Triste sort !
8 avril 1774
« La femme d’un Tourneur de
Hadderfleben est accouchée, il y a quelque-tems (sic), d’une fille qui n’a
aporté (sic) au monde qu’une jambe & un bras, & qui paroit se porter
assez bien pour survivre à son malheur. Le reste du corps est très-bien (sic)
conformé ; les proportions en sont exactes ; les traits
réguliers ; l’enfant est fort, boit, mange, & ne ressent aucune
incommodité. Les parties où devoient se trouver attachés les membres qui
manquent, n’offrent rien de hideux. Les parens (sic), qui sont pauvres, se
consolent de l’existence d’une créature infortunées, parce qu’ils auront en
elle une curiosité à montrer. On laisse aux gens de l’art le soin de rechercher
les causes de cette naissance extraordinaire ; elle détruit l’opinion
vulgaire où sont encore bien des gens, que la nature ne laisse jamais son
ouvrage imparfait, & que ce n’est pas à elle, mais à différentes
circonstances, que l’on doit des monstres & les défectuosités que quelques
enfans (sic) aportent (sic) en naissant. »
J’ai
retrouvé le même article, identique au mot près, dans plusieurs autres
documents. Je ne peux donc vous livrer le nom de cette petite fille, née
sûrement en Prusse à Hadersleben (aucune ville nommée Hadderfleben) dans la
province de Schleswig-Holstein.
Ce
qui est fort regrettable dans cette naissance, c’est que l’enfant handicapé
finira, sans doute, dans une foire……
Naissance multiple et prématurée
8 avril 1774
« La nommée Anne Bailly, femme
de Pierre l’Epagnier, laboureur à Corgoloin, Bailliage de Nuitz, accoucha le 15
du mois dernier, dans le 4° mois de sa grossesse, de quatre enfans (sic) mâles,
dont trois ont vécu assez de tems (sic) pour recevoir le baptême. Cette femme,
qui est âgée de 42 ans, ne se croyoit pas enceinte, mais hydropique, & des
Charlatans lui ont fait prendre contre l’hydropisie des remèdes auxquels on
attribue son accouchement précoce. »
Corgoloin
est une commune française située dans le département de la Côte-d'Or, en région
Bourgogne-Franche-Comté.
Les
petits ont été inhumés, le 15 février 1774. Nés au quatrième mois de grossesse,
ils ne devaient pas être bien gros. Cent grammes ??
Le
quinze fevrier mil sept cens soixante quatorze ont été inhumés trois
enfants mâles provenant du legitime mariage de pierre Lespagnier laboureur au
dit Corgoloin et de Jeanne Bailly son epouse lesquels sont morts après avoir
été ondoyes par françoise frere jacques femme de jean Domino vigneron au meme
lieu laquelle la affirme veritable ne sachant signer presents aux funerailles
le dit Pierre Lespagnier, pierre voyer charon au dit Corgoloin et jean Gain
Je
n’ai rien pu trouver sur les parents.
Encore un conseiller du roi qui disparait….
22 avril 1774
« Le treize de ce mois est décédé
dans sa Terre de Bouville, Messire Louis-François Grossin, Chevalier, Seigneur
Haut Justicier, Patron de Bouville, Ménil Durecu, Saint Thurien, Franqueville,
Hecmanville, Vicomte de Menneval, & Conseiller en la Grand’Chambre du
Parlement de Normandie.
Nous n’entreprendrons point son
éloge, il est écrit dans le cœur de tous les honnêtes gens ; et si les
vertus sociales, l’humanité, la droiture du cœur, l’amour de l’ordre &
l’exercice de la justice, ont des droits sur l’estime & la reconnoissance
(sic) publique, personne ne les mérita plus justement que M. de Bouville. Il
fut le modèle des fils, des époux & des peres (sic). Magistrat plein de
zèle et réfléchi, son intégrité le rendoit respectable à l’auguste Compagnie
dont il fut une des lumières. Rigide observateur de ses devoirs, il exigeoit
dans les autres le fond de probité qui faisoit l’essence de son
caractère : c’est que les vertus furent la seule passion qui maîtrisa son
cœur. Ses mœurs étoient simples, ses connoissances (sic) communicatives, &
le bon témoignage de sa conscience fut toujours la seule gloire qu’il
ambitionna. Sa patience dans les tourmens (sic) d’une longue & douloureuse
maladie, a enfin couronné sa vie de juste par une mort toute chrétienne,
emportant les regrets de tout le monde, & laissant à la probité même des
exemples d’une intégrité qui ne se démentit jamais. »
Voilà
l’acte d’inhumation de ce haut seigneur, découvert dans les actes de la
paroisse de Bouville.
