ON COMMENCAIT L'ANNEE



Pour l’entretien ou la réparation des cheminées

21 janvier 1774

« Le Sieur Brument, Plâtrier-Couvreur, sur l’Eau-de-Robec, paroisse S. Vivien, au coin de la rue du Char, près des Balances, fait & fournit ce qu’il faut pour empêcher les cheminées de fumer ; s’il ne réussit pas, il n’éxige (sic)  aucun payement, il répare les cheminées qui sont mauvaises. »

Je souhaitais vous donner quelques informations sur la rue du char, mais rien……. Même dans la liste des anciennes rues de Rouen, ce nom ne figure pas.
Quant aux balances ? Je pensais pouvoir découvrir  un marché aux grains ou aux bestiaux  non loin de la rue du Char qui auraient pu justifier la présence de balances, mais rien de rien …..
Alors, je lance un appel désespéré : « Qui peut m’aider ? »


La rage, une maladie à éradiquer

21 janvier 1774

« On mande de Luxembourg, du 4 de ce mois, qu’un loup enragé a fait beaucoup de ravages dans différens (sic) Villages des environs de cette Ville ; de trente personnes qui ont été mordues, six sont mortes de la rage ; un Médecin de Liége a parfaitement guéri les vingt-quatre autres de cette cruelle maladie, au moyen du mercure. Il a fallu tuer quantité de bestiaux & de mâtins qui avoient été mordus. Un paysan qui battoit à la grange a tué cet animal d’un coup de fléau qu’il lui a porté adroitement sur la tête. La réussite de ce traitement prouve la bonté du remède trés-détaillé (sic) dans un Mémoire que l’on trouve en notre bureau, à Rouen ; & qui devroit être aux mains de tous les Curés & Seigneurs de Paroisses ».

Le journal le « Courrier d’Avignon » en date  du 27 septembre 1764, donne la  recette d’une poudre infaillible contre la rage.
Alors, voilà ……………

Cueillir, vers la pleine lune de juin les fleurs des treize plantes suivantes : armoise, absinthe,  bétoine,  petite centaurée, petite menthe ou pouillot,  millepertuis,  mélisse ou piment,  grand plantain,  polypode de chênes avec les racines, reine des prés,  rue, verveine et  menue sauge.

Faire sécher toutes ces plantes à l’ombre, séparément
Ensuite, :
·         les piler toujours séparément à l’aide d’une pile à piler le millet. Il faut obtenir une fine poudre.
·         Les mêler à poids égal de chacune
·         Les  incorporer ensemble,
·         Les mettre et les garder pour le besoin dans un pot de terre neuf et non vernissé qu’il faut couvrir d’un  bouchon de liège
La poudre obtenue ne se conserve qu’une année.
Le remède est à prendre trois jours de suite à jeun soit :
·         Pour un adulte, un gros et demi
·         Pour les enfants, un demi-gros

Il est précisé également que la dose de poudre doit être mise à infuser 12 heures dans un grand verre de vin blanc vieux.
Après avoir pris ce breuvage, il fait garder le lit au moins quatre heures, en se couvrant bien. Le malade doit suer abondamment.
Je suppose que le plus difficile était de trouver les ingrédients.

Petite précision : le gros est une mesure de poids équivalant à 3.816 grammes soit 1 once. 

Heureusement, en notre début de XXIème siècle, les cas de rages sont quasi inexistants et puis, nous avons eu la chance d’avoir le vaccin de Monsieur Louis Pasteur.


Des morts qui répandent la mort…..

21 janvier 1774

« On mande de Nantes que le Seigneur d’un Village à deux lieues de cette Ville, étant mort le 15 décembre d’une fièvre putride, on l’a inhumé dans l’Eglise paroissiale, qui est un bâtiment fort ancien, peu éclairé, & la voûte fort basse ; on avoit fait la fosse sous la même tombe où avoit été inhumée au mois de Février précédent une parente de ce Seigneur ; il avoit fallu retirer le cercueil de cette Dame pour faire place pour deux ; ce qui causa des exhalaisons insuportables (sic), malgré lesquelles on n’a pas laissé que de faire la cérémonie & les offices accoutumés ; mais dans la huitaine suivante il est mort quinze des personnes qui étoient dans l’Eglise lors du convoi, du nombre desquelles sont quatre paysans qui avoient levé la tombe, fait la fosse & enterré les deux cercueils ; cinq curés du voisinage & celui du lieu qui avoient assisté à la cérémonie ont été à l’extrêmité (sic) ; mais la force de leur tempéramment (sic) les a tiré d’affaire. Il n’y a qu’un cri contre l’usage où l’on est d’enterrer les morts dans l’enceinte des Villes & dans les Eglises ; de célèbres Médecins, tous les papiers publics, n’ont cessé depuis quelques-tems (sic) de s’élever avec force contre le danger & les inconvéniens (sic) qui resultent (sic) de cet usage ; cependant il n’y a encore que quelques Villes qui ont profité de cet avis. Telles sont les bornes de l’esprit humain. On dit souvent les plus belles choses du monde sur des matiéres peu dignes d’attention ; & sur une qui trop souvent fait disparoître (sic) des Citoyens utiles, on reste tranquille, parce que nombre de gens en retirent un avantage, & d’autres prétendent avoir le droit d’empoisonner leurs semblables, même après leur mort. »

