Objet perdu !
1er
juillet 1774
« Il a été perdu le Jeudi 30
Juin 1774, depuis Port S. Ouen jusqu’à Louviers, sur les 10 heures & demie
jusqu’à midi, en passant par le Pont-de-l’Arche, traversant la grande forêt qui
va du Pont-de-l’Arche à Louviers, une Montre à boite d’or, gravée autour, avec
une chaîne d’acier à trois branches, une clef & un cachet jaune, marquée en
dedans du nom de Duvivier, Horloger à Rouen ; ceux qui l’auront trouvée,
sont priés de la remettre au Pont-de-l’Arche, chez Mad. Veuve Bachelet ; aux Authieux, chez
M. Caron ; à Louviers, chez le sieur Le Tellier, Aubergiste à l’enseigne
du Mouton ; & à Rouen, au bureau des annonces ; on leur donnera
bonne récompense. »
J’ai
effectué ce trajet de nombreuses fois,
mais je n’ai pas retrouvé l’objet en question.
Je
n’ai mis cet article, uniquement parce
que les lieux m’étaient connus.
Mais……
les journaux regorgent de petites annonces « objets perdus ». C’est
assez amusant, car on s’aperçoit que les objets égarés, qui seraient pour nous,
aujourd’hui, bien insignifiants, ont une valeur importante pour les gens de cette époque.
Vous
viendrait-il à l’esprit de mettre une annonce pour retrouver un parapluie, une
canne, un mouchoir en dentelle, un couteau …… ?
En
ce XVIIIème siècle, les objets que je viens de citer sont recherchés,
car sûrement très chers au vu du salaire
d’une journée de travail.
L’article
parle d’une montre en or, évidemment, là, l’objet avait une certaine valeur.
Qui pouvait se permettre de posséder tel objet ?
Dans
des temps pas si éloignés de nous, au milieu du XXème siècle,
certains cadeaux comme une montre, un vélo, notamment, étaient offerts aux
enfants lors de l’obtention de leur Certificat d’Etude ou de leur Communion
Solennelle. Ils devaient en prendre grand soin et les entretenir, car devant
servir toute leur vie.
J’avais,
pour ma part, récupéré le cartable en cuir de mon père. Le fil des coutures de
ce cartable, trop usé, avait été réparé plusieurs fois par un cordonnier
et son fermoir avait été changé, mais le cuir, ciré régulièrement, avait gardé
le brillant de sa jeunesse. Lorsque mon père me le donna, il me conseilla d’y
faire attention. Je crois que je l’ai gardé jusqu’à la fin de ma cinquième, non
parce qu’il était hors d’usage, non, mais parce que je le trouvais trop démodé…..
Un voleur volé ……
8
juillet 1774
« Une lettre de Mende dans le
Gevaudan, datée du 28 Mai dernier, contient l’aventure suivante. Un Ane assez
mutin transportoit à Mende une jeune Villageoise mal assurée sur sa monture.
Près Saint Etienne du Valdonès, l’animal ennuyé de porter cette fille, secoue
le fardeau & la jette à terre. Un Paysan témoin de sa chûte (sic) , au lieu
de l’aider à remonter, s’empare de l’Ane
& et poursuit sa route. La Paysanne crie, appelle au secours, & bientôt
perd de vue l’Ane et le Voleur. Arrivée au premier Village, où elle ne connaissoit
personne, elle alla porter sa plainte au Consul du lieu. Le Consul envoie à la
poursuite du Fuyard ; on l’arrête, il est conduit devant le Juge. Après
vient des invectives, dont les deux parties se chargeoient mutuellement en
revendiquant le vol, la Villageoise, pour terminer le débat, s’avisa de cet
expédient. « L’Ane que vous voyez, dit-elle au Consul, ne sçait (sic) ni
parler ni écrire, & c’est le mal de l’affaire ; car il vous prouveroit
bien qu’il est à moi, & à ce Coquin qui me l’a volé ». Puis détachant
son tablier dont elle envelopa (sic) la tête de l’Ane, elle ajouta tout de
suite ; « Permettez moi seulement, Monsieur, de faire une question à cet imposteur pour
achever de le confondre. La pauvre bête est borgne : qu’il dise sans
hésiter de quel œil elle ne voit pas. » Le Paysan, sans se déconcerter,
répond que c’est de l’œil droit. A l’instant la fille découvrit la tête de
l’animal embéguiné, & s’écria : « Vous vous trompez, mon Ane voit
très-bien (sic), & n’est borgne d’aucun œil. » Le Juge, convaincu par
cette preuve aussi simple qu’ingénieuse, adjugea l’Ane à la Villageoise, &
fit mettre le Voleur en prison. »
Voilà
qui est astucieux ! Prêcher le faux pour faire émerger la vérité …….
