jeudi 28 avril 2016

1774 - RESTEZ ENCORE UN PEU, CA CONTINUE !




Objet perdu !

1er juillet 1774

« Il a été perdu le Jeudi 30 Juin 1774, depuis Port S. Ouen jusqu’à Louviers, sur les 10 heures & demie jusqu’à midi, en passant par le Pont-de-l’Arche, traversant la grande forêt qui va du Pont-de-l’Arche à Louviers, une Montre à boite d’or, gravée autour, avec une chaîne d’acier à trois branches, une clef & un cachet jaune, marquée en dedans du nom de Duvivier, Horloger à Rouen ; ceux qui l’auront trouvée, sont priés de la remettre au Pont-de-l’Arche, chez  Mad. Veuve Bachelet ; aux Authieux, chez M. Caron ; à Louviers, chez le sieur Le Tellier, Aubergiste à l’enseigne du Mouton ; & à Rouen, au bureau des annonces ; on leur donnera bonne récompense. »

J’ai effectué ce trajet de nombreuses  fois, mais je n’ai pas retrouvé l’objet en question.
Je n’ai mis  cet article, uniquement parce que les lieux m’étaient connus.

Mais…… les journaux regorgent de petites annonces « objets perdus ». C’est assez amusant, car on s’aperçoit que les objets égarés, qui seraient pour nous, aujourd’hui, bien insignifiants, ont une valeur importante  pour les gens de cette époque.
Vous viendrait-il à l’esprit de mettre une annonce pour retrouver un parapluie, une canne, un mouchoir en dentelle, un couteau …… ?
En ce XVIIIème siècle, les objets que je viens de citer sont recherchés, car sûrement très chers  au vu du salaire d’une journée de travail.
L’article parle d’une montre en or, évidemment, là, l’objet avait une certaine valeur. Qui pouvait se permettre de posséder tel objet ?

Dans des temps pas si éloignés de nous, au milieu du XXème siècle, certains cadeaux comme une montre, un vélo, notamment, étaient offerts aux enfants lors de l’obtention de leur Certificat d’Etude ou de leur Communion Solennelle. Ils devaient en prendre grand soin et les entretenir, car devant servir toute leur vie.
J’avais, pour ma part, récupéré le cartable en cuir de mon père. Le fil des coutures de ce cartable, trop usé, avait été réparé plusieurs fois par un cordonnier et son fermoir avait été changé, mais le cuir, ciré régulièrement, avait gardé le brillant de sa jeunesse. Lorsque mon père me le donna, il me conseilla d’y faire attention. Je crois que je l’ai gardé jusqu’à la fin de ma cinquième, non parce qu’il était hors d’usage, non, mais parce que je le trouvais trop démodé…..


Un voleur volé ……

8 juillet 1774

« Une lettre de Mende dans le Gevaudan, datée du 28 Mai dernier, contient l’aventure suivante. Un Ane assez mutin transportoit à Mende une jeune Villageoise mal assurée sur sa monture. Près Saint Etienne du Valdonès, l’animal ennuyé de porter cette fille, secoue le fardeau & la jette à terre. Un Paysan témoin de sa chûte (sic) , au lieu de  l’aider à remonter, s’empare de l’Ane & et poursuit sa route. La Paysanne crie, appelle au secours, & bientôt perd de vue l’Ane et le Voleur. Arrivée au premier Village, où elle ne connaissoit personne, elle alla porter sa plainte au Consul du lieu. Le Consul envoie à la poursuite du Fuyard ; on l’arrête, il est conduit devant le Juge. Après vient des invectives, dont les deux parties se chargeoient mutuellement en revendiquant le vol, la Villageoise, pour terminer le débat, s’avisa de cet expédient. « L’Ane que vous voyez, dit-elle au Consul, ne sçait (sic) ni parler ni écrire, & c’est le mal de l’affaire ; car il vous prouveroit bien qu’il est à moi, & à ce Coquin qui me l’a volé ». Puis détachant son tablier dont elle envelopa (sic) la tête de l’Ane, elle ajouta tout de suite ; « Permettez moi seulement, Monsieur, de  faire une question à cet imposteur pour achever de le confondre. La pauvre bête est borgne : qu’il dise sans hésiter de quel œil elle ne voit pas. » Le Paysan, sans se déconcerter, répond que c’est de l’œil droit. A l’instant la fille découvrit la tête de l’animal embéguiné, & s’écria : « Vous vous trompez, mon Ane voit très-bien (sic), & n’est borgne d’aucun œil. » Le Juge, convaincu par cette preuve aussi simple qu’ingénieuse, adjugea l’Ane à la Villageoise, & fit mettre le Voleur en prison. »


Voilà qui est astucieux ! Prêcher le faux pour faire émerger la vérité …….