Voilà qui amène de l’eau au moulin d’un de mes commentaires de la fin 1773, sur l’enterrement de défunts au sein des églises.
Une multitude d’articles parlant du danger d’inhumer dans les églises, avec exemples dramatiques, a déferlé tout au long des années de 1772 à 1775. Il fallait faire bouger les habitudes et la peur est une des principales motivations.


Humour anglais

28 janvier 1774

« On lit dans la Gazette générale de Rome, du 14 Décembre, l’anecdote suivante, dont le héros peut passer pour un modèle de l’extravagance la plus humiliante.
A la suite d’une exécution qu’on fit la semaine d’avant, un Anglois qui y avoit assisté, fut si content de l’adresse du Bourreau, qu’il alla le trouver chez lui, & lui dit qu’il vouloit absolument qu’il le pendit sur le champ. Le Bourreau lui répondit qu’il le sastisferoit (sic) volontiers s’il en avoit la permission du Gouvernement. L’Anglois ajouta qu’il le vouloit absolument, que sa volonté suffisoit, & que s’il s’obstinoit à lui refuser cette satisfaction, il alloit lui brûler la cervelle avec un pistolet qu’il lui montra. Le bourreau intimidé par cet acte de violence, l’assura que puisque c’étoit sa volonté irrévocable, il alloit mettre en ordre toutes les choses nécessaires pour lui donner cette marque de son dévouement. En effet, il fit les préparatifs convenables pour le pendre. L’Anglois marquoit pendant ce tems (sic) une impatience extrême, & ne cessoit de l’accabler d’injures sur sa lenteur. Enfin, pour se débarrasser des poursuites de cet insensé, le bourreau feignit d’avoir besoin d’une corde qui étoit dans la chambre voisine, & au lieu de revenir, il courut avertir les Archers qui se saisirent de l’Anglois, le désarmérent (sic) & le conduisirent en lieu de sûreté. »


Rien à vous apprendre sur ce bourreau ou cet anglais dont l’article ne mentionnent pas les identités.
Mais, cette page méritait, par son « humour anglais », de vous être présentée.
Ce pauvre britannique n’a sûrement pas fini sa vie sous la main du bourreau, mais dans un asile d’aliénés. Ils étaient pleins, ces asiles, à cette époque, comme au siècle suivant d’ailleurs et ceux qui avaient précédés.
L’alcoolisme et la misère mettaient à mal les habitants de notre monde et surtout, le moindre comportement dit « anormal » était considéré comme folie ! Il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour que des médecins-aliénistes se penchent sur les malades, les écoutant et les considérant, et non uniquement sur leur maladie.


Prudence !

4 février 1774

« En différens tems (sic) on a vu des malheurs, occasionnés par le feu des Chaufferettes. Depuis peu de jours une femme d’âge a péri en cette Ville, le feu prit à ses habits : un jeune enfant a été aussi la victime de l’imprudence de sa mere (sic), qui la laissa seul un moment sur sa chaufferette ; les meres (sic) devroient ne point oublier qu’un enfant ne doit jamais être seul où il y a du feu. Ne pourrait-on point donner à ces petits meubles, absolument utiles en hyver (sic) une forme qui garentisse (sic) de ces inconvéniens (sic) : on fait des recherches sur des objets où la vie des Citoyens n’est point en danger. »

Voilà des recommandations bien sages qui ne furent pas toujours suivies.


La chasse aux loups

11 février 1774

« On desireroit (sic) sçavoir (sic) pourquoi MM. Les Chasseurs du pays de Caux, prennent plutôt la saison de Septembre & Octobre pour chasser le Loup, au lieu de celle de Février & Mars, tems (sic) où les Louves sont pleines, dont on feroit une destruction considérable, & qui seroit très-utile (sic) aux Laboureurs, dont les troupeaux & autres bestiaux sont souvent dévorés : on prie de répondre par la voie des annonces. »

Cette question, fort intéressante il faut l’avouer, n’a pas déclencher une avalanche de réponses …..
Rien dans les feuilles suivantes ! Si vous êtes chasseurs, qu’en pensez-vous ?


La témérité peut entraîner la mort !

11 février 1774

« Tous les ans, lorsque la Seine a été couverte de glace, il y a eu des enfans (sic) souvent des hommes, qui ont été victimes de la manie d’aller sur la glace. Le 22 Janvier dernier, des enfans (sic) sortant d’une école à Metz, furent sur un étang glacé, près une des portes de la Ville, deux freres (sic), l’un de 15 l’autre de 13 ans, entre les premiers, se traînant l’un sur l’autre : mais arrivés au milieu, la glace casse & ils disparoissent ; deux autres freres (sic) l’un de 10 l’autre de 8 ans, qui étoient à 20 pas, ont la témérité de s’aprocher (sic) du trou pour secourir leurs camarades, & éprouvent le même malheur ; tous quatre ont péri, & laissé un terrible exemple aux peres & meres (sic) de veiller sans cesse à la conservation de leurs enfans (sic). Une peine affective seroit bien infligée aux hommes imprudens (sic), qui donnent l’exemple de l’humanité, qui ne raisonne point. »


Je viens de repasser tous les actes de toutes les paroisses et hôpitaux de Metz. Je n’ai rien trouvé concernant le décès de quatre enfants. Ils n’habitaient peut-être pas Metz, aussi dans ces conditions, impossible de trouver.
De plus, pas de journaux en ligne dans les archives de Moselle.


Feue Noble Dame Marie-Madeleine Mesnage-de-Cagny

25 février 1774

« Le 9 de ce mois, Noble Dame Marie-Madeleine Mesnage-de-Cagny, mourut à Caen, âgée de 80 ans. Cette dame, veuve de Messire Gabriel le Duc, Chevalier, Seigneur de S. Clou, de Fierville, de Couvert, &c., Lieutenant de Nosseigneurs (sic) les Maréchaux de France, descendoit du célébre Jacques Ménage, Seigneur de Cagny, Ambassadeur du Roi François 1er, en diverses Cours de l’Europe & connu par ses réparties heureuses et spirituelles. ».

 Cette Noble Dame fut inhumée dans la Paroisse Saint-Jean de Caen.

Le mercredi 9e jour de fevrier 1774 le corps de noble Dame Marie Madeleine Mesnage veuve de M. Gabriel Le Duc Chevalier Seigneur de St Clou de Fierville, de Couvert et autres lieux lieutenant de messeigneurs les marechaux de France agée d’environ 92 ans, décédée le 6 de ce mois munie des St Sacrements a été inhumé dans cette eglise parM. Adrien Antoine Achard de Vacognes cure de cette paroisse en presence de MM. B Blin et Naël Louis Miocque qui ont signé.

L’article mentionne 80 ans comme âge de la défunte, alors que l’acte atteste  92 ans.
Tout comme il est noté, le 9 comme date de la mort, alors que cette date est celle de l’inhumation.
Petit manque de précision.

Cette dame se serait unie à Gabriel Le Duc, le 5 avril 1701, mais les actes de mariage de cette année sont manquants dans les archives en ligne. Je ne peux donc pas vous le confirmer.
Pas d’autres précisions sur ce couple descendant d’une lignée de valeureux maréchaux de France. 