Le théâtre des Arts à Rouen
22
juillet 1774
« Lundi dernier 18 de ce mois,
la premiére (sic) Pierre de la Salle des Spectacles que l’on construit en cette
Ville, a été posée par M. de Crosne, Intendant & Premier Président,
conjointement avec MM. Les Maires & Echevins. On a placé sous cette Pierre
une boite de plomb contenant une plaque d’argent, sur laquelle est une
inscription relative à l’objet. Madame de Crosne, Madame & Mademoiselle le
Couteulx & autres Dames de distinction, ont mis la main à l’ouvrage ;
MM. Les Entrepreneurs, le sieur Gueroult, Architecte à leur tête, leur ont
présenté des Tabliers, des Gants & des Bouquets. La cérémonie s’est faite
au son des instrumens (sic) & avec l’ordre & la pompe que l’on peut
désirer. Ensuite on a servi des glaces & autres rafraîchissemens (sic) sous
une tente artistement préparée. »
En
effet, le premier Théâtre des Arts fut
construit par l’Architecte
François Guéroult. Les travaux durèrent deux années. L’ouvrage se
situait sur l’emplacement actuel des rues Grand Pont et Charettes, donc un peu
plus en amont de la Seine que celui qui existe de nos jours.
L’inauguration
eut lieu le 29 juin 1776. Pour l’occasion, on joua « le Cid » de
Corneille.
Un
siècle plus tard, presque jour pour jour, le 25 avril 1876, l’édifice fut
détruit par les flammes d’un terrible incendie, dû à une fuite de gaz.
La violence du
sinistre ne détruit pas seulement intégralement le Théâtre des Arts, mais aussi
des logements aux alentours, des appartements et le café qui faisaient partie
du bâtiment. De l’ancien théâtre ne furent conservés que le fronton et les
colonnes le soutenant.
Sur
ces ruines fut construit un nouveau Théâtre dont les plans furent conçus par
l’architecte Louis Sauvageot.
Ce
nouveau Théâtre, petit frère jumeau du grand opéra parisien construit quelques
années plus tôt par Charles Garnier, fut inauguré en grandes pompes, le 30
septembre 1882. Celui-ci fut de nouveau la proie des flammes, le 9 juin 1940,
lors de la prise de la ville par les Allemands. Il ne fut détruit que
partiellement. Mais ce fut un bref répit, car lors des bombardements
américains, le 10 juin 1944, il fut entièrement rasé.
Voilà ce que mes lectures m’ont permis de vous raconter.
Cent-trois ans, une vie bien remplie
22 juillet 1774
« L’incomparable la Fontaine a
bien peint dans sa Fable du Bucheron, la répugnance que l’homme ressent à
quitter la vie ; dans quelque état qu’il soit, il n’est point
pressé ; ceux mêmes qui ont fourni une carriére (sic) assez longue, selon
le cours ordinaire de la nature, ont souvent plus de peur que les autres ;
eh bien voici pour eux un motif de consolation. La veuve Poulain, de la
paroisse de Bonneville-sur-Seine, y est décédée le 16 de ce mois, âgée de 103
ans accomplis ; pendant une si longue vie, elle n’a presque point été
malade ; elle demeuroit chez un de ses petits-fils, & filoit du lin
tous les jours ; il y a quatre ans, un de ses petits enfans (sic) se
maria, elle fut de la Nôce, y dansa la premiére (sic) danse, chanta la petite
chanson ; enfin la nature s’est éteinte, & sa mort n’a été qu’un
sommeil, sans presque ressentir de douleur. »
La
ville de Bonneville-sur-Seine n’existe pas ou alors a été rayée de la carte de
France.
Il
y a Bonneville-sur-Iton, mais les actes que j’ai consultés n’ont rien révélé.
Pas de décès d’une dame de 103 ans, veuve Poulain ! Une vieille dame qui a
eu bon pied bon œil jusqu’à son dernier souffle.
A-t-il un centenaire ?