Le théâtre des Arts à  Rouen

22 juillet 1774

« Lundi dernier 18 de ce mois, la premiére (sic) Pierre de la Salle des Spectacles que l’on construit en cette Ville, a été posée par M. de Crosne, Intendant & Premier Président, conjointement avec MM. Les Maires & Echevins. On a placé sous cette Pierre une boite de plomb contenant une plaque d’argent, sur laquelle est une inscription relative à l’objet. Madame de Crosne, Madame & Mademoiselle le Couteulx & autres Dames de distinction, ont mis la main à l’ouvrage ; MM. Les Entrepreneurs, le sieur Gueroult, Architecte à leur tête, leur ont présenté des Tabliers, des Gants & des Bouquets. La cérémonie s’est faite au son des instrumens (sic) & avec l’ordre & la pompe que l’on peut désirer. Ensuite on a servi des glaces & autres rafraîchissemens (sic) sous une tente artistement préparée. »

En effet, le premier Théâtre des Arts fut  construit par l’Architecte  François Guéroult. Les travaux durèrent deux années. L’ouvrage se situait sur l’emplacement actuel des rues Grand Pont et Charettes, donc un peu plus en amont de la Seine que celui qui existe de nos jours.
L’inauguration eut lieu le 29 juin 1776. Pour l’occasion, on joua « le Cid » de Corneille.
Un siècle plus tard, presque jour pour jour, le 25 avril 1876, l’édifice fut détruit par les flammes d’un terrible incendie, dû à une fuite de gaz.

La violence du sinistre ne détruit pas seulement intégralement le Théâtre des Arts, mais aussi des logements aux alentours, des appartements et le café qui faisaient partie du bâtiment. De l’ancien théâtre ne furent conservés que le fronton et les colonnes le soutenant.
Sur ces ruines fut construit un nouveau Théâtre dont les plans furent conçus par l’architecte Louis Sauvageot.

Ce nouveau Théâtre, petit frère jumeau du grand opéra parisien construit quelques années plus tôt par Charles Garnier, fut inauguré en grandes pompes, le 30 septembre 1882. Celui-ci fut de nouveau la proie des flammes, le 9 juin 1940, lors de la prise de la ville par les Allemands. Il ne fut détruit que partiellement. Mais ce fut un bref répit, car lors des bombardements américains, le 10 juin 1944, il fut entièrement rasé.
Voilà ce que mes lectures m’ont permis de vous raconter.


Cent-trois ans, une vie bien remplie

 22 juillet 1774

« L’incomparable la Fontaine a bien peint dans sa Fable du Bucheron, la répugnance que l’homme ressent à quitter la vie ; dans quelque état qu’il soit, il n’est point pressé ; ceux mêmes qui ont fourni une carriére (sic) assez longue, selon le cours ordinaire de la nature, ont souvent plus de peur que les autres ; eh bien voici pour eux un motif de consolation. La veuve Poulain, de la paroisse de Bonneville-sur-Seine, y est décédée le 16 de ce mois, âgée de 103 ans accomplis ; pendant une si longue vie, elle n’a presque point été malade ; elle demeuroit chez un de ses petits-fils, & filoit du lin tous les jours ; il y a quatre ans, un de ses petits enfans (sic) se maria, elle fut de la Nôce, y dansa la premiére (sic) danse, chanta la petite chanson ; enfin la nature s’est éteinte, & sa mort n’a été qu’un sommeil, sans presque ressentir de douleur. »

La ville de Bonneville-sur-Seine n’existe pas ou alors a été rayée de la carte de France.
Il y a Bonneville-sur-Iton, mais les actes que j’ai consultés n’ont rien révélé. Pas de décès d’une dame de 103 ans, veuve Poulain ! Une vieille dame qui a eu bon pied bon œil jusqu’à son dernier souffle.