Aujourd’hui vendredy quinsieme jour
d’avril 1774 le corps de messire de Bouville, menildurecu St Turien
Franqueville Hecmanville vicomte de menneval, conseiller au parlement de
Normandie mort le treisieme jour de ce mois dans la communion de leglise age de
soixante deux ans a été inhumé dans la chapelle de St Jean au costé droit de
l’eglise par Monsieur de la place curé de iff en présence des personnes
soussignees
Les
signatures sont celles de :
·
Curé de
Bouville (uniquement sa marque – je suppose qu’il ne savait pas écrire)
·
Delaplace –
curé des iff
·
Bechet –
curé du mesnil du recu
Louis-François
Grossin épousa Adelaïde Louise Bulteau de Franqueville le 9 octobre 1752, alors que la jeune femme
n’avait que 20 ans.
Rouen, Paroisse Saint
Godard
« Le
lundy neuvieme jour d’octobre après la publication….. mariage entre messire
Louis françois Grossin de Menneval chevalier conseiller au parlement de Normandie
fils de Messire Louis Grossin chevalier seigneur et patron de St Thurien,
Bouville, Dubreuil, vicomte de Menneval conseiller du Roy en ses conseils,
president en la cour des comptes aydes et finances de Normandie et de Noble
dame Catherine formont ses père et mere de la paroisse de St Laurent de cette
ville et noble demoiselle adelaide Louise Bulteau de franqueville fille de
messire Jacques Bulteau chevalier seigneur et patron de franqueville
hecquemanville conseiller en la grande chambre du parlement de Normandie et de
noble dame marie anne marguerite susanne louise Duquesne de Brotonne ses père
et mere de cette paroisse »
Louise
Adélaïde Bulteau était née le mercredi 21 mai 1732. Elle reçut, le même jour,
le baptême en l’église de
Saint-Martin-sur-Renelle à Rouen :
« Le 21e de may
1732 est née une fille du légitime mariage de messire jacques Bulteau chevalier
seigneur de Franqueville conseiller au parlement de Normandie et de noble dame
marie anne Louïse le quême, a été baptisée par nous Bestre desservant et nommée
adelaïde louïse par messire Louïs Robert de St Victor conseiller au Parlement
de Normandie et par demoiselle Louise magdeleine marguerite Bulteau ses parain
et maraine soussignés. »
Elle
décéda le 30 novembre 1770, à l’âge de
38 ans.
Rouen
– paroisse Sainte-Marie
« Ce jourd’huy Samedy Premier
jour de décembre mil sept cent soixante dix le corps de noble Dame adelaïde
Louise Bulteau dame et patrone de francqueville et ecquemanville epouse de
messire Louis François de Grossin chevalier seigneur haut justicier et patron
du Recu, conseiller en la grande chambre du parlement de Normandie décédée en
cette paroisse le jour précedent munie de tous ses sacrements agee d’environ
trente huit ans a été inhumé dans le chœur de l’église paroissiale de Bouville
par M. Pion prestre curé. »
Bolbec renait de ses cendres
22 avril 1774
« On se souvient, avec
douleur, de l’incendie qui fit du bourg de Bolbec, un monceau de cendre ;
ce lieu recommandable par le nombre de ses habitans (sic), leur richesse, leur
commerce, leur industrie, &c. fut anéanti dans un jour ; il ne leur
resta que l’espoir de réparer leur malheur ; ils ne se sont point trompés ;
aidés des graces du Monarque, des bienfaits de M. le Duc de Charost, leur
Seigneur, de Madame la Comtesse de Fontaine Martel, qui leur a légué 10000
liv. ; des encouragemens (sic) que M. de Crosne, notre Intendant : ce
Bourg est presque rebâti, beaucoup mieux qu’il n’étoit, tout couvert en ardoise
& tuile. Mais c’étoit trop peu pour ces bons Citoyens de s’être logés, il
falloit rebâtir l’Eglise ; ils n’ont cessé d’en solliciter la permission
par la voix de leur Echevin, en consultant beaucoup moins leurs facultés que
leur piété & leur zèle ; ils l’ont enfin obtenue, & l’adjudication
en est passée depuis peu de jours ; on va y travailler ; elle sera
construite sur les desseins (sic) de M. Patte, Architecte, qui par un désinteressement (sic)
digne d’éloges, n’exige que les dépenses qu’il sera nécessaire de faire pour se
rendre sur le lieu . »
Voilà
de bonnes nouvelles après celles que je vous avez données quelques mois
auparavant.