5
août 1774
« On écrit de Loudon, qu’il y
a dans une Paroisse voisine un nommé Pierre Durand, âgé d’environ 90 ans,
lequel en a vécu 72 avec sa femme, & voit depuis près de dix ans plus de
cent de ses descendans vivans (sic). Cette multitude cause d’autant plus
d’étonnement, qu’il faut que ses enfans (sic) petits enfans (sic) se soient
mariés extrêmement jeunes, à son exemple. Une de ses arriéres petites filles
est mariée, & il y a environ trois mois, que ce bonhomme a tenu sur les
fonds de Baptême l’enfant dont elle est accouchée, ensorte (sic) qu’il est
parvenu à voir les enfants de sa quatriéme (sic) génération. »
Une
bien belle histoire….. Une famille
unie….. et des petits bien entourés……
Le
rêve !!
Je
n’ai pu découvrir l’identité de cet heureux homme. A-t-il fait un joyeux
centenaire ?
La
question reste posée !
Naissances multiples
12
août 1774
« Noble Dame Marie
Jeanne-Françoise-Georges de Nollent, épouse de Messire Louis-Charles de
Cotty-de-Brécourt, Chevalier, Seigneur & Patron du Mesnil-Peau de S
Beaumer, ancien Officier au Régiment de
la Fere, Infanterie, accoucha le 9 Juin
dernier de trois enfans (sic)
ordinaires, ils se portent bien & promettent beaucoup ; ils
croissent à vûe (sic) d’œil ; une seule nourrice en allaite deux. »
Marie Jeanne Françoise George de Nollent est née le 9
juin 1740 à Emanville, dans le département de l’Eure, comme le confirme l’acte
ci-dessous.
Marie Jeanne françoise george de
Nollent fille de messire Jacques Joseph chevalier seigneur d’Emanville et de
noble dame marie armand blaise feret nei de leur legitime mariage le jour
d’hier a été baptise le 29 de juin mil sept cens quarante par nous curé
soussigne son parrain messire George de
Canonville Gaudrey et patron des paroisses du mesnil…..( ?) Burey et
autres lieux, la marraine noble dame Magdeleine françoise de Molleur dame de
Gaudrey.
Elle épousa Messire Louis Charles de Cotty de
Brécourt, le 17 novembre 1767 à Saint-Quentin-du-Bosc en Seine-Maritime. J’ai
retrouvé l’acte de mariage dont je n’ai recopié que le début, car il fait
presque trois pages, notant tous les « Hauts et Puissants Seigneurs »
et « Hautes et Nobles Dames ». Du beau monde, certes, du « Haut
et Puissant » même, rassemblé le jour des noces !
Ce mardy dis septième jour du mois
de novembre de l’année mil sept cent soixante sept après la publication d’un
ban du futur mariage entre messire Loüis charles de Cotti de Brécourt âgé de
vingt sept ans chevalier premier lieutenant en pied au regiment de la fere fils
en legitime mari âge de Messire Claude Charles de Cotti de Brecourt chevalier
seigneur et patron du Mênil Pean, Saint Beaumes et la Bosque et de Noble dame henriette Marie Jacques
Loüise de la Rocque ses père et mere d’une part et Noble demoiselle Marie
Jeanne Françoise George de Nollent âgée de vingt sept ans fille en légitime
mariage de messire Jacques joseph de Nollent Chevalier
Seigneur d’Emanville les Louves et de feue Noble Dame Marie arnaud Blaise
ferrat de Lougroy d’autre part faite en la paroisse de Mênil Pean Diocese
d’Evreux dans la quelle est le domicile du sieur …………………
L’année suivante, naquirent deux enfants
jumeaux, déjà une naissance multiple, le 25 juillet 1768 à Intraville (76).
Apparemment les enfants furent ondoyés et décédèrent. Si le petit garçon décéda
le jour même, les actes ne sont pas clairs en ce qui concerne la petite fille.