A-t-il un centenaire ?

5 août 1774

« On écrit de Loudon, qu’il y a dans une Paroisse voisine un nommé Pierre Durand, âgé d’environ 90 ans, lequel en a vécu 72 avec sa femme, & voit depuis près de dix ans plus de cent de ses descendans vivans (sic). Cette multitude cause d’autant plus d’étonnement, qu’il faut que ses enfans (sic) petits enfans (sic) se soient mariés extrêmement jeunes, à son exemple. Une de ses arriéres petites filles est mariée, & il y a environ trois mois, que ce bonhomme a tenu sur les fonds de Baptême l’enfant dont elle est accouchée, ensorte (sic) qu’il est parvenu à voir les enfants de sa quatriéme (sic) génération. »

Une bien belle histoire…..  Une famille unie….. et des petits bien entourés……
Le rêve !!
Je n’ai pu découvrir l’identité de cet heureux homme. A-t-il fait un joyeux centenaire ?
La question reste posée !

  
Naissances multiples

12 août 1774

« Noble Dame Marie Jeanne-Françoise-Georges de Nollent, épouse de Messire Louis-Charles de Cotty-de-Brécourt, Chevalier, Seigneur & Patron du Mesnil-Peau de S Beaumer, ancien  Officier au Régiment de la Fere, Infanterie, accoucha  le 9 Juin dernier de trois enfans (sic)  ordinaires, ils se portent bien & promettent beaucoup ; ils croissent à vûe (sic) d’œil ; une seule nourrice en allaite deux. »

Marie Jeanne Françoise George de Nollent est née le 9 juin 1740 à Emanville, dans le département de l’Eure, comme le confirme l’acte ci-dessous.

Marie Jeanne françoise george de Nollent fille de messire Jacques Joseph chevalier seigneur d’Emanville et de noble dame marie armand blaise feret nei de leur legitime mariage le jour d’hier a été baptise le 29 de juin mil sept cens quarante par nous curé soussigne son parrain messire George  de Canonville Gaudrey et patron des paroisses du mesnil…..( ?) Burey et autres lieux, la marraine noble dame Magdeleine françoise de Molleur dame de Gaudrey.

Elle épousa Messire Louis Charles de Cotty de Brécourt, le 17 novembre 1767 à Saint-Quentin-du-Bosc en Seine-Maritime. J’ai retrouvé l’acte de mariage dont je n’ai recopié que le début, car il fait presque trois pages, notant tous les « Hauts et Puissants Seigneurs » et « Hautes et Nobles Dames ». Du beau monde, certes, du « Haut et Puissant » même, rassemblé le jour des noces !

Ce mardy dis septième jour du mois de novembre de l’année mil sept cent soixante sept après la publication d’un ban du futur mariage entre messire Loüis charles de Cotti de Brécourt âgé de vingt sept ans chevalier premier lieutenant en pied au regiment de la fere fils en legitime mari âge de Messire Claude Charles de Cotti de Brecourt chevalier seigneur et patron du Mênil Pean, Saint Beaumes et la Bosque  et de Noble dame henriette Marie Jacques Loüise de la Rocque ses père et mere d’une part et Noble demoiselle Marie Jeanne Françoise George de Nollent âgée de vingt sept ans fille en légitime mariage de messire Jacques joseph de Nollent Chevalier Seigneur d’Emanville les Louves et de feue Noble Dame Marie arnaud Blaise ferrat de Lougroy d’autre part faite en la paroisse de Mênil Pean Diocese d’Evreux dans la quelle est le domicile du sieur …………………


L’année suivante, naquirent deux enfants jumeaux, déjà une naissance multiple, le 25 juillet 1768 à Intraville (76). Apparemment les enfants furent ondoyés et décédèrent. Si le petit garçon décéda le jour même, les actes ne sont pas clairs en ce qui concerne la petite fille. Voici ce que j’ai trouvé :