Armand
Joseph de Béthune, duc de Charost, est né à Versailles, le 1er
Juillet 1737, et est décédé, à Paris, le 27 octobre 1800.
Il
avait épousé, le 19 février 1760, Louise Martel qui est décédée en 1780.
Ces
informations je les ai découvertes via le net, en tapant les deux noms du
couple.
Mais
je n’ai aucun acte à vous soumettre, ne les ayant pas trouvés.
Et
puis autre information concernant M. Patte, architecte.
Pierre
Patte est né et décédé à Mantes la Jolie.
Je
n’ai découvert, uniquement, que l’acte de décès de cet homme. Malheureusement, il y manque des mots, avalés par la pliure du registre.
Mantes
la Jolie – année 1814
Le 19 août mil huit cent quatorze,
heure de midi, acte de décès de Pierre Patte, ancien architecte et
libérateur, décédé aujourd’hui à quatre heures du matin en son domicile établi
en cette ville rue tellerie, natif de Paris âgé de quatre vingt onze ans sept
mois, veuf de De Françoise catherine Priva décédée à Mantes le 7 mars mil sept
cent quatre vingt dix neuf fils desdeffunts Pierre Patte officier de la Maison
de …. .(pliure !) et Delisabeth hubert, constaté par moi adjoint ….. (pliure !) de la ville de Mantes sur la
déclaration faite par Antoine Louis Quanat ancien controleur……..
(pliure !) de droite ….. agé de quarante deux ans et Mr le ……… (pliure !)
françois Goulard ancien notaire agé de quatre…….. (pliure !)
Pas
toujours facile la lecture des actes, mais ne nous plaignons pas leur mise en
ligne évite de nombreux petits voyages……
Encore une tragédie due à un incendie !
Le 27 mai 1774
« On écrit de Briançon que le
19 du mois dernier, à sept heures du soir, le feu prit à Mouetier, bourg de
Briançon ; l’incendie commença à l’extrémité du lieu, du côté du nord,
chez un Maçon. Un violent vent du nord porta le feu & la flamme dans tout
ce bourg, sans qu’on ait pû y donner aucun secours. Trois cens (sic) maisons
ont été détruites en cendres, bestiaux, meubles et denrées ont péri dans
l’incendie ; il n’y a eu de préservé que l’Eglise, l’Hôpital & sept
maisons de particuliers, tout le reste a été la proie des flammes ; la
plupart des habitans (sic) n’ont pu sauver que ce qu’ils avoient sur le corps.
Heureusement personne n’a péri, mais une femme mourut deux jours après, des
suites de la frayeur que lui avoit causé ce désastre, & un enfant de huit
ans qui s’étoit sauvé en chemise, a été trouvé mort le lendemain au-dessus d’un
moulin.
Tous les jours on voit des effets,
sans que l’on pense aux causes. Si ce Bourg eût été couvert en tuile, cela ne
seroit point arrivé, la perte eût été modique. Ne proscrira-t’on (sic) jamais
ce mauvais usage qui ruine tant de Citoyens ? »
« Mouetier »
est un quartier de Briançon et dans les registres de l’église, qui n’a pas
« grâce à Dieu » brûlée, je peux vous dire que le petit garçon
se nommait Joseph Alexis Bret. Il avait sept ans.