Voici ce que j’ai trouvé :
Le lundy vingt
cinq juillet mil sept cent soixante et huit ont esté ondoyée par cas de
necessité une fille et un enfant mâle provenant tous deux du legitime mariage
de Messire Loüis charle de Cotty de Brecourt chevalier cheveaux legers de la
garde ordinaire du Roy - cy devant premier lieutenant du regiment de la
fere ; seigneur et patron de la paroisse du mesnil peant St Beaumer les
bois diocese d’Evreux et depuis son mariage seigneur de Ma homet …. (mot
illisible) Madame son épouse qui est Noble dame Marie Jeanne françoise george
de Nollent tous deux de cette paroisse ; lesquels ondoyements ont esté
fait par Monsieur Noury chirurgien demeurant en la paroisse de Wastch
guillemecour ; et ce presence de Noble demoiselle angelique de Verton de
greny et jean Baptiste poyé fermier du dit Ma homet soussignés duquel sieur
Noury avons en mains le certificat de ces deux ondoyements en datte du mesme
jour et dessus posée ; dont le fils est mort viron demie heure après
l’ondoyement. Nous soussigné curé d’Intraville reconnaissons en son entier le
mesme jour ….. (signature).
Tout porterait donc à croire que la
petite fille, n’ayant pas reçu de prénom, est morte aussitôt sa naissance
Les paroisses où demeure le chirurgien
Noury ne sont pas écrites clairement sur l’acte. J’ai recherché et j’ai trouvé
deux paroisses : Guilemecourt et Wanchy capval (communes actuelles, bien
sûr), mais l’une est au sud de
Intraville et l’autre au nord…… Quant au lieu-dit Ma homet, il revient sur
plusieurs actes concernant cette famille, mais c’est peut-être le nom donné à
une grosse ferme ou un lieu-dit.
En dessous de cet acte, un autre
concernant le décès du petit garçon.
Ce lundy vingt
cinq juillet mil sept cent soixante et huit a esté par moi preste cure
soussigné inhume dans le cimetière de cette paroisse le corps d’un enfant masle
decede le mesme jour au Matin apres avoir esté ondoyé comme il aparet par
l’acte cy dessus ne du legitime mariage de Messir Loüis charle Cotty de Brecourt
chevalier cheveaux leger de la garde ordinaire du roy, cy devant premier
lieutenant dans le regiment de la fere seigneur et patron des paroisses de
Mesnil peant et Beaumer et autres lieux et de Noble Dame Marie Jeanne françoise
george de Nollent de manville………………..
Une
autre naissance, d’un enfant unique celle-là, le 15 décembre 1769, toujours en
la paroisse d’Intraville.
Le vendredy
quinz decembre mil sept cent soixante neuf a esté par moy preste soussigné
baptisé Marie Loüise charle nee du jour precedent dans et du legitime mariage
de Messire charle de Cotti de Brecourt chevalier cheveau leger de la garde
ordinaire du Roy ; seigneur et patron de la paroisse du Menil peant St
Beaumer diocèse doevreux et de noble dame Marie Jeanne françoise george de
Nollent ses père et mere tous deux de cette paroisse : le parain messir Antoine du pollet chevalier
de lordre royal et militaire de St Loüis, encien capitaine au regiment
d’infanterie de la reine chevalier seigneur de Gratte panches représenté par Messir
antoine charles du pollet son fils aine chevalier lieutenant au mesme regiment
d’infanterie de la reine de la paroisse de St Quentin : la maraine Noble
demoiselle Marie Joseph de Nollent tante de lenfant, dame du Mahomet fief noble
de cette paroisse…………..
Il est aussi noté au bas de
l’acte : « le père
absent ».
En lisant l’acte, je me suis demandé
quel était ce lieu de Gratte Panche.
J’ai donc tapé le nom sur internet. A ma
grande surprise, la machine m’a montré le plan d’une commune dans laquelle
existe encore une rue portant ce nom étrange.
La ville ? Manerbe a environ 10
kilomètres de Lisieux dans le Calvados. Une petite commune qui comptait en 2013, 551 habitants, mais qui en 1793
comptait 1033 âmes.
Quelle était l’importance de Gratte
Panche en cette année 1774, pour qu’elle ait un seigneur à sa tête ?
Il
y aurait eu encore deux autres naissances :
·
Charles, en 1771
·
Eleonore,
en 1774
Mais
je n’ai pas découvert leur acte de baptême…..
Puis
naquirent les triplets, le 9 juin 1774, au Mesnil Pean dans l’Eure.
Faisons
un peu connaissance avec ces trois bambins.
