Sommaires :
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Les étrennes depuis l’origine
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Il fut regretté
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Orage… qui repend le désespoir !
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Il est mort, paix à son âme !
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Si vous souhaitez faire une petite
croisière ……
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Le prix du blé en hausse !
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Qui était-elle ?
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Une vie banale en ce temps-là !
Les étrennes depuis l’origine
6 janvier 1775
« Dissertation sur l’origine
des Etrennes & des souhaits de la bonne Année
La coutume de donner des Etrennes
au premier de Janvier, & de souhaiter la bonne année ; est une double
étiquette que nous avons empruntée des Romains, nos premiers vainqueurs, &
dont l’origine n’a été rapellée (sic) ni par l’abbé de Velly, Auteur de
l’Histoire de France, ni par aucun autre de nos Historiens.
Tatius, qui régnoit conjointement
avec Romulus, institua cette cérémonie à Rome ; alors pour toute Etrenne
on s’envoyoit des brins de verveine, & des branches d’arbre qu’on coupait
dans un bois consacré à la Déesse de la force apellée (sic) Strenie ;
c’est du nom de cette Déesse que les présens (sic) du jour de l’an empruntérent
(sic) leur dénomination d’Etrennes, Strenae. Le peuple simple &
superstitieux se figuroit que ces branches & cette verveine procuroient à
ceux qui s’en munissoient en ce jour la force & la santé pour le reste de
l’année. (Symnachus lib. I.)
Il est constant que dans nos Gaules
pareille cérémonie se pratiquoit précisement (sic) avec la même
superstition ; les Druides alloient processionellement (sic) dans les bois sacrés, au commencement de
l’année, couper avec une serpe d’or le Gui de Chêne, qu’ils distribuoient par
forme d’Etrennes au peuple, comme un présent céleste, dont la vertu
inexprimable rendoit porspere (sic) le reste de l’année. C’est par allusion à
cet antique usage, qu’encore de nos jours en quelques Provinces, le paysan
emploie dans son jargon le terme Laguilanneux (le Gui l’an neuf) pour désigner
les présens (sic) du jour de l’an. (D. Martin le Beuf).
Les Romains ainsi que les Gaulois,
en se civilisant, négligérent (sic) une superstition dont l’expérience leur
avoit découvert l’inutilité. On substitua à ces feuillages des Etrennes plus
utiles. Les rameaux furent remplacés par des figues, des dattes & du miel,
mets réputés les plus délicieux chez un peuple encore frugal. Mais le luxe qui
métamorphosa les Dieux de bois en Dieux d’or, se glissa aussi dans les
Etrennes ; les Romains ajoutérent à ces comestibles des monnoyes (sic)
d’argent, trouvant que leurs peres (sic) étoient bien simples de croire que le
miel fût plus doux que l’argent. (Hérodien, liv. 2.)
Les Etrennes n’étoient pas
simplement affectées à l’amitié ; la protection en revendiquoit la
meilleure part. Autrefois c’étoient les petits qui donnoient des Etrennes aux
grands, au lieu qu’actuellement ce sont les grands qui pour l’ordinaire
étrennent les petits. Les cliens (sic) qui souhaitoient la bonne année à leurs
patrons, leur donnoient outre le présent annuel de figues & de miel, une
piéce (sic) d’argent. (Dion Cassiusn liv. 34.)
De même en France, anciennement les
particuliers offroient à leurs Seigneurs des dons annuels qui furent d’abord
gratuits, mais que ces Seigneurs exigérent (sic) ensuite ; seulement, pour
colorer leur injustice, ils laissérent (sic) à ces exactions le nom primitif de
dons. (Du Cange, Dissert.4. sur Joinville) »
Il
n’y a rien à ajouter, si ce n’est : «Bonne et heureuse
année ! »
Strenia
ou Strena, d’où provient le mot « étrenne » était la déesse de la
force physique et de l’endurance.