Et
l’autre personne, Magdeleine Charbonnel, était âgée de soixante-et-onze ans.
L’an mil sept cens soixante
quatorze et le vingt et un du mois
d’avril avons donné sépulture à joseph alexis bret fils de joseph age de sept
ans decede du jour d’hyer fais en presence …
Il
s’agit bien du petit retrouvé car il n’est pas noté qu’il a reçu les
sacrements.
L’an mil sept cens soixante
quatorze et le vingt deux du mois d’avril avons donné sépulture a magdeleine
Charbonnel agee de soixante et douze ans decede du jour d’hyer après avoir reçu
les sacremens, en la présence……
Voilà
ce que je peux vous apprendre après deux heures de travail et de recherches et
une bataille pour comprendre le fonctionnement des archives en ligne des Hautes
Alpes !
Paix à son âme !
3 juin 1774
Marie-Marguerite le Veneur, Prieure
du Monastére (sic) royal dit des Emmurée de cette Ville, y est morte le 31 mai,
âgée de 64 ans. Une modestie rare & une humanité vrayement (sic) chrétienne
couronnérent (sic) les vertus de cette Dame, qui unit les talens (sic) de
l’esprit aux plus excellentes qualités du cœur. De quatre sœurs mortes avant
elle, la premiére (sic) étoit Religieuse avec elle aux Dames des Emmurées, la
seconde étoit Abbesse de Neufchâtel ; des deux plus jeunes, l’une avoit
épousé M. le Marquis d’Argenteuil, l’autre M. le Comte d’Estourmel. Le Marquis
de Veneur resté seul frere (sic) de ces Dames, étant mort sans enfans (sic), en
lui s’est éteinte la postérité masculine & directe de son nom. Au reste, la
Maison le Veneur, une des plus illustres de Normandie, y a produit entr’autres
(sic) personnages distingués dans le même siécle (sic) Ambroise et Gabriel,
Evêque successif d’Evreux ; Jean,
Evêque de Lisieux, Cardinal, Grand Aumônier de France, &c. & Tannegui
le Veneur, Chevalier des ordres du Roi, Capitaine de cent hommes d’armes des
Ordonnaces, Gouverneur de Normandie, Bailly & Capitaine de Rouen, dont le
Président de Thou & le Président Hénault vantent la probité, le courage
& l’humanité dans les circonstances critiques de la S. Barthélemy. L’épouse
de Jacques le Veneur, son fils, Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi,
Gouverneur du Vieux Château, & pourvû (sic) en survivance des deux
derniéres (sic) Charges de son père (sic), étant accouchée d’un fils en 1583,
« L’Enfant fut porté dans un bassin d’argent par un Gentilhomme, entre
deux hayes (sic) d’hommes en armes, depuis le Vieux Château jusqu’à l’Eglise de
S. Godard, où il fut tenu sous le Dais, baptisé & nommé par le Cardinal de
Bourbon, Archevêque de Rouen, en presence (sic) du R. P. Jacques Tollay,
Docteur en Théologie, de l’Ordre de S. Dominique, & Curé de la
Paroisse. » Hist. de Rouen.
Ci-dessous
l’acte d’inhumation de Marie-Marguerite le Veneur, car je n’ai pu voir son acte
de baptême. En effet, les actes de Bailly-en-rivière ne sont en ligne qu’à
partir de 1726.
Le 31 mai 1774 est décédé dans
notre Royal Monastère de St Mathieu dit les Emmurées-les-Roüen, la Révérende
Mère Marie Marguerite Le Veneur, Prieure, fille de Messire henry charles Le
Veneur Seigneur de Bailly en rivière et autres lieux et Dame Marie Catherine De
Pardieu née et baptisée le douze septembre 1709 en la paroisse de St Martin de
Bailly en Rivière diocèse de Roüen. Elle a été inhumée dans notre di Monastere
le premier juin 1774
Signatures :
fL. Pronier Dominicain et Directeur
Sœur Catherine de la Rüe Dicton
Prieure
Je
vous soumets les dates que j’ai découvertes concernant les frères et sœurs de
cette prieure.
Malheureusement
je ne peux vous les confirmer, actes à l’appui.