Ce vendredi dix
juin mille sept cent soixante quatorze, a été baptisé par nous pretre soussigné
curé de cette paroisse de St Pierre du Mesnil Pean Elisabeth Rosalie née d’hier
trimelle et la premiere du legitime mariage de haut et puissant Seigneur
messire Louy Charles Le nez de Cotty de Brecourt chevalier Seigneur et patron
de cette paroisse chevaux leger de la garde ordinaire du roi et de haute et
puissance dame marie jeanne françoise george de Nollent, son épouse nommée par
maitre Jean michel nicolas Leconte pretre curé de cette paroisse et par noble
dame marie Claude Eleonore Detrevet epouse de messire …( ?) René de
Landault ecuyer chevalier de beaufort capitaine au regiment provincial de Rouen
domicilié en la paroisse de quitteboeuf.
(Début identique
au premier acte)………..……….. Louy auguste Charles né d’hier trimaux et le second
du legitime mariage de messire Louis Charle Le nez de Cotty de Brecourt
chevalier seigneur et patron de cette paroisse chevaux leger de la garde
ordinaire du Roy et de haute et puissante dame marie jeanne françoise george de
Nollent nommé par haut et puissant seigneur messire Charles françois Le nez de
Cotty chevalier de Brecourt seigneur du bas lieutenant en chasseur regiment de
picardie presentement en garnison Toulon oncle paternel de l’enfant represente
et stipule par Jean Langlois fermier du dit seigneur père qui a signe et par
noble dame marie charlotte garnier ….( ?) de château neuf épouse de pierre Mallet seigneur des ……( ?)
Lieutenant particulier civil et criminel.
(Début identique
au premier acte)………..Marie Adélaïde née d’hier trimelle et la troyienne ………(la
suite identique aux deux actes précédents)……..nomme par messire alexandre rené
de Landault ecuyer chevalier de beaufort capitaine du regiment de Rouen
domicilié en la paroisse de quitteboeuf et par haute et puissante dame
henriette marie jacques louise de barocque veuve de feu haut et puissant
seigneur messire claude charles Le nez de Cotty de Brecourt chevalier seigneur
et patron de cette paroisse anciens officiers au regiment de de grande mare de
blejoy……
(Beaucoup
de ratures et lettres mal formées !….. – pas facile à décrypter !)
Serait
né ensuite un autre enfant Charlemagne Edouard Constant en 1777, mais revenons à
nos « trimaux » :
·
Elisabeth
Rosalie
Rien sur elle.
·
Louis
auguste
Il se maria le 9
septembre 1811 à Vernon avec une demoiselle Marie Catherine Delorme :
L’an mil huit cent onze le lundi neuf septembre ……..
sont comparus Monsieur Louis Auguste Charles Lenez de Cotty de Brecourt âgé de
trente sept ans né à Louviers département de l’Eure le huit juin mil sept
cent soixante quatorze propriétaire demeurant à Evreux rue Vilaine, fils de feu
Louis Charles Lenez de Cotti de brécourt ancien officier décédé le 30 mars mil
huit cent un et de Marie Jeanne françoise georges de Nollent consentante par
acte passé à Evreux le quatre septembre mil huit cent onze. Et Madame Marie
Catherine julie Delorme âgée de quarante cinq ans passé, née à Vernon le vingt
cinq décembre mil sept cent soixante cinq, propriétaire demeurant en cette
ville rue Sainte Geneviève fille de sieur Martin Delorme ancien officier décédé
à Giverny arrondissement des Andelys le vingt cinq may mil sept cent quatre
vingt quatre et de Marie catherine letellier décédée en cette ville le quinze
ventose an treize correspondant au six mars mil huit cent cinq, veuve en
première noce de Monsieur françois isaac de Mordant propriétaire décédé en
cette ville le vingt quatre août mil
huit cent sept.
En présence de :
Armand Alexis Lecouturier de Courcy âgé de
quarante deux ans, propriétaire demeurant à Rouen cousin de l’époux
Marie Charles vincent auguste Langlois du roule âgé
de vingt sept ans propriétaire demeurant à Evreux cousin aussi de l’époux
Charles Delorme âgé de cinquante cinq ans
propriétaire demeurant à Vernon frère de la future
Claude ledoux de melleville âgé de quarante deux ans
aussi propriétaire en cette ville amy de l’épouse
# Rectification
au bas de l’acte : né à mesnil pean
Il décéda
également à Vernon, le 16 avril 1831.