Il fut regretté
10 mars 1775
« Le 4 Février 1775, est mort
à Caen Messire Pierre-François-Jean-Baptiste de Berniéres, Chevalier, Seigneur
& Patron de Mondrainville, Gavrus,
Tourville, Baron-Tourmauville, Patron de Baron, deux jumeaux, Longueville, Camille,
le Fresne, Caynet, Brecy, Patron de Freville, Trouville, Baron de Tournebu,
Moulines, Fontaine Halbour, Caumont, Livet, Mesnil-Eudes, Saint Hyppolite,
&tc., Chevalier de l’Ordre Royal & Militaire de S. Louis, ancien
Capitaine de Dragons au Régiment d’Harcourt, ancien Maire de la Ville de Caen,
& Administrateur de l’Hôpital Général, âgé de 58 ans 3 mois 19 jours, étant
né le 16 Octobre 1715. M. de Mondrainville, petit neveu de M. de Camilly,
Archevêque de Tours, & de M. le Chevalier de Camilly, Vice-Amiral de
France, Grand-Croix de l’Ordre Militaire de S. Louis, étoit le dernier mâle de
sa famille, ne laissant point d’enfans (sic) de son épouse Madame Marie-Pierre
de Tournebu, Baronne de Tournebu. Sa riche succession passe aux Dames
d’Angerville-d’Auvrecher & de Berniéres-de-Socance, ses sœurs. La famille
de Berniéres annoblie l’an 1587 par Henri III, est une de celles de Caen qui
a le mieux mérité de sa patrie par ses
services, & par des actes de bienfaisance. Le couvent des Ursulines de
cette Ville, & l’Hôpital-Général en partie lui doivent leur établissement.
Elle a donné à l’Etat un Lieutenant Général des armées du Roy, Grand-Croix de
l’Ordre Militaire de S. Louis, & Cordon rouge dans M. le Comte de Louvigny
mort le 13 Septembre 1759, un Chevalier à l’Ordre de Malthe (sic), deux
Conseillers au Parlement de Normandie, & plusieurs Maires à la Ville de
Caen. Ses Armes sont : tiercé en fasce (sic) ; au premier, de
gueulles (sic), chargé d’une Etoile d’or ; au second, d’azur, trois Croissans (sic) d’or rangés en fasce
(sic) ; autroisième (sic), d’argent, au Léopard naissant de fable. »
Messire
Pierre-François-Jean-Baptiste de Berniéres était le fils de Jean Baptiste Robert de
Bernières et de Marie Marguerite de Boschenry. N’ayant aucune précision sur le
lieu de sa naissance, je n’ai donc pas « en magasin » l’acte de
baptême !
Il
épousa, le 30 septembre 1745, la noble demoiselle Marie Pierre de Tournebu. La
cérémonie des fiançailles et du mariage eut lieu dans la paroisse Saint-Patrice
de Rouen.
Le jeudi trentieme jour de
septembre mil sept cent quarante cinq après la publication ……. Les fiançailles et le mariage ont été faits et
célébrés ensemble et successivement par noble et discrete personne messire
charles thomas rogier de Neuilly prestre docteur de Sorbonne, chanoine
honoraire de l’eglise Cathedrale de Roüen cure de St Patrice et doyen de la
chrétienté entre messire Pierre françois jean Baptiste de bernier chevalier
seigneur de gauvus, mondrainville, Trouville, deux jumeaux, Longueville,
Soqueville, Seigneur et patron baron …. (mot illisible)…. et de noble dame
marie de Nathan les pere et mere de la paroisse de St Jean de Caen diocese de
bayeux d’une part et noble demoiselle marie pierre de Tournebut fille de feu
messire jaques de Tournebut, fontaines halbou, seigneur et patron des moulines,
dumesnil leudes, Seigneur et patron honoraire de Linet de … (illisible) et de
noble dame Claude philippe michelle duval de Bonneval ses père et mere laditte
demoiselle demeurant en la paroisse de St Patrice de Roüen et la ditte Dame sa
mère en celle de St Desir de Lisieux d’autre part ……
J’ai
relu, de nombreuse fois, l’acte et je vous l’affirme le nom et les titres du
père du marié ont été « zappés » par le prêtre ………
Pierre
François Jean Baptiste de Bernières, comme l’annonce l’article ci-dessus, décéda
le 4 février 1775, à Caen où la cérémonie eut lieu, dans la paroisse de Saint-Jean.