Sur les fonds baptismaux

11 mars  1774

Le premier de ce mois fut baptisé à Saint Eustache à Paris, Victor-Louis-Alexandre, fils de Haut & Puissant Seigneur Claude-Alexandre Toustain de Frontebolc, Marquis de Toustain, Seigneur d’Ecrênes, les Murs, la Bretonnière, la Perrière, Montasilan, Pierrevesche, Béjun & autres lieux, Chevalier de l’Ordre Royal & Militaire de S. Louis, Maréchal des Camps & Armées du Roi, premier Lieutenant de ses Grenadiers à Cheval, & haute et puissante Dame Marie-Anne-Françoise Olivier, son épouse : le Parrein très-haut & très-puissant (sic) Seigneur Monseigneur Victor-François Duc de Broglie, Maréchal de France, Chevalier des Ordres du Roi, Gouverneur de Metz & du pays Messin, Prince de S. Empire Romain, premier Baron Fossier de Normandie, la Marreine très-haute, très-puissante & très-illustre (sic) Dame Madame Louise-Pauline Françoise de Montmorenci-Luxembourg de Tingry, Dame Baronne de l’Honneur-du-Hommet, de la Rivière, &c. Veuve de très-haut, très-puissant & très-illustre (sic) Seigneur Monseigneur Anne-François de Montmorenci-Luxembourg, Duc de Montmorenci, Premier Baron de France, premier Baron Chrétien, Souverain d’Aigremont, Marquis de Seigneley, Lonrey, Blainville, Comte de Tancarville & de Gournay, Chambellan héréditaire de Normandie, Colonel du Régiment de Touraine, Brigadier des Armées du Roi, Capitaine des Gardes du Corps de sa Majesté, épouse en secondes nôces (sic) de très-haut, très-puissant & très-illustre (sic)Seigneur Monseigneur Louis-Joseph Prince de Montmorenci, premier Baron de France & premier Baron Chrétien, Maréchal des Camps & Armées du Roi, Gouverneur de la Rochelle, & Menin de Monseigneur le Dauphin.



Victor Louis Alexandre serait donc né le 1 mars 1774, à moins que ce soit la date du jour de son baptême.
Il était le fils de Claude Alexandre Toustain de Frontebolc et de Marie Anne Françoise Olivier.
Son lieu de naissance, Paris, ne me permet pas de fouiller dans les archives, car elles ont brulé….

Une personne sur Geneanet a reconstitué sa généalogie, mais je ne peux confirmer les dates n’ayant pas eu accès aux actes. Voici ses informations :

Victor Louis Alexandre, né le 28 février 1774 à Paris et décédé le 24 avril 1829, à Lons le Saunier dans le Jura, à l’âge de 29 ans.
Il aurait épousé Sophie de Charmont, le 1er août 1806. Cette jeune femme serait née à la Rochelle le 19 janvier 1771.

Regardant tous ces renseignements, je peux tout de même creuser. Qu’en pensez-vous ?
Premièrement. Chou blanc car les actes du Jura ne sont pas encore numérisés ! Je ne pourrais donc pas vous noter l’acte de décès de ce nouveau né de 1774.
Je me suis battue pendant plusieurs heures avec le site des archives de Charente Maritime. J’ai cédé devant sa résistance …..

Alors je me suis retournée vers les parents de la mariée, Sophie de Charmont ou plus exactement Sophie Marie Françoise de Chermont.
Son père se nommait jean Gabriel de Chermont. Il serait né le 7 juin 1730 à Toul en Meurthe et Moselle et  décédé en 1808 à la Rochelle en Charente Maritime. La Rochelle ! On oublie !
Voyons un peu Toul.
Ouah ! Cette famille ne veut rien dévoiler !!!

Sa mère, Marie Charlotte de Fabre de Mazan est née à la Nouvelle Orléans, en Louisiane. Bon ! ça continue !!!
Mais elle est décédée à Chartres, le  13 juillet 1821.
Voici, enfin, un acte, trouvé  dans les registres d’état civil :
Du treize juillet mil huit cent vingt et un à midi, Marie Charlotte Fabre de Mazan propriétaire âgée de soixante dix sept ans environ, native de la Louisiane épouse divorcée de Jean Gabriel de Chermont colonnel de Génie Chevalier de l’ordre royal et militaire de St Louis et chevalier de l’ordre de Davis est décédée cejourd’hui à trois heures du matin en son domicile en cette ville rue du cheval blanc sur la déclaration faite par MM Jacques Armand François comte de Gogué chevalier de l’ordre royal et militaire de St Lazare ancien capitaine au Régiment de royal navarre cavalerie et Jean Jacques Marie de Kirwan ingénieur en chef du cadastre, tous deux majeurs demeurant à Chartres. Lesquels ont signé le présent acte lecture faite.


Le second époux de la marraine de l’enfant était « Menin de Monseigneur le Dauphin ».
Un menin était un gentilhomme affecté particulièrement à la personne du Dauphin. Les menins étaient au nombre de six.


Dame Nature a parfois des ratés

1er avril 1774

« Une lettre de Noir Moutiers (sic), raporte (sic) que dans une maison où il y avait des lapins domestiques, une chatte s’étoit tellement familiarisée avec ces animaux, que les 3 petits qu’elle avoit mis bas, l’un étoit chat ordinaire, & les deux autres, mâle et femelle, étoient moitié chats & moitié lapins ; chats par la tête & par une partie du corps, lapins par le reste : ils marchoient en sautant comme le lapin, mais plus vite que le lapin & le chat. La mere (sic) les a nourris pendant 10 à 12 jours, au bout desquels ils sont morts. »

Il s’agit de Noirmoutier, bien entendu.
Aucune chance que ces « chapins ou lachats » soient des animaux hybrides. Non !
Les petits chats sont nés malformés et cette malformation a fait qu’ils n’ont vécu que 10 jours.
Etonnante la crédulité des gens de cette époque, crédulité due au manque de connaissances.


Elle fut regrettée à Vernon

1er avril 1774

Le 7 de ce mois, dans l’Eglise Royale, Collégiale & Paroissiale de Notre-Dame de Vernon, a été inhumée Dame Marguerite-Geneviéve de Bordeaux, âgée de cent deux ans deux mois et six jours, veuve de Mre (sic) David Danviray, Chevalier, Seigneur de Mongremont. Elle a toujours été d’un caractére (sic) charmant & d’une physionomie aimable. Elle réunissait en sa personne tous les agrémens (sic) & toutes les vertus de son sexe, sçachant (sic) s’occuper solidement & s’amuser décemment ; la gaieté, la santé, la présence d’esprit, la politesse, la bienfaisance, l’ont accompagnée jusqu’au moment qu’elle a perdu connoissance, veille du jour qu’elle a cessé de vivre. Elle étoit vraiment digne de l’aplication (sic) qu’on lui a faite, de son vivant, de ces quatre Vers, adressés, dit-on, par M. de Voltaire, à une Dame comblée de mérites & d’années :
Nos ayeux (sic) vous virent belle,
Vous plaisiez encore à cent ans.
Vous méritiez d’épouser Fontenelle,
Et d’être sa veuve long-tems (sic).
Cette dame étoit belle-mere (sic) de feu M. L’Abbé Toussaint-Danviray, Licencié de Sorbonne, Grand Vicaire d’Evreux, Prieur-Commendataire de Notre-Dame de la Blouriere, & Doyen du Chapitre de Vernon. Elle l’avoit élevé comme son propre fils ; il l’aimoit & il la respectoit comme si elle eût été sa véritable mere (sic). Cet Abbé d’un mérite distingué, est décédé en 1763, âgé de 60 & quelques années & très-regretté (sic). On profite de cette occasion pour rendre à sa mémoire l’honneur qu’on auroit dû lui rendre alors.

Ci-joint l’acte de décès de cette dame centenaire :

L’an de grace mil sept cent soixante quatorze le 7 du mois de mars par Messieurs du Chapitre de l’Eglise Collegiale de Notre Dame de Vernon a été inhumé dans la ditte Eglise le Corps de Genevieve marguerite de Bordeaux veuve de messire David Danoiray chevallier Seigneur de mongrimont décédée sur cette paroisse le jour pecedent agee de cent deux ans trois mois ou environ munie des Saints Sacrements de l’Eglise. La ditte inhumation faite en presence de Mr Jean Jacque ferrand  prêtre de la ditte paroisse de jacques philippes Lestoc clerc de laditte paroisse temoins soussignes en foi de quoi nous pierre Nicolas Boucherot prêtre Vicaire de la paroisse de Notre Dame du dit Vernon avons signe le presant acte

Je ne peux rien vous apprendre de plus. Toutes mes recherches se sont soldées par un néant des plus déprimants !


Un bel humour

1er avril 1774

Une plaisanterie amuse actuellement tout Paris, autant que les grandes affaires l’ont occupé depuis si long-tems (sic). Un seigneur rival d’un autre auprès d’une demoiselle, a fait un Mémoire à consulter, pour sçavoir (sic) jusqu’à quel point l’ennui peut nuire à la santé ; on dit la Consultation signée d’un grand nombre de Médecins, & tendant à prouver que c’est une maladie mortelle. Ce Seigneur a porté plainte en conséquence, disant que son rival ennuye (sic) la Demoiselle au point de lui causer la mort.

Quel humour !  Dommage que l’article ne donne pas plus de renseignements concernant les deux rivaux et la belle.
Cette damoiselle a-t-elle épousé un de ces deux adversaires ?
Ou les a-t-elle-laissés là, en plan tous les deux, pour un troisième prétendant ?






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