L’an mil huit cent trente un le seize avril à trois
heures du soir ……. sont comparus Mr Louis Leflameng d’Elbouville Dela châtre
ancien chef d’escadron chevalier de St Louis et du Phénix d’hohlenlohe et
jacques Louis François Lelorier de Giverny ancien maréchal des logis du Roi
demeurant à Vernon, amis du décédé, lesquels nous ont déclaré que Mr Louis
Auguste Charles Lenez de Cotty de Brecourt chevalier de St Louis âgé de
cinquante six ans passés , né au menil pean (Eure) fils du défunt Louis Charles
Lenez de Cotty de Brecourt ancien officier et de marie Jeanne françoise george
de Mollent ses père et mere est décédé en sa demeure en cette ville rue Sainte
Geneviève n° 11 aujourd’hui à deux heures et demie de relevée laissant pour
veuve Dame marie Catherine Julie Delorme.
·
Marie
Adélaide
Je
ne peux vous le confirmer actes à l’appui, mais elle se serait mariée avec
Louis François Marie de Bellavoine dont elle aurait eu deux enfants. Elle vécut
à Paris où elle serait décédée le 29 janvier 1807, à l’âge de 32 ans
Quant à la maman de tout ce petit monde,
Marie Jeanne
Françoise George de Nollent, elle décéda le mardi 1er septembre 1812
à Evreux (27), à l’âge de 72 ans
L’an mil huit
cent douze le premier septembre à cinq heures de relevée devant nous …… sont
comparus les sieurs Pierre Vavasseur propriétaire âgé de quarante deux ans
demeurant en cette ville rüe aux bouchers et charles emmanuel joseph Lefevre
officier pensionné âgé de quarante deux ans demeurant en cette ville rüe Saint
Amand lesquels ont déclaré que Dame Marie jeanne françoise georges Denollent
âgée d’environ soixante douze ans demeurant en cette ville rûe du Troubechet
née en la commune d’Emanville arrondissement communal d’Evreux veuve de feu
Monsieur Louis Charles Lenez Decotty de Brecourt ancien capitaine d’infanterie
est décédée ce jourd’hui à deux heures de relevée en son susdit domicile ……..
Selon
l’acte de mariage de Louis auguste, elle était veuve depuis le 30 mars mil hui
cent un, mais aucune indication sur le lieu du décès.
Visiblement, la
fratrie n’a pas gardé de lien les uns avec les autres, mais pour en être
certains, il faudrait consulter les différents actes des enfants Lenez Cotty de
Brecourt, mais je n’ai pas assez d’informations les concernant. De plus, apparemment,
ils ne sont pas tous restés dans les environs d’Evreux.
Pour serin en cage
12
août 1774
« Le sieur Mougenot, Marchand
Luthier, rue des Carmes, au coin de la rue de l’Aumône, fabrique des Serinettes
depuis 15 jusqu’à 30 liv. Il augmente les airs à volonté, au moyen d’un
Cylindre qu’il vend 12 liv. ; il fait aussi des Orgues en façon de
Serinettes, propres à des petites Paroisses ou Couvens (sic) ; il y a les
Hymnes & Proses de toutes les Fêtes de l’année en plein-chant ; il
raccommode les anciennes Serinettes, remet des airs nouveaux au goût des
personnes, à 2 liv. par air ; tient aussi toutes sortes d’étuits (sic)
pour renfermer des diamans (sic), & autres de telle façon que ce soit. »
Je
n’ai rien trouvé sur la rue de l’Aumône, mais la rue des Carmes à Rouen est
toujours très connue. Elle va de la place de la Cathédrale à la rue Lecanuet.
C’est une rue très commerçante.
Son
nom vient du couvent des Carmes qui se trouvait dans cette rue et qui fut
détruit à la Révolution.
La
serinette est un petit instrument de musique mécanique formé d’une série de
flûtes. Une manivelle actionne une soufflerie et met en rotation un cylindre de
bois porteur de goupilles et de ponts correspondant à des basculeurs qui
actionnement les clapets d’arrivée d’air aux flûtes.
Le
nombre de flûtes peut être variable. Certains modèles en possèdent une rangée,
d’autres sont formés de deux rangées de flûtes ouvertes pour les notes aigues
et de flûtes fermées pour des notes graves. Certains cylindres permettent le
jeu d’une dizaine de mélodie d’une durée d’environ 20 secondes.
La
serinette vit le jour à Mirecourt, dans les Vosges, vers 1770. Elle était
destinée à apprendre à siffler aux oiseaux, d’où son nom.
Ce
système donna naissance à l’orgue de Barbarie qui, de taille plus grande,
possède un nombre plus important de flûtes en bois ou en métal.