·
Françoise,
née à Bailly-en-Rivière, le 22 mai 1704
Elle
fut abbesse du monastère de Saint-Thomas-les-Martyrs de Neufchâtel-en-Bray
C’est dans les actes de ce monastère que j’ai découvert l’acte d’inhumation de cette
abbesse.
Aujourd’hui mardi dix neuvieme
d’aout 1760, Noble et religieuse dame marie Françoise Catherine Leveneur
abbesse de ce monastere qu’elle a gouverné pendant dix-huit années, agee de
cinquante six ans ou environ, de trente neuf ans de profession decedee d’hier
munie de sacremens de penitence d’Eucharistie d’Ectreme onction a été inhume
dans le sanctuaire de l’eglise par Monsieur de France pretre cure de menoval
……..
·
Henry
Louis Eustache, né à Bailly-en-Rivière , le 1er avril 1706, et
décédé au même lieu le 5 septembre 1718, âgé de douze ans.
·
Marie-Catherine
Françoise, née à Bailly-en-Rivière, le 19 septembre 1709, et décédée à huit
mois, au même lieu, le 17 mai 1710.
·
Eustache
Louis Henry, né le 13 juin 1716 à Bailly-en-Rivière.
·
Louise
Françoise, née le 22 novembre 1717 à Bailly-en-Rivière.
·
Marie
Angélique Philippe, née à Rouen le 3 mai 1720.
Un loup
attaque !
10 juin 1774
On mande de Bagnols du 22 Mai, que
le nommé Simon Végier, domestique au Village de la Roque, Diocèse d’Uzès, fut
attaqué le vingt Mai vers le neuf heures du soir, par une grosse Louve, pendant
qu’il passoit avec son cheval sur le
Pont qui est au bas du Village, & sur la riviére (sic) de Céze. Ce terrible
animal que l’on soupçonne avec quelque fondement atteint de la rage, s’élança
d’abord sur le cheval qui, se sentant cruellement mordu & déchiré à la
bouche, se cabra, désarçonna son Cavalier, & regagna son écurie. La Louve
le suivit l’espace de quelques pas ; mais voyant que sa proye (sic) lui
échapoit (sic), elle rebroussa chemin pour courir sur Végier un peu affoibli
(sic) d’une blessure que lui avoit occasionné sa chûte (sic). Ce jeune homme
qui dans des tems (sic) plus reculés, auroit mérité une place distinguée parmi
les Athlétes (sic) de son siécle (sic), n’avoit à oposer (sic) à la fureur de
cette bête redoutable, que le carapaçon qui lui restoit en main. Il le lui
jetta (sic), croyant, à la faveur de ce piége (sic) pouvoir prendre la fuite.
L’animal rusé, qui ne s’y laissa pas prendre, l’atteignit tout de suite à la
distance de quelques pas. Végier sans armes, & n’ayant d’espoir qu’en sa
bravoure, lui fit face, lui oposa (sic) les deux mains & le repoussa. La
Louve s’élançant de nouveau sur notre généreux champion, lui endommagea un peu
le visage, & lui fit une morsure profonde au bras droit ; cependant
malgré la douleur & l’affoiblissement (sic) que tant de blessures devoient
naturellement lui occasionner, il fut assez fort pour saisir adroitement la
tête de son ennemi qu’il terrassa avec avantage. Alors après avoir inutilement
tenté de le créver (sic) à grands coups de genouil (sic), il empoigna d’une
main la machoire (sic) supérieure de l’animal ; & de l’autre son
gosier (sic) qu’il pressa si fort tous deux, qu’après un combat de demi-heure,
il parvint à l’étouffer sur la place.
Cet Animal extraordinaire a paru
être d’une conformation un peu différente des autres animaux de la même espéce
(sic) que l’on a eu l’occasion de voir dans ces Contrées. Il avoit attaqué le
même jour, & quelques heures auparavant, un Berger qu’il mordit en
plusieurs endroits, de même que son Chien, à S. Laurent de Carnols, &
venoit de tenter de renverser une petite Barraque (sic) en bois, où étoient
couchés autour d’un parc, deux jeunes garçons de lieu de la Roque, dont la
porte se trouva heureusement fermée.
Encore
un loup, me direz-vous ! Oui, beaucoup d’articles en parlent, ce qui
montre bien l’importance que cet animal avait dans la vie de nos ancêtres.
Ils
étaient « la bête noire » car affamés, ils s’attaquaient aux agneaux
ou veaux, privant ainsi les paysans de leur source de revenue.
Et
puis, lorsque ces carnassiers étaient atteints de la rage, leurs morsures
étaient mortelles, une mort dans de grandes souffrances.
Les
contes regorgent de loups dont il faut se méfier, mais « ce loup »
est aussi synonyme de dangers. Dans les bois se cachaient des brigands parfois
plus dangereux que les animaux.
Louis XV n’est plus !
Le 17 juin 1774
En conformité des pieuses
intensions de Sa Majesté & du Mandement de Monseigneur l’Archevêque, il a
été célébré le Samedi 11 de ce mois, dans l’Eglise Métropolitaine de cette
Ville, un Service solennel pour le repos de l’Ame du feu Roi Louis XV, qui
avoit été précédé de l’Office des Vigiles des Morts, célébré le vendredi 10 du
même mois. Le Conseil Supérieur, le Corps de la Ville, & tous les autres
Corps ou Juridictions qui ont accoutumé d’être invités à ces Cérémonies, y ont
assisté, ainsi que le Corps des Officiers du Régiment Dauphin, & un nombre
considérable d’autres anciens Officiers et personnes de distinction des deux
sexes. Messieurs les Officiers Municipaux, après leur retour à
l’Hôtel-de-Ville, y ont fait faire une distribution d’aumônes en argent à tous
les Pauvres qui se sont présentés, & qui s’y sont trouvés au nombre de plus
de trois mille.
Le
roi est mort ! Vive le roi !
En
clair, un monarque chasse l’autre. Pas trop le temps de s’attendrir.
Louis
XV est décédé le 10 mai 1774 dans ses appartements à Versailles. Il avait soixante-quatre ans et avait régné 59 ans, de
1715 à 1774.
Le
1er mai, le doute n’était plus possible, une forte fièvre, des maux
de tête persistant et les boutons qui couvrirent peu à peu tout le corps du
Monarque. La Variole ! Le 9 mai, le mal progressait. Les médecins
considérèrent que le monarque était perdu. Le visage noir en raison des
multiples boutons séchés et des croûtes, le roi agonisait. Cette agonie cessa à
15 heures un quart, le 10 mai 1774.
On
appelle « Vigiles des Morts »,
les Matines et les Laudes de l'Office que l'on dit ordinairement la veille d'un
Service pour un mort, pour les morts.
Toutes
les villes du royaume de France rendirent hommage à feu leur roi, par la
célébration de nombreuses messes.
Tonnerre de Poitiers !
24
juin 1774
« Les effets du tonnerre sont
toujours plus surprenans (sic) ; & jusqu’ici la Physique n’a pu en
donner la raison. On mande de Poitiers que le 14 de ce mois, il tomba sur une
cheminée qu’il perça & lésarda
(sic), coula sur les tuiles, endommagea une mansarde en ardoise ; &
passant le long des chenaux de fer blanc à une maison voisine, il fondit en
différens (sic) endroits les soudures des tuyaux destinés à recevoir les eaux
pluviales dans une petite cour où travailloit un Tonnelier, âgé de 18 ans. Il
brûla (sic) le quartier du talon de son soulier du pied droit, & passant
entre son bas & sa jambe, roussit le bas seulement à l’intérieur, sans
blesser la jambe à la malléole externe. Il brûla aussi la doublure de sa culote
sans lui blesser la cuisse, lui enleva l’épiderme du bas-ventre du même côté,
& lui brûla le pénil sans aucun autre accident. Sortant ensuite par le
devant de sa culote, il lui arracha un bouton de cuivre qui le fermoit, &
qui se trouva dans le soulier du pied gauche, dont il déchira le quartier sans
endommager la peau. Ayant abandonné ce jeune homme, il alla casser 5 à 6
carreaux de vîtres (sic) d’une fenêtre qui étoit vis-à-vis, fondit les plombs,
& passa dans une allée, où il fit faire à un Menuisier qui s’y trouvoit,
une pirouette, & lui causa à une jambe une douleur a peu-près (sic) telle
qu’on ressent dans les expériences de la machine électrique. Le garçon
Tonnelier fut transporté sur le champ à l’Hôpital des Religieux de la
Charité ; il en est quitte pour la peur & les legères (sic) blessures. »
Quelle
belle page d’écriture. Comment a pu faire le journaliste pour tout
décrire ?
A
mon avis la rédaction du trajet du dit « tonnerre » a été plus long
que le trajet en temps réel.
Enfant sauvage
24
juin 1774
« Deux particuliers qui
chassoient dans les bois de Montasia, à trois lieues de la ville d’Asti,
aperçurent une espèce d’animal marchant à quatre pattes, & qu’ils ne purent
distinguer dans l’éloignement où ils se trouvoient ; un des chasseurs
alloit tirer sur lui, lorsque l’autre, en l’examinant attentivement, crut
reconnoître (sic) en lui quelque chose d’humain. Ils s’en approchèrent avec
précaution, & trouverent (sic) un enfant qui avoit environ douze ans. Il ne
donna aucun signe de frayeur, ne fit aucune résistance lorsqu’on le prit par la
main, & se laissa conduire à Cunic, Village du Montserrat. Le bruit de
cette découverte s’étant répandu, on vit, quelque-tems (sic) après, arriver une
femme qui reclamoit cet enfant. Vers l’année 1762, elle accoucha à Turin d’un
enfant mâle, qu’elle donna à nourrir à une femme des environs. Il disparut
lorsqu’il n’avoit pas encore trois ans, sans qu’on ait pu avoir aucune nouvelle
de sa destinée. Cette femme a cru reconnoître (sic) dans celui qu’on a trouvé,
des signes qu’elle avoit remarqués dans le sien ; elle l’a adopté pour son
fils. Cet enfant a dédaigné dans les commencements les mets qu’on lui a
presentés (sic). Il se jette avidement sur de l’herbe qu’il mêle avec de la
terre ; Le Médecin qui le soigne, s’efforce de l’accoutumer à la
nourriture qui lui est naturelle. Il a déjà perdu de cette férocité que le
séjour des bois lui avoit inspiré ; on l’a habillé, & il n’a témoigné
aucune répugnance pour les habits dont on l’a revêtu. Lorsque cet enfant aura
apris (sic) à parler, il sera intéressant de l’interroger sur son évasion, s’il
peut cependant s’en souvenir encore ; sur l’histoire de sa vie animale,
& sur les idées qu’il avoit conçues dans l’état de pure nature dont il
vient de sortir.»
Les
premiers « enfants sauvages » étaient tout de même Remus et Romulus
et tout compte fait ils n’ont pas trop mal réussi par la suite !
J’ai
fouillé, et j’ai découvert que les « enfants sauvages » sont tout de
même assez nombreux.
Je
vous propose de consacrer tout un chapitre à ce phénomène, cela me donnera le
temps de contrôler les informations que j’ai trouvées avant de vous les
soumettre.
Je
pense que beaucoup de ces enfants étaient abandonnés car présentant des signes
de ce que l’on pensait être alors de la
« débilité », et dont la cause était souvent une maladie
génétique ou une malformation.
Ce
qui semble être le cas pour un jeune garçon découvert en 1725, près de Hamelin
en Allemagne et qui reçut le prénom de Peter.
IL
y eu aussi une Petite Marie Angélique, dont on n’avait pu déterminer réellement
l’âge au moment de sa capture. Entre dix et dix-neuf ans. Née en Louisiane,
elle fut envoyée comme esclave en France.
1717,
une autre petite fille en Hollande.
1767,
une petite hongroise……………….
Je
vois que j’ai attisé votre curiosité !
La
mienne est en éveil…. Je me mets en quête d’informations, mais pour contrôler
les informations trouvées via internet, je vais de ce pas chez mon
libraire qui aura, je suis sûre des ouvrages écrits par des historiens qui
ont déjà planché sur le sujet !!
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