Le lundy vingt cinq juillet mil sept cent soixante et huit ont esté ondoyée par cas de necessité une fille et un enfant mâle provenant tous deux du legitime mariage de Messire Loüis charle de Cotty de Brecourt chevalier cheveaux legers de la garde ordinaire du Roy - cy devant premier lieutenant du regiment de la fere ; seigneur et patron de la paroisse du mesnil peant St Beaumer les bois diocese d’Evreux et depuis son mariage seigneur de Ma homet …. (mot illisible) Madame son épouse qui est Noble dame Marie Jeanne françoise george de Nollent tous deux de cette paroisse ; lesquels ondoyements ont esté fait par Monsieur Noury chirurgien demeurant en la paroisse de Wastch guillemecour ; et ce presence de Noble demoiselle angelique de Verton de greny et jean Baptiste poyé fermier du dit Ma homet soussignés duquel sieur Noury avons en mains le certificat de ces deux ondoyements en datte du mesme jour et dessus posée ; dont le fils est mort viron demie heure après l’ondoyement. Nous soussigné curé d’Intraville reconnaissons en son entier le mesme jour ….. (signature).

Tout porterait donc à croire que la petite fille, n’ayant pas reçu de prénom, est morte aussitôt sa naissance
Les paroisses où demeure le chirurgien Noury ne sont pas écrites clairement sur l’acte. J’ai recherché et j’ai trouvé deux paroisses : Guilemecourt et Wanchy capval (communes actuelles, bien sûr), mais l’une est au sud  de Intraville et l’autre au nord…… Quant au lieu-dit Ma homet, il revient sur plusieurs actes concernant cette famille, mais c’est peut-être le nom donné à une grosse ferme ou un lieu-dit.

En dessous de cet acte, un autre concernant le décès du petit garçon.

Ce lundy vingt cinq juillet mil sept cent soixante et huit a esté par moi preste cure soussigné inhume dans le cimetière de cette paroisse le corps d’un enfant masle decede le mesme jour au Matin apres avoir esté ondoyé comme il aparet par l’acte cy dessus ne du legitime mariage de Messir Loüis charle Cotty de Brecourt chevalier cheveaux leger de la garde ordinaire du roy, cy devant premier lieutenant dans le regiment de la fere seigneur et patron des paroisses de Mesnil peant et Beaumer et autres lieux et de Noble Dame Marie Jeanne françoise george de Nollent de manville………………..


Une autre naissance, d’un enfant unique celle-là, le 15 décembre 1769, toujours en la paroisse d’Intraville.

Le vendredy quinz decembre mil sept cent soixante neuf a esté par moy preste soussigné baptisé Marie Loüise charle nee du jour precedent dans et du legitime mariage de Messire charle de Cotti de Brecourt chevalier cheveau leger de la garde ordinaire du Roy ; seigneur et patron de la paroisse du Menil peant St Beaumer diocèse doevreux et de noble dame Marie Jeanne françoise george de Nollent ses père et mere tous deux de cette paroisse :  le parain messir Antoine du pollet chevalier de lordre royal et militaire de St Loüis, encien capitaine au regiment d’infanterie de la reine chevalier seigneur de Gratte panches représenté par Messir antoine charles du pollet son fils aine chevalier lieutenant au mesme regiment d’infanterie de la reine de la paroisse de St Quentin : la maraine Noble demoiselle Marie Joseph de Nollent tante de lenfant, dame du Mahomet fief noble de cette paroisse…………..
Il est aussi noté au bas de l’acte : « le père absent ».

En lisant l’acte, je me suis demandé quel était ce lieu de Gratte Panche.
J’ai donc tapé le nom sur internet. A ma grande surprise, la machine m’a montré le plan d’une commune dans laquelle existe encore une rue portant ce nom étrange.
La ville ? Manerbe a environ 10 kilomètres de Lisieux dans le Calvados. Une petite commune qui comptait en  2013, 551 habitants, mais qui en 1793 comptait 1033 âmes.
Quelle était l’importance de Gratte Panche en cette année 1774, pour qu’elle ait un seigneur à sa tête ?

Il y aurait eu encore deux autres naissances :
·         Charles,  en 1771
·         Eleonore, en 1774
Mais je n’ai pas découvert leur acte de baptême…..

Puis naquirent les triplets, le 9 juin 1774, au Mesnil Pean dans l’Eure.
Faisons un peu connaissance avec ces trois bambins.