Voilà
ce que j’ai découvert dans le dictionnaire Bordas de la « science de la
musique » de Marc Honegger
Grâce
à la serinette les serins serinaient !!
Météore
12
août 1774
« Le 26 du mois dernier, à dix
heures du soir, le ciel étant très-serein (sic) & la lune fort brillante,
on aperçut à Noyon un météore qui passa du Nord au Midi, & répandit une
lumière très-vive (sic) & assez éclatante pour effacer celle de la Lune. Après qu’il eut disparu, on entendit un bruit
semblable à celui du tonnerre lorsqu’il est fort éloigné. »
Noyon
est une commune de l’Oise.
J’ai
essayé vainement de découvrir où le météore était tombé. Je me dis que si il
avait fait des dégâts, l’article en aurait fait mention.
Moyen sûr & facile ayant traversé les siècles
9
septembre 1774
« Les guêpes et les frelons
sont des animaux qui détruisent beaucoup de fruits, & qui toujours
s’attachant aux meilleurs & aux plus mûrs : il est embarrassé pour
s’en défaire, parce que le plus souvent leur retraite est dans une couverture
de chaume ou dans un tronc d’un arbre creux ; voici un moyen facile de les
détruire en peu de jours & sans courir le moindre risque.
Prenez une ou plusieurs bouteilles
étroites de col, telles, par exemple, que celles dans lesquelles on aporte
(sic) de l’Amérique les différens (sic) Sirops ; emplissez les bouteilles
environ à moitié d’eau, dans laquelle vous aurait fait fondre une dose de miel,
suffisante pour qu’elle soit sucrée, & qu’elle porte odeur. Suspendez ces
bouteilles le plus près que vous pourrez du trou par lequel les Guêpes ou
Frelons abondent à leur retraite : vous les verrez aussi-tôt (sic)
s’empresser à entrer dans les bouteilles, & s’y noyer les unes après les
autres, en peu de jour tout le Guêpier aura subi le même sort. Si les
bouteilles s’emplissent trop, il sera bien de les vuider (sic) & d’y mettre
de nouvelles amorces. Si on manque de miel pour cette opération, on peut lui
substituer de la melasse, ou du sirop, ou du sucre, mais le miel vaut beaucoup
mieux.»
En
ce début de XXIème siècle, on n’a rien inventé de mieux……
Rappel d’un conseil fort utile
16
septembre 1774
« Dans l’instant que l’on
alloit clorre (sic) cette Feuille, le feu a pris à une heure de l’après midi,
on ne sçait (sic) comment, chez un Laboureur d’un Faux-bourg (sic) de cette
Ville ; la promptitude des secours, la présence de M. le Président de la
Chambre des Vacations, de M. le Lieutenant Général de Police, de M. le Procureur
du Roi du Bailliage, de MM. Les Officiers Municipaux, & les ordres donnés
ont empêché la communication du feu aux autres bâtimens (sic) couverts en
paille. Deux Maisons ont été brûlées en deux heures de tems (sic) :
funeste effet des couvertures de chaume, & qui prouve ainsi qu’une foule
d’autres événemens (sic) semblables, l’abus énorme de couvrir une maison d’une
maniére (sic) qu’une étincelle peut embraser. Si le malheur eût voulu que le
vent eût été fort, ou que le feu eût pris la nuit, nombre d’autres maisons qui
entourent la même cour, auroient eu un sort pareil. C’est ainsi que dans vingt
endroits de la Picardie & d’autres, une multitude de familles de bons
Laboureurs se sont vues réduites par le feu à la mendicité, qui dans un instant
a dévoré l’espoir & les travaux de tant d’années. »
Le
feu ! La peur du feu dévastateur ! Les conseils mettant en garde
contre les toitures en chaume !
Voilà
un article bien tourné pour mettre en garde et faire changer la manière de
couvrir les maisons !
Oui,
mais le chaume était bien moins onéreux que les ardoises ou les tuiles, alors,
on prenait le risque.
Jusqu’à
ce que des lois soient établies, interdisant purement et simplement de couvrir
les maisons et autres bâtiments en chaume, sous peine de verbalisation et de
sanctions.
Au
XIXème siècle, dans les villes, le garde-champêtre avait pour tâche,
entre autres, de verbaliser les habitants. Cette verbalisation octroyait un
délai de trois mois avant destruction totale de la dite toiture !!!
Radical
et sans appel !!
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