Vous remarquerez que cet acte ne mentionne pas le nom et les qualités de son
épouse.
Le lundy sixième jour de février
mil sept cent soixante quinze, le corps de messire Pierre François Jean
Baptiste de Berniere, chevalier Seigneur et patron de Mondrainville, Gauvus,
Tourville, Deux Jumeaux, Longueville, Camilly, le Fresne, Cainet, Breux, patron
de fierville, Trouville, Baron de Tournebu, Moulines, Fontaine falbou, caumont,
livet, Mesnil Eudes, Saint hippolite et autres lieux, Chevalier de l’ordre
royal et militaire de St Louis, ancien capitaine au régiment des dragons
d’Harcourt, ancien maire de cette ville et administrateur de l’hôpital général
décédé d’avant-hier agé de cinquante neuf ans, a été par Messire Adrien antoine
Achard de Vacognes curé de cette paroisse transporté de cette église à celle de
RRpp Jacobins lieu de la sépulture de sa famille pour y être inhumé en présence
de Messire Nicolas Aimé Jean Baptiste Dumontier de Cauchy chevalier de l’ordre
royal et militaire de Caën, Messire Barthelemy de Carbon lieutenant colonel du
régiment d’infanterie de Loraine qui ont signé.
Son
épouse devint ainsi veuve. Logique !
Qui
était-elle ?
Fille
de Jacques Tournebu et de Claude Philippe Michelle Duval de Bonneval, Marie
Pierre de Tournebu vit le jour le 5 septembre 1725 et reçut le baptême dans l’église
Saint-Hippolyte-des-près – commune de Saint-Martin-de-la-lieue (Calvados). Voici l’acte que
je n’ai pas réellement pu lire en raison de tâches noires et de ratures cachant
le texte.
Marie Pierre Tounebu
fille legitime de messire jacques de Tournebu chevalier seigneur …… enfant née
le 5e de septembre et baptisée
le quinze du même mois… parrain pierre de …… seigneur du ….. marraine noble
dame ……
J’en conviens, cela n’apporte pas grand
chose !!! Si ce n’est toutefois, qu’elle est bien née en septembre 1725.
Marie Pierre
Tournebu épousa, en secondes noces, Louis François Pierre Louvet de
Janville, et selon ce que j’ai découvert
la cérémonie aurait été célébrée, le 14 février 1789. Mais Où ?
Je ne sais !……
Et, elle
décéda à Caen, le 5 janvier 1810.
Du cinquième jour de janvier mil
huit cent dix à quatre heures du soir acte de décès de Marie Pierre Detournebu
décédée le jourd’hier à quatre heures du soir âgée de quatre vingt cinq ans née
à Saint hypolite des près département du Calvados, demeurant à Caen rue des
Jacobins Division du Sud. Veuve en première noce de Pierre François Jean
Baptiste de Bernieres de Mondrainville vivant de son bien et en seconde noces
de louis François Pierre Louvet de Janville ancien président de la Chambre des
comptes aides et finances de Normandie fille de Jacques Detournebu vivant de
son bien et de feue Claude Philippe Michelle Duval de Bonneval.
Déclarants :
Pierre Guillaume Harlet agé de
quarante sept ans demeurant à Eterville, prêtre qui a dit être de la
connaissance de la défunte et de
françois Lucet agé de trente sept ans demeurant à Caen même rue
domestique qui a dit être au service de la défunte.
Petite
curiosité de cet acte : il n’est pas noté devant le nom du père de la
défunte, « feu », ce qui est étonnant, car il était décédé, et de
plus, ce nom est suivi de la mention « vivant de son bien ».
Malgré ses
deux mariages, Marie Pierre Tournebu n’eut pas de descendance.
Rien de
précis sur son second mari. Peut-être au fil de mes recherches surviendront
quelques infos.
Orage… qui repend le désespoir !