Ce vendredi dix juin mille sept cent soixante quatorze, a été baptisé par nous pretre soussigné curé de cette paroisse de St Pierre du Mesnil Pean Elisabeth Rosalie née d’hier trimelle et la premiere du legitime mariage de haut et puissant Seigneur messire Louy Charles Le nez de Cotty de Brecourt chevalier Seigneur et patron de cette paroisse chevaux leger de la garde ordinaire du roi et de haute et puissance dame marie jeanne françoise george de Nollent, son épouse nommée par maitre Jean michel nicolas Leconte pretre curé de cette paroisse et par noble dame marie Claude Eleonore Detrevet epouse de messire …( ?) René de Landault ecuyer chevalier de beaufort capitaine au regiment provincial de Rouen domicilié en la paroisse de quitteboeuf.


(Début identique au premier acte)………..……….. Louy auguste Charles né d’hier trimaux et le second du legitime mariage de messire Louis Charle Le nez de Cotty de Brecourt chevalier seigneur et patron de cette paroisse chevaux leger de la garde ordinaire du Roy et de haute et puissante dame marie jeanne françoise george de Nollent nommé par haut et puissant seigneur messire Charles françois Le nez de Cotty chevalier de Brecourt seigneur du bas lieutenant en chasseur regiment de picardie presentement en garnison Toulon oncle paternel de l’enfant represente et stipule par Jean Langlois fermier du dit seigneur père qui a signe et par noble dame marie charlotte garnier ….( ?) de château neuf épouse de  pierre Mallet seigneur des ……( ?) Lieutenant particulier civil et criminel.


(Début identique au premier acte)………..Marie Adélaïde née d’hier trimelle et la troyienne ………(la suite identique aux deux actes précédents)……..nomme par messire alexandre rené de Landault ecuyer chevalier de beaufort capitaine du regiment de Rouen domicilié en la paroisse de quitteboeuf et par haute et puissante dame henriette marie jacques louise de barocque veuve de feu haut et puissant seigneur messire claude charles Le nez de Cotty de Brecourt chevalier seigneur et patron de cette paroisse anciens officiers au regiment de de grande mare de blejoy……

(Beaucoup de ratures et lettres mal formées !….. – pas facile à décrypter !)

Serait né ensuite un autre enfant Charlemagne Edouard Constant en 1777, mais revenons à nos « trimaux » :

·         Elisabeth Rosalie
Rien sur elle.

·         Louis auguste
Il se maria le 9 septembre 1811 à Vernon avec une demoiselle Marie Catherine Delorme :

L’an mil huit cent onze le lundi neuf septembre …….. sont comparus Monsieur Louis Auguste Charles Lenez de Cotty de Brecourt âgé de trente sept ans né à Louviers département de l’Eure le huit juin mil sept cent soixante quatorze propriétaire demeurant à Evreux rue Vilaine, fils de feu Louis Charles Lenez de Cotti de brécourt ancien officier décédé le 30 mars mil huit cent un et de Marie Jeanne françoise georges de Nollent consentante par acte passé à Evreux le quatre septembre mil huit cent onze. Et Madame Marie Catherine julie Delorme âgée de quarante cinq ans passé, née à Vernon le vingt cinq décembre mil sept cent soixante cinq, propriétaire demeurant en cette ville rue Sainte Geneviève fille de sieur Martin Delorme ancien officier décédé à Giverny arrondissement des Andelys le vingt cinq may mil sept cent quatre vingt quatre et de Marie catherine letellier décédée en cette ville le quinze ventose an treize correspondant au six mars mil huit cent cinq, veuve en première noce de Monsieur françois isaac de Mordant propriétaire décédé en cette ville le  vingt quatre août mil huit cent sept.
En présence de :
Armand Alexis Lecouturier de Courcy âgé de quarante deux ans, propriétaire demeurant à Rouen cousin de l’époux
Marie Charles vincent auguste Langlois du roule âgé de vingt sept ans propriétaire demeurant à Evreux cousin aussi de l’époux
Charles Delorme âgé de cinquante cinq ans propriétaire demeurant à Vernon frère de la future
Claude ledoux de melleville âgé de quarante deux ans aussi propriétaire en cette ville amy de l’épouse
# Rectification au bas de l’acte : né  à mesnil pean

Il décéda également à Vernon, le 16 avril 1831.

L’an mil huit cent trente un le seize avril à trois heures du soir ……. sont comparus Mr Louis Leflameng d’Elbouville Dela châtre ancien chef d’escadron chevalier de St Louis et du Phénix d’hohlenlohe et jacques Louis François Lelorier de Giverny ancien maréchal des logis du Roi demeurant à Vernon, amis du décédé, lesquels nous ont déclaré que Mr Louis Auguste Charles Lenez de Cotty de Brecourt chevalier de St Louis âgé de cinquante six ans passés , né au menil pean (Eure) fils du défunt Louis Charles Lenez de Cotty de Brecourt ancien officier et de marie Jeanne françoise george de Mollent ses père et mere est décédé en sa demeure en cette ville rue Sainte Geneviève n° 11 aujourd’hui à deux heures et demie de relevée laissant pour veuve Dame marie Catherine Julie Delorme.

·         Marie Adélaide
Je ne peux vous le confirmer actes à l’appui, mais elle se serait mariée avec Louis François Marie de Bellavoine dont elle aurait eu deux enfants. Elle vécut à Paris où elle serait décédée le 29 janvier 1807, à l’âge de 32 ans 


Quant à la maman de tout ce petit monde, Marie Jeanne Françoise George de Nollent, elle décéda le mardi 1er septembre 1812 à Evreux (27), à l’âge de 72 ans

L’an mil huit cent douze le premier septembre à cinq heures de relevée devant nous …… sont comparus les sieurs Pierre Vavasseur propriétaire âgé de quarante deux ans demeurant en cette ville rüe aux bouchers et charles emmanuel joseph Lefevre officier pensionné âgé de quarante deux ans demeurant en cette ville rüe Saint Amand lesquels ont déclaré que Dame Marie jeanne françoise georges Denollent âgée d’environ soixante douze ans demeurant en cette ville rûe du Troubechet née en la commune d’Emanville arrondissement communal d’Evreux veuve de feu Monsieur Louis Charles Lenez Decotty de Brecourt ancien capitaine d’infanterie est décédée ce jourd’hui à deux heures de relevée en son susdit domicile ……..

Selon l’acte de mariage de Louis auguste, elle était veuve depuis le 30 mars mil hui cent un, mais aucune indication sur le lieu du décès.

Visiblement, la fratrie n’a pas gardé de lien les uns avec les autres, mais pour en être certains, il faudrait consulter les différents actes des enfants Lenez Cotty de Brecourt, mais je n’ai pas assez d’informations les concernant. De plus, apparemment, ils ne sont pas tous restés dans les environs d’Evreux.


Pour serin en cage

12 août 1774

« Le sieur Mougenot, Marchand Luthier, rue des Carmes, au coin de la rue de l’Aumône, fabrique des Serinettes depuis 15 jusqu’à 30 liv. Il augmente les airs à volonté, au moyen d’un Cylindre qu’il vend 12 liv. ; il fait aussi des Orgues en façon de Serinettes, propres à des petites Paroisses ou Couvens (sic) ; il y a les Hymnes & Proses de toutes les Fêtes de l’année en plein-chant ; il raccommode les anciennes Serinettes, remet des airs nouveaux au goût des personnes, à 2 liv. par air ; tient aussi toutes sortes d’étuits (sic) pour renfermer des diamans (sic), & autres de telle façon que ce soit. »


Je n’ai rien trouvé sur la rue de l’Aumône, mais la rue des Carmes à Rouen est toujours très connue. Elle va de la place de la Cathédrale à la rue Lecanuet. C’est une rue très commerçante.
Son nom vient du couvent des Carmes qui se trouvait dans cette rue et qui fut détruit à la Révolution.

La serinette est un petit instrument de musique mécanique formé d’une série de flûtes. Une manivelle actionne une soufflerie et met en rotation un cylindre de bois porteur de goupilles et de ponts correspondant à des basculeurs qui actionnement les clapets d’arrivée d’air aux flûtes.
Le nombre de flûtes peut être variable. Certains modèles en possèdent une rangée, d’autres sont formés de deux rangées de flûtes ouvertes pour les notes aigues et de flûtes fermées pour des notes graves. Certains cylindres permettent le jeu d’une dizaine de mélodie d’une durée d’environ 20 secondes.
La serinette vit le jour à Mirecourt, dans les Vosges, vers 1770. Elle était destinée à apprendre à siffler aux oiseaux, d’où son nom.
Ce système donna naissance à l’orgue de Barbarie qui, de taille plus grande, possède un nombre plus important de flûtes en bois ou en métal.
Voilà ce que j’ai découvert dans le dictionnaire Bordas de la « science de la musique » de Marc Honegger

Grâce à la serinette les serins serinaient !!


Météore

12 août 1774

« Le 26 du mois dernier, à dix heures du soir, le ciel étant très-serein (sic) & la lune fort brillante, on aperçut à Noyon un météore qui passa du Nord au Midi, & répandit une lumière très-vive (sic) & assez éclatante pour effacer celle de la Lune.  Après qu’il eut disparu, on entendit un bruit semblable à celui du tonnerre lorsqu’il est fort éloigné. »

Noyon est une commune de l’Oise.
J’ai essayé vainement de découvrir où le météore était tombé. Je me dis que si il avait fait des dégâts, l’article en aurait fait mention.


Moyen sûr & facile ayant traversé les siècles

9 septembre 1774

« Les guêpes et les frelons sont des animaux qui détruisent beaucoup de fruits, & qui toujours s’attachant aux meilleurs & aux plus mûrs : il est embarrassé pour s’en défaire, parce que le plus souvent leur retraite est dans une couverture de chaume ou dans un tronc d’un arbre creux ; voici un moyen facile de les détruire en peu de jours & sans courir le moindre risque.
Prenez une ou plusieurs bouteilles étroites de col, telles, par exemple, que celles dans lesquelles on aporte (sic) de l’Amérique les différens (sic) Sirops ; emplissez les bouteilles environ à moitié d’eau, dans laquelle vous aurait fait fondre une dose de miel, suffisante pour qu’elle soit sucrée, & qu’elle porte odeur. Suspendez ces bouteilles le plus près que vous pourrez du trou par lequel les Guêpes ou Frelons abondent à leur retraite : vous les verrez aussi-tôt (sic) s’empresser à entrer dans les bouteilles, & s’y noyer les unes après les autres, en peu de jour tout le Guêpier aura subi le même sort. Si les bouteilles s’emplissent trop, il sera bien de les vuider (sic) & d’y mettre de nouvelles amorces. Si on manque de miel pour cette opération, on peut lui substituer de la melasse, ou du sirop, ou du sucre, mais le miel vaut beaucoup mieux.»

En ce début de XXIème siècle, on n’a rien inventé de mieux……


Rappel d’un conseil fort utile

16 septembre 1774

« Dans l’instant que l’on alloit clorre (sic) cette Feuille, le feu a pris à une heure de l’après midi, on ne sçait (sic) comment, chez un Laboureur d’un Faux-bourg (sic) de cette Ville ; la promptitude des secours, la présence de M. le Président de la Chambre des Vacations, de M. le Lieutenant Général de Police, de M. le Procureur du Roi du Bailliage, de MM. Les Officiers Municipaux, & les ordres donnés ont empêché la communication du feu aux autres bâtimens (sic) couverts en paille. Deux Maisons ont été brûlées en deux heures de tems (sic) : funeste effet des couvertures de chaume, & qui prouve ainsi qu’une foule d’autres événemens (sic) semblables, l’abus énorme de couvrir une maison d’une maniére (sic) qu’une étincelle peut embraser. Si le malheur eût voulu que le vent eût été fort, ou que le feu eût pris la nuit, nombre d’autres maisons qui entourent la même cour, auroient eu un sort pareil. C’est ainsi que dans vingt endroits de la Picardie & d’autres, une multitude de familles de bons Laboureurs se sont vues réduites par le feu à la mendicité, qui dans un instant a dévoré l’espoir & les travaux de tant d’années. »

Le feu ! La peur du feu dévastateur ! Les conseils mettant en garde contre les toitures en chaume !

Voilà un article bien tourné pour mettre en garde et faire changer la manière de couvrir les maisons !
Oui, mais le chaume était bien moins onéreux que les ardoises ou les tuiles, alors, on prenait le risque.

Jusqu’à ce que des lois soient établies, interdisant purement et simplement de couvrir les maisons et autres bâtiments en chaume, sous peine de verbalisation et de sanctions.
Au XIXème siècle, dans les villes, le garde-champêtre avait pour tâche, entre autres, de verbaliser les habitants. Cette verbalisation octroyait un délai de trois mois avant destruction totale  de la dite  toiture !!!
Radical et sans appel !!





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