jeudi 21 avril 2016

1774 – LA SUITE DES CANCANS DE L'ANNEE


  
Triste sort !

8 avril 1774

« La femme d’un Tourneur de Hadderfleben est accouchée, il y a quelque-tems (sic), d’une fille qui n’a aporté (sic) au monde qu’une jambe & un bras, & qui paroit se porter assez bien pour survivre à son malheur. Le reste du corps est très-bien (sic) conformé ; les proportions en sont exactes ; les traits réguliers ; l’enfant est fort, boit, mange, & ne ressent aucune incommodité. Les parties où devoient se trouver attachés les membres qui manquent, n’offrent rien de hideux. Les parens (sic), qui sont pauvres, se consolent de l’existence d’une créature infortunées, parce qu’ils auront en elle une curiosité à montrer. On laisse aux gens de l’art le soin de rechercher les causes de cette naissance extraordinaire ; elle détruit l’opinion vulgaire où sont encore bien des gens, que la nature ne laisse jamais son ouvrage imparfait, & que ce n’est pas à elle, mais à différentes circonstances, que l’on doit des monstres & les défectuosités que quelques enfans (sic) aportent (sic) en naissant. »


J’ai retrouvé le même article, identique au mot près, dans plusieurs autres documents. Je ne peux donc vous livrer le nom de cette petite fille, née sûrement en Prusse à Hadersleben (aucune ville nommée Hadderfleben) dans la province de Schleswig-Holstein.
Ce qui est fort regrettable dans cette naissance, c’est que l’enfant handicapé finira, sans doute, dans une foire……


Naissance multiple et prématurée

8 avril 1774

« La nommée Anne Bailly, femme de Pierre l’Epagnier, laboureur à Corgoloin, Bailliage de Nuitz, accoucha le 15 du mois dernier, dans le 4° mois de sa grossesse, de quatre enfans (sic) mâles, dont trois ont vécu assez de tems (sic) pour recevoir le baptême. Cette femme, qui est âgée de 42 ans, ne se croyoit pas enceinte, mais hydropique, & des Charlatans lui ont fait prendre contre l’hydropisie des remèdes auxquels on attribue son accouchement précoce. »

Corgoloin est une commune française située dans le département de la Côte-d'Or, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Les petits ont été inhumés, le 15 février 1774. Nés au quatrième mois de grossesse, ils ne devaient pas être bien gros. Cent grammes ??

Le  quinze fevrier mil sept cens soixante quatorze ont été inhumés trois enfants mâles provenant du legitime mariage de pierre Lespagnier laboureur au dit Corgoloin et de Jeanne Bailly son epouse lesquels sont morts après avoir été ondoyes par françoise frere jacques femme de jean Domino vigneron au meme lieu laquelle la affirme veritable ne sachant signer presents aux funerailles le dit Pierre Lespagnier, pierre voyer charon au dit Corgoloin et jean Gain

Je n’ai rien pu trouver sur les parents.


Encore un conseiller du roi qui disparait….

22 avril 1774

« Le treize de ce mois est décédé dans sa Terre de Bouville, Messire Louis-François Grossin, Chevalier, Seigneur Haut Justicier, Patron de Bouville, Ménil Durecu, Saint Thurien, Franqueville, Hecmanville, Vicomte de Menneval, & Conseiller en la Grand’Chambre du Parlement de Normandie.
Nous n’entreprendrons point son éloge, il est écrit dans le cœur de tous les honnêtes gens ; et si les vertus sociales, l’humanité, la droiture du cœur, l’amour de l’ordre & l’exercice de la justice, ont des droits sur l’estime & la reconnoissance (sic) publique, personne ne les mérita plus justement que M. de Bouville. Il fut le modèle des fils, des époux & des peres (sic). Magistrat plein de zèle et réfléchi, son intégrité le rendoit respectable à l’auguste Compagnie dont il fut une des lumières. Rigide observateur de ses devoirs, il exigeoit dans les autres le fond de probité qui faisoit l’essence de son caractère : c’est que les vertus furent la seule passion qui maîtrisa son cœur. Ses mœurs étoient simples, ses connoissances (sic) communicatives, & le bon témoignage de sa conscience fut toujours la seule gloire qu’il ambitionna. Sa patience dans les tourmens (sic) d’une longue & douloureuse maladie, a enfin couronné sa vie de juste par une mort toute chrétienne, emportant les regrets de tout le monde, & laissant à la probité même des exemples d’une intégrité qui ne se démentit jamais. »

Voilà l’acte d’inhumation de ce haut seigneur, découvert dans les actes de la paroisse de Bouville.
Aujourd’hui vendredy quinsieme jour d’avril 1774 le corps de messire de Bouville, menildurecu St Turien Franqueville Hecmanville vicomte de menneval, conseiller au parlement de Normandie mort le treisieme jour de ce mois dans la communion de leglise age de soixante deux ans a été inhumé dans la chapelle de St Jean au costé droit de l’eglise par Monsieur de la place curé de iff en présence des personnes soussignees
Les signatures sont celles de :
·         Curé de Bouville (uniquement sa marque – je suppose qu’il ne savait pas écrire)
·         Delaplace – curé des iff
·         Bechet – curé du mesnil du recu


Louis-François Grossin épousa Adelaïde Louise Bulteau de Franqueville  le 9 octobre 1752, alors que la jeune femme n’avait que 20 ans.

Rouen, Paroisse Saint Godard
« Le lundy neuvieme jour d’octobre après la publication….. mariage entre messire Louis françois Grossin de Menneval chevalier conseiller au parlement de Normandie fils de Messire Louis Grossin chevalier seigneur et patron de St Thurien, Bouville, Dubreuil, vicomte de Menneval conseiller du Roy en ses conseils, president en la cour des comptes aydes et finances de Normandie et de Noble dame Catherine formont ses père et mere de la paroisse de St Laurent de cette ville et noble demoiselle adelaide Louise Bulteau de franqueville fille de messire Jacques Bulteau chevalier seigneur et patron de franqueville hecquemanville conseiller en la grande chambre du parlement de Normandie et de noble dame marie anne marguerite susanne louise Duquesne de Brotonne ses père et mere de cette paroisse »

Louise Adélaïde Bulteau était née le mercredi 21 mai 1732. Elle reçut, le même jour, le baptême en  l’église de Saint-Martin-sur-Renelle à Rouen :
« Le 21e de may 1732 est née une fille du légitime mariage de messire jacques Bulteau chevalier seigneur de Franqueville conseiller au parlement de Normandie et de noble dame marie anne Louïse le quême, a été baptisée par nous Bestre desservant et nommée adelaïde louïse par messire Louïs Robert de St Victor conseiller au Parlement de Normandie et par demoiselle Louise magdeleine marguerite Bulteau ses parain et maraine soussignés. »

Elle décéda  le 30 novembre 1770, à l’âge de 38 ans.
Rouen – paroisse Sainte-Marie
« Ce jourd’huy Samedy Premier jour de décembre mil sept cent soixante dix le corps de noble Dame adelaïde Louise Bulteau dame et patrone de francqueville et ecquemanville epouse de messire Louis François de Grossin chevalier seigneur haut justicier et patron du Recu, conseiller en la grande chambre du parlement de Normandie décédée en cette paroisse le jour précedent munie de tous ses sacrements agee d’environ trente huit ans a été inhumé dans le chœur de l’église paroissiale de Bouville par M. Pion prestre curé. »



Bolbec renait de ses cendres

22 avril 1774

« On se souvient, avec douleur, de l’incendie qui fit du bourg de Bolbec, un monceau de cendre ; ce lieu recommandable par le nombre de ses habitans (sic), leur richesse, leur commerce, leur industrie, &c. fut anéanti dans un jour ; il ne leur resta que l’espoir de réparer leur malheur ; ils ne se sont point trompés ; aidés des graces du Monarque, des bienfaits de M. le Duc de Charost, leur Seigneur, de Madame la Comtesse de Fontaine Martel, qui leur a légué 10000 liv. ; des encouragemens (sic) que M. de Crosne, notre Intendant : ce Bourg est presque rebâti, beaucoup mieux qu’il n’étoit, tout couvert en ardoise & tuile. Mais c’étoit trop peu pour ces bons Citoyens de s’être logés, il falloit rebâtir l’Eglise ; ils n’ont cessé d’en solliciter la permission par la voix de leur Echevin, en consultant beaucoup moins leurs facultés que leur piété & leur zèle ; ils l’ont enfin obtenue, & l’adjudication en est passée depuis peu de jours ; on va y travailler ; elle sera construite sur les desseins (sic) de M. Patte,  Architecte, qui par un désinteressement (sic) digne d’éloges, n’exige que les dépenses qu’il sera nécessaire de faire pour se rendre sur le lieu . »


Voilà de bonnes nouvelles après celles que je vous avez données quelques mois auparavant.

Armand Joseph de Béthune, duc de Charost, est né à Versailles, le 1er Juillet 1737, et est décédé, à Paris, le 27 octobre 1800.
Il avait épousé, le 19 février 1760, Louise Martel qui est décédée en 1780.

Ces informations je les ai découvertes via le net, en tapant les deux noms du couple.
Mais je n’ai aucun acte à vous soumettre, ne les ayant pas trouvés.

Et puis autre information concernant M. Patte, architecte.
Pierre Patte est né et décédé à Mantes la Jolie.
Je n’ai découvert, uniquement, que l’acte de décès de cet homme. Malheureusement,  il y manque des mots, avalés  par la pliure du registre.

Mantes la Jolie – année 1814
Le 19 août mil huit cent quatorze, heure de midi, acte de décès de Pierre Patte,  ancien architecte et libérateur, décédé aujourd’hui à quatre heures du matin en son domicile établi en cette ville rue tellerie, natif de Paris âgé de quatre vingt onze ans sept mois, veuf de De Françoise catherine Priva décédée à Mantes le 7 mars mil sept cent quatre vingt dix neuf fils desdeffunts Pierre Patte officier de la Maison de …. .(pliure !) et Delisabeth hubert, constaté par moi adjoint …..  (pliure !) de la ville de Mantes sur la déclaration faite par Antoine Louis Quanat ancien controleur…….. (pliure !) de droite ….. agé de quarante deux ans et Mr le ……… (pliure !) françois Goulard ancien notaire agé de quatre…….. (pliure !)

Pas toujours facile la lecture des actes, mais ne nous plaignons pas leur mise en ligne évite de nombreux petits voyages……


Encore une tragédie due à un incendie !

Le 27 mai 1774

« On écrit de Briançon que le 19 du mois dernier, à sept heures du soir, le feu prit à Mouetier, bourg de Briançon ; l’incendie commença à l’extrémité du lieu, du côté du nord, chez un Maçon. Un violent vent du nord porta le feu & la flamme dans tout ce bourg, sans qu’on ait pû y donner aucun secours. Trois cens (sic) maisons ont été détruites en cendres, bestiaux, meubles et denrées ont péri dans l’incendie ; il n’y a eu de préservé que l’Eglise, l’Hôpital & sept maisons de particuliers, tout le reste a été la proie des flammes ; la plupart des habitans (sic) n’ont pu sauver que ce qu’ils avoient sur le corps. Heureusement personne n’a péri, mais une femme mourut deux jours après, des suites de la frayeur que lui avoit causé ce désastre, & un enfant de huit ans qui s’étoit sauvé en chemise, a été trouvé mort le lendemain au-dessus d’un moulin.
Tous les jours on voit des effets, sans que l’on pense aux causes. Si ce Bourg eût été couvert en tuile, cela ne seroit point arrivé, la perte eût été modique. Ne proscrira-t’on (sic) jamais ce mauvais usage qui ruine tant de Citoyens ? »

« Mouetier » est un quartier de Briançon et dans les registres de l’église, qui n’a pas « grâce à Dieu » brûlée, je peux vous dire que  le petit garçon se nommait Joseph Alexis Bret. Il avait sept ans.
Et l’autre personne, Magdeleine Charbonnel, était âgée de soixante-et-onze ans.

L’an mil sept cens soixante quatorze et le vingt et  un du mois d’avril avons donné sépulture à joseph alexis bret fils de joseph age de sept ans decede du jour d’hyer fais en presence …

Il s’agit bien du petit retrouvé car il n’est pas noté qu’il a reçu les sacrements.

L’an mil sept cens soixante quatorze et le vingt deux du mois d’avril avons donné sépulture a magdeleine Charbonnel agee de soixante et douze ans decede du jour d’hyer après avoir reçu les sacremens, en la présence……

Voilà ce que je peux vous apprendre après deux heures de travail et de recherches et une bataille pour comprendre le fonctionnement des archives en ligne des Hautes Alpes !
Paix à son âme !

3 juin 1774

Marie-Marguerite le Veneur, Prieure du Monastére (sic) royal dit des Emmurée de cette Ville, y est morte le 31 mai, âgée de 64 ans. Une modestie rare & une humanité vrayement (sic) chrétienne couronnérent (sic) les vertus de cette Dame, qui unit les talens (sic) de l’esprit aux plus excellentes qualités du cœur. De quatre sœurs mortes avant elle, la premiére (sic) étoit Religieuse avec elle aux Dames des Emmurées, la seconde étoit Abbesse de Neufchâtel ; des deux plus jeunes, l’une avoit épousé M. le Marquis d’Argenteuil, l’autre M. le Comte d’Estourmel. Le Marquis de Veneur resté seul frere (sic) de ces Dames, étant mort sans enfans (sic), en lui s’est éteinte la postérité masculine & directe de son nom. Au reste, la Maison le Veneur, une des plus illustres de Normandie, y a produit entr’autres (sic) personnages distingués dans le même siécle (sic) Ambroise et Gabriel, Evêque successif d’Evreux ;  Jean, Evêque de Lisieux, Cardinal, Grand Aumônier de France, &c. & Tannegui le Veneur, Chevalier des ordres du Roi, Capitaine de cent hommes d’armes des Ordonnaces, Gouverneur de Normandie, Bailly & Capitaine de Rouen, dont le Président de Thou & le Président Hénault vantent la probité, le courage & l’humanité dans les circonstances critiques de la S. Barthélemy. L’épouse de Jacques le Veneur, son fils, Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, Gouverneur du Vieux Château, & pourvû (sic) en survivance des deux derniéres (sic) Charges de son père (sic), étant accouchée d’un fils en 1583, « L’Enfant fut porté dans un bassin d’argent par un Gentilhomme, entre deux hayes (sic) d’hommes en armes, depuis le Vieux Château jusqu’à l’Eglise de S. Godard, où il fut tenu sous le Dais, baptisé & nommé par le Cardinal de Bourbon, Archevêque de Rouen, en presence (sic) du R. P. Jacques Tollay, Docteur en Théologie, de l’Ordre de S. Dominique, & Curé de la Paroisse. » Hist. de Rouen.


Ci-dessous l’acte d’inhumation de Marie-Marguerite le Veneur, car je n’ai pu voir son acte de baptême. En effet, les actes de Bailly-en-rivière ne sont en ligne qu’à partir de 1726.

Le 31 mai 1774 est décédé dans notre Royal Monastère de St Mathieu dit les Emmurées-les-Roüen, la Révérende Mère Marie Marguerite Le Veneur, Prieure, fille de Messire henry charles Le Veneur Seigneur de Bailly en rivière et autres lieux et Dame Marie Catherine De Pardieu née et baptisée le douze septembre 1709 en la paroisse de St Martin de Bailly en Rivière diocèse de Roüen. Elle a été inhumée dans notre di Monastere le premier juin 1774
Signatures :
fL. Pronier Dominicain et Directeur
Sœur Catherine de la Rüe Dicton Prieure

Je vous soumets les dates que j’ai découvertes concernant les frères et sœurs de cette prieure.
Malheureusement je ne peux vous les confirmer, actes à l’appui.

·         Françoise, née à Bailly-en-Rivière, le 22 mai 1704

Elle fut abbesse du monastère de Saint-Thomas-les-Martyrs de Neufchâtel-en-Bray

 

C’est dans les actes de ce monastère que j’ai  découvert l’acte d’inhumation de cette abbesse.

Aujourd’hui mardi dix neuvieme d’aout 1760, Noble et religieuse dame marie Françoise Catherine Leveneur abbesse de ce monastere qu’elle a gouverné pendant dix-huit années, agee de cinquante six ans ou environ, de trente neuf ans de profession decedee d’hier munie de sacremens de penitence d’Eucharistie d’Ectreme onction a été inhume dans le sanctuaire de l’eglise par Monsieur de France pretre cure de menoval ……..

 

·         Henry Louis Eustache, né à Bailly-en-Rivière , le 1er avril 1706, et décédé au même lieu le 5 septembre 1718, âgé de douze ans.

·         Marie-Catherine Françoise, née à Bailly-en-Rivière, le 19 septembre 1709, et décédée à huit mois, au même lieu, le 17 mai 1710.

·         Eustache Louis Henry, né le 13 juin 1716 à Bailly-en-Rivière.

·         Louise Françoise, née le 22 novembre 1717 à Bailly-en-Rivière.

·         Marie Angélique Philippe, née à Rouen le 3 mai 1720.



Un loup attaque !


10 juin 1774

On mande de Bagnols du 22 Mai, que le nommé Simon Végier, domestique au Village de la Roque, Diocèse d’Uzès, fut attaqué le vingt Mai vers le neuf heures du soir, par une grosse Louve, pendant qu’il passoit avec son cheval  sur le Pont qui est au bas du Village, & sur la riviére (sic) de Céze. Ce terrible animal que l’on soupçonne avec quelque fondement atteint de la rage, s’élança d’abord sur le cheval qui, se sentant cruellement mordu & déchiré à la bouche, se cabra, désarçonna son Cavalier, & regagna son écurie. La Louve le suivit l’espace de quelques pas ; mais voyant que sa proye (sic) lui échapoit (sic), elle rebroussa chemin pour courir sur Végier un peu affoibli (sic) d’une blessure que lui avoit occasionné sa chûte (sic). Ce jeune homme qui dans des tems (sic) plus reculés, auroit mérité une place distinguée parmi les Athlétes (sic) de son siécle (sic), n’avoit à oposer (sic) à la fureur de cette bête redoutable, que le carapaçon qui lui restoit en main. Il le lui jetta (sic), croyant, à la faveur de ce piége (sic) pouvoir prendre la fuite. L’animal rusé, qui ne s’y laissa pas prendre, l’atteignit tout de suite à la distance de quelques pas. Végier sans armes, & n’ayant d’espoir qu’en sa bravoure, lui fit face, lui oposa (sic) les deux mains & le repoussa. La Louve s’élançant de nouveau sur notre généreux champion, lui endommagea un peu le visage, & lui fit une morsure profonde au bras droit ; cependant malgré la douleur & l’affoiblissement (sic) que tant de blessures devoient naturellement lui occasionner, il fut assez fort pour saisir adroitement la tête de son ennemi qu’il terrassa avec avantage. Alors après avoir inutilement tenté de le créver (sic) à grands coups de genouil (sic), il empoigna d’une main la machoire (sic) supérieure de l’animal ; & de l’autre son gosier (sic) qu’il pressa si fort tous deux, qu’après un combat de demi-heure, il parvint à l’étouffer sur la place.
Cet Animal extraordinaire a paru être d’une conformation un peu différente des autres animaux de la même espéce (sic) que l’on a eu l’occasion de voir dans ces Contrées. Il avoit attaqué le même jour, & quelques heures auparavant, un Berger qu’il mordit en plusieurs endroits, de même que son Chien, à S. Laurent de Carnols, & venoit de tenter de renverser une petite Barraque (sic) en bois, où étoient couchés autour d’un parc, deux jeunes garçons de lieu de la Roque, dont la porte se trouva heureusement fermée.

Encore un loup, me direz-vous ! Oui, beaucoup d’articles en parlent, ce qui montre bien l’importance que cet animal avait dans la vie de nos ancêtres.
Ils étaient « la bête noire » car affamés, ils s’attaquaient aux agneaux ou veaux, privant ainsi les paysans de leur source de revenue.
Et puis, lorsque ces carnassiers étaient atteints de la rage, leurs morsures étaient mortelles, une mort dans de grandes souffrances.
Les contes regorgent de loups dont il faut se méfier, mais « ce loup » est aussi synonyme de dangers. Dans les bois se cachaient des brigands parfois plus dangereux que les animaux.


Louis XV n’est plus !

Le 17 juin 1774

En conformité des pieuses intensions de Sa Majesté & du Mandement de Monseigneur l’Archevêque, il a été célébré le Samedi 11 de ce mois, dans l’Eglise Métropolitaine de cette Ville, un Service solennel pour le repos de l’Ame du feu Roi Louis XV, qui avoit été précédé de l’Office des Vigiles des Morts, célébré le vendredi 10 du même mois. Le Conseil Supérieur, le Corps de la Ville, & tous les autres Corps ou Juridictions qui ont accoutumé d’être invités à ces Cérémonies, y ont assisté, ainsi que le Corps des Officiers du Régiment Dauphin, & un nombre considérable d’autres anciens Officiers et personnes de distinction des deux sexes. Messieurs les Officiers Municipaux, après leur retour à l’Hôtel-de-Ville, y ont fait faire une distribution d’aumônes en argent à tous les Pauvres qui se sont présentés, & qui s’y sont trouvés au nombre de plus de trois mille.

Le roi est mort ! Vive le roi !
En clair, un monarque chasse l’autre. Pas trop le temps de s’attendrir.
Louis XV est décédé le 10 mai 1774 dans ses appartements à Versailles. Il avait  soixante-quatre ans et avait régné 59 ans, de 1715 à 1774.
Le 1er mai, le doute n’était plus possible, une forte fièvre, des maux de tête persistant et les boutons qui couvrirent peu à peu tout le corps du Monarque. La Variole ! Le 9 mai, le mal progressait. Les médecins considérèrent que le monarque était perdu. Le visage noir en raison des multiples boutons séchés et des croûtes, le roi agonisait. Cette agonie cessa à 15 heures un quart, le 10 mai 1774.

On appelle « Vigiles des Morts », les Matines et les Laudes de l'Office que l'on dit ordinairement la veille d'un Service pour un mort, pour les morts.

Toutes les villes du royaume de France rendirent hommage à feu leur roi, par la célébration de nombreuses messes.

Tonnerre de Poitiers !

24 juin 1774

« Les effets du tonnerre sont toujours plus surprenans (sic) ; & jusqu’ici la Physique n’a pu en donner la raison. On mande de Poitiers que le 14 de ce mois, il tomba sur une cheminée  qu’il perça & lésarda (sic), coula sur les tuiles, endommagea une mansarde en ardoise ; & passant le long des chenaux de fer blanc à une maison voisine, il fondit en différens (sic) endroits les soudures des tuyaux destinés à recevoir les eaux pluviales dans une petite cour où travailloit un Tonnelier, âgé de 18 ans. Il brûla (sic) le quartier du talon de son soulier du pied droit, & passant entre son bas & sa jambe, roussit le bas seulement à l’intérieur, sans blesser la jambe à la malléole externe. Il brûla aussi la doublure de sa culote sans lui blesser la cuisse, lui enleva l’épiderme du bas-ventre du même côté, & lui brûla le pénil sans aucun autre accident. Sortant ensuite par le devant de sa culote, il lui arracha un bouton de cuivre qui le fermoit, & qui se trouva dans le soulier du pied gauche, dont il déchira le quartier sans endommager la peau. Ayant abandonné ce jeune homme, il alla casser 5 à 6 carreaux de vîtres (sic) d’une fenêtre qui étoit vis-à-vis, fondit les plombs, & passa dans une allée, où il fit faire à un Menuisier qui s’y trouvoit, une pirouette, & lui causa à une jambe une douleur a peu-près (sic) telle qu’on ressent dans les expériences de la machine électrique. Le garçon Tonnelier fut transporté sur le champ à l’Hôpital des Religieux de la Charité ; il en est quitte pour la peur & les legères (sic) blessures. »

Quelle belle page d’écriture. Comment a pu faire le journaliste pour tout décrire ?
A mon avis la rédaction du trajet du dit « tonnerre » a été plus long que le trajet en temps réel.


Enfant sauvage

24 juin 1774

« Deux particuliers qui chassoient dans les bois de Montasia, à trois lieues de la ville d’Asti, aperçurent une espèce d’animal marchant à quatre pattes, & qu’ils ne purent distinguer dans l’éloignement où ils se trouvoient ; un des chasseurs alloit tirer sur lui, lorsque l’autre, en l’examinant attentivement, crut reconnoître (sic) en lui quelque chose d’humain. Ils s’en approchèrent avec précaution, & trouverent (sic) un enfant qui avoit environ douze ans. Il ne donna aucun signe de frayeur, ne fit aucune résistance lorsqu’on le prit par la main, & se laissa conduire à Cunic, Village du Montserrat. Le bruit de cette découverte s’étant répandu, on vit, quelque-tems (sic) après, arriver une femme qui reclamoit cet enfant. Vers l’année 1762, elle accoucha à Turin d’un enfant mâle, qu’elle donna à nourrir à une femme des environs. Il disparut lorsqu’il n’avoit pas encore trois ans, sans qu’on ait pu avoir aucune nouvelle de sa destinée. Cette femme a cru reconnoître (sic) dans celui qu’on a trouvé, des signes qu’elle avoit remarqués dans le sien ; elle l’a adopté pour son fils. Cet enfant a dédaigné dans les commencements les mets qu’on lui a presentés (sic). Il se jette avidement sur de l’herbe qu’il mêle avec de la terre ; Le Médecin qui le soigne, s’efforce de l’accoutumer à la nourriture qui lui est naturelle. Il a déjà perdu de cette férocité que le séjour des bois lui avoit inspiré ; on l’a habillé, & il n’a témoigné aucune répugnance pour les habits dont on l’a revêtu. Lorsque cet enfant aura apris (sic) à parler, il sera intéressant de l’interroger sur son évasion, s’il peut cependant s’en souvenir encore ; sur l’histoire de sa vie animale, & sur les idées qu’il avoit conçues dans l’état de pure nature dont il vient de sortir.»

Les premiers « enfants sauvages » étaient tout de même Remus et Romulus et tout compte fait ils n’ont pas trop mal réussi par la suite !

J’ai fouillé, et j’ai découvert que les « enfants sauvages » sont tout de même assez nombreux.
Je vous propose de consacrer tout un chapitre à ce phénomène, cela me donnera le temps de contrôler les informations que j’ai trouvées avant de vous les soumettre.
Je pense que beaucoup de ces enfants étaient abandonnés car présentant des signes de ce que l’on pensait être alors de la   « débilité », et dont la cause était souvent une maladie génétique ou une malformation.

Ce qui semble être le cas pour un jeune garçon découvert en 1725, près de Hamelin en Allemagne et qui reçut le prénom de Peter.
IL y eu aussi une Petite Marie Angélique, dont on n’avait pu déterminer réellement l’âge au moment de sa capture. Entre dix et dix-neuf ans. Née en Louisiane, elle fut envoyée comme esclave en France.
1717, une autre petite fille en Hollande.
1767, une petite hongroise……………….

Je vois que j’ai attisé votre curiosité !

La mienne est en éveil…. Je me mets en quête d’informations, mais pour contrôler les informations trouvées via internet, je vais de ce pas chez mon libraire qui aura, je suis sûre des ouvrages écrits par des historiens qui ont déjà planché sur le sujet !!

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