10 mars 1775
« On écrit de Coutances, qu’on
y a essuyé le 9 février, un orage furieux, accompagné de violens (sic) coups de
tonnerre. La foudre tomba sur la cathédrale, & endommagea considérablement
une des tourelles à côté de la grande tour. Elle fondit les fils d’archal qui
tenoient les marteaux de l’horloge, & emporta quantité de pierres de
l’intérieur de la tour des grosses cloches. »
Ce
malheureux évènement aurait dû laisser des traces dans les annales de la
cathédrale, mais non, rien ! Les problèmes de ce genre, dus aux
intempéries, devaient être fréquents, alors on relevait ses manches et l’on
reconstruisait…..
Petite
précision sur ces fils d’archal. L’archal est un alliage de cuivre et de zinc.
Il est mort, paix à son âme !
24 mars 1775
« Le Mardi 24 janvier 1775,
mourut à Caen Messire Gabriel de Piedou-de-Charsigné, Prêtre, Docteur de
Sorbonne, Abbé Commendataire de l’Abbaye de S. Etienne de Fontenay, près Caen,
Chanoine & Baron honoraire de S. Just, de Lion, & Syndic du Clergé du
Bayeux, âgé de 63 ans 3 mois 10 jours, étant né le 14 Octobre 1705. Le
surlendemain son corps fut transporté à Fontenay, & inhumé dans l’Eglise
Abbatiale. Il n’avoit pas plus de 16 ans quand il fut nommé par le Roi à
l’Abbaye de Fontenay, sur la démission de son grand oncle M. Huet, Evêque
d’Avranches. Ce fut lui qui introduisit l’an 1752 dans cette Abbaye la réforme
de la Congrégation de S. Maur. Il étoit fils de Jean-Baptiste de Piedoue-de-Charsigné,
Ecuyer, Seigneur & Patron d’Héritot & d’Ernetot, & de Catherine de
Cauvigny-de-Clinchamps, & petit-fils de Jean de Piedoux, Ecuyer, sieur de
Launay, & de Marie Huet, sœur du célébre (sic)
Evêque d’Avranches. »
Malgré
un après-midi de recherches, je n’ai pu découvrir l’acte d’inhumation de
Gabriel de Piedou-de-Charvigné, ni quoique ce soit sur lui et sa famille. Il
est né, il a vécu (pas trop mal apparemment) et il est décédé en ce jour de
janvier 1775.
Si vous souhaitez faire une petite croisière ……
31 mars 1775
« Le Navire l’Espérance,
Capitaine Hanin, du port de 280 tonneaux, 26 hommes d’équipages, armé de 6
canons & autres menues armes à proportion, fin voilier, ayant une dunette
& une chambre très-commode pour les passagers, est actuellement dans le
bassin du Havre en armement pour la Martinique, & partira du 15 au 20 Avril
1775. Ceux qui desireront (sic) passer ou charger des marchandises à fret sur
ce Navire, s’adresseront à M. Vavasseur, l’aîné, rue du Vieux-Palais ; au
Havre, à MM. Le Clerc & le Vavasseur, & à Paris, à MM. L. Messier &
Neveux, Négocians (sic), rue saint Germain l’Auxerrois. »
Une
dunette est, en fait, un ensemble de cabines pour les passagers, placé à
l’extrémité arrière d’un navire.
Vous
pouvez vous renseigner pour les conditions et le prix du voyage. Les
coordonnées pour faire cette petite croisière, pour ceux qui le souhaitent, se
trouvent à la fin de l’article.
Le prix du blé en hausse !
14 avril 1775
« Depuis le commencement de
Mars le Bled ayant toujours augmenté, il a été juste d’augmenter le prix du
pain ; le Boulanger est un Citoyen comme d’autres, il doit trouver dans
son travail sa subsistance & celle de sa famille ; mais l’augmentation
continuant, MM. Les Maires et Echevins ont de leur bon gré & unanimement
arrêté par une Délibération du 5 de ce mois, de faire remise aux Boulangers du
droit de banalité jusqu’au premier Juin prochain ; cette Délibération,
digne des plus grands éloges, a été homologué (sic) au Parlement le 6, & le
Pain a été diminué d’un liard par livre. »
A
cette époque, le pain était l’élément essentiel composant la nourriture des
plus pauvres. Lorsque le prix du blé augmentait, en raison de mauvaises
récoltes notamment, la farine et le pain voyaient leur prix enfler. Cela
entraînait le mécontentement du peuple. Nous l’avons observé en Juillet 1789.
La
banalité était un droit seigneurial obligeant les habitants à utiliser un four
mis à leur disposition contre, bien entendu, un impôt.
En
ce mois d’avril 1775, les seigneurs ont renoncé à ce paiement pour éviter
l’inflation du prix du pain. Sage disposition, car une révolte du peuple aurait
été plus désastreuse.
Qui était-elle ?
21 avril 1775
« Noble Dame Madame Marie
Couture-d’Imbleville, Dame de Sorquainville, Dame & Patronne de Cropus,
Imbleville & autres lieux, veuve de Messire Charles Baudry, Chevalier,
Seigneur & Patron d’Imbleville, Thieteville, Hierville & autres lieux,
Conseiller au Parlement de Normandie, est morte en cette Ville Jeudi dernier,
âgée de 86 ans 7 mois & 16 jours, après une maladie de 17 mois. »
Marie
Couture vit le jour à Rouen, le 4 septembre 1688. Elle reçut le baptême le
lendemain, en la paroisse Saint-Amand (Rouen).
Marie fille de monsieur Anthoine
Couture Conseiller du Roy et de Dame Marie Poyer née en légitime mariage le
quatrieme de septembre mil six cent quatre vingt huit a esté baptizee le cinq
dudit mois et nommé par monsieur Monseigneur Pierre poyer et dame Marguerite
hubert parain et maraine.
Elle
avait épousé, en la paroisse Saint-Amand de Rouen, Messire Nicolas Charles
Baudry, fils de Charles Baudry et Marie Deshommets, le 16 mai 1714.
L’an de grace mil sept cens
quatorze le seisieme iour de may apres fiançailles celebrez du iour d’hier et publication
de trois bans ……. Mariage de Messire Nicolas Charles Baudry chevalier seigneur
de la Lande fils de messire Charles Baudry chevalier seigneur d’Imbleville
conseiller au parlement de Normandie et de Noble Dame Marie Deshommets ses
peres et meres d’une part de la paroisse de St Laurent et Damoiselle Marie
Couture fille de messire Antoine Couture de Chamacour ecuyer seigneur et patron
de Sorquainville, Queberville, conseiller du Roy tresorier de France des
finances de Roüen et noble Dame marie Poyer ses peres et meres d’autre part de
cette paroisse….presence de Messire Charles Baudry d’Infreville père de
l’époux, messire Anthoine Couture de Chamacour père de l’épouse et messieurs
d’Imbleville chanoine de l’Eglise Cathedrale de Lisieux frere de l’epous et de
Sorcainville frere de l’epouse.
Vous
remarquerez que les futurs, selon l’orthographe de l’acte ont plusieurs pères
et plusieurs mères !! Amusant !!
D’autre
part, je vois, avec plaisir, l’ancienne orthographe de « jour » noté
« iour », et le « z » de la fin de « célébrez »
marquant le pluriel.
Une
des premières réformes de l’orthographe, en douceur celle-là, était en marche.
La
marque du pluriel va devenir définitivement, mais progressivement, le
« s », les prestres s’écriront « prêtres » et elle a esté
deviendra « elle a été », le verbre « estre » s’écrivant
« être ».
Aujourd’hui,
apparemment, l’accent circonflexe, appelé dans mon enfance
« chapeau » serait appelé à disparaître !!
Une
réforme qui prendra moins de temps que les précédentes, car aujourd’hui tout va
vite…. la vitesse n’est pas bonne en tout, parfois même souvent, il faut
laisser le temps au temps pour que les esprits s’imprègnent et
s’habituent ! N’oublions pas que notre langage et notre écriture ont une
histoire qu’il ne faut pas sacrifier sur l’autel de la modernité et de la
simplification à outrance.
Mais
revenons à Dame Marie Couture dont nous venons d’apprendre le décès. Au jour de
sa mort, elle était veuve, mais je ne pourrais pas vous dire depuis combien de
temps car je n’ai pas retrouvé l’acte d’inhumation de son époux, Messire
Nicolas Charles Baudry.
Ils
auraient eu deux enfants Charles Antoine Nicolas et Marie, mais mes recherches sont restées
infructueuses quant au jour de leur naissance et de leur décès. Je ne peux donc
affirmer cette information.
Voici
ci-dessous, l’acte d’inhumation de cette Noble Dame :
Rouen
– Paroisse Saint-Lô
Du samedi 22 jour d’avril 1775 le
corps de Noble Dâme Marie Couture veuve
de feu messire Charles Baudry seigneur
et patron d’Imbleville, ancien conseiller en la cour du parlement de Roüen
notre paroissienne agee de quatre vingt huit ans décédé le 20e jour
du present mois munie des sacremens a été porte en l’Eglise paroissiale de Ste
Croix St Ouen pour y etre inhume dans la sepulture de ses ancêtres. En presence
de Messieurs Bourder et Dudomaine prêtres habitués en notre ditte eglise
lesquels ont signé avec Monsieur Cousin vicaire.
Une vie banale en ce temps-là !
21 avril 1775
« Une lettre de l’Isle de
Noirmoutier en bas Poitou, datée du premier Février, porte que la nommée
Susanne Rousseau, femme d’Honoré Aubert, Marchand & Laboureur aisé, âgée de
42 ans, y est accouchée le 28 janvier dernier de quatre filles, l’une ayant 13
pouces 3 quarts de longueur, les autres 8, 10 & 11 pouces. Elles ont toutes
jetté (sic) un cri en naissant, & ont été baptisées. La première est morte
trois-quart-d’heures (sic) après sa naissance ; les trois autres à 2,
3 & 4 heures l’une de l’autre. Elles ont été mises chacune dans une
bierre (sic), & portées par quatre petites filles vêtues de blanc &
précédées du Clergé. La Mere (sic) n’étoit enceinte que de six mois & demi.
Un mois avant d’accoucher, elle passoit pour hydropique & se croyait telle.
Ses grandes douleurs n’ont duré que demi-heure. »
Ce
couple fut toute sa vie insulaire. Leur île, celle de Noirmoutier, Suzanne et
Honoré ne la quitteront jamais.
Suzanne Rousseau naquit le 13 avril
1734 et fut baptisée le jour-même.
Le treize avril mil sept cent
trente quatre fust baptisée susanne elizabeth née de ce jour fille legitime de
françois rousseau et de marie baraillon
fust parain noble homme Gabriel Germain Cornevye majeur Garde coste de
cette ville. Maraine damoiselle Janne Maillan quine signe.
Honoré
Aubert, lui, a vu le jour quelques années plus tard, le 4 novembre 1744.
Le quatre novembre mil sept cent
quarante quatre baptize honore Charles fils de Charles aubert et d’anne Viaud
son épouse le parrain a été noble Gabriel honoré Vrignaud de plusquepoix et
Demoiselle jeanne Catherine Le maistre qui ont signé.
Petite
précision, Noble Gabriel Honoré Vrignaud de Plusquepoix, né vers 1729 à
Saint-Philibert-de-Noirmoutier, était conseiller du Roi, alloué de la
sénéchaussée Royale de Guérande et lieutenant général de police.
Ils
se marièrent, toujours sur leur île, le 1er septembre 1766.
Le lundi premier jour de septembre
mil sept cens soixante six, après les trois publications de bans…………….. Honoré
Aubert marchand fermier âgé de vingt deux ans fils de feu Charles Aubert aussi
marchand fermier et d’anne Viaud son épouse présente et consentante, a épousé
suzanne Elysabeth Rousseau âgée de vingt huit ans, fille de françois Rousseau marchand boucher et de
marie Baraillon son épouse presens et consentans, en presence de Pierre Joseph
Izacard marchand de barques cousin germain maternel de l’époux de françois, Etienne
et Joseph Rousseau aussi marchands de barques frères germains de l’épouse tous
de cette paroisse qui ont signé.
Ils
eurent une ribambelle de petits.
Suzanne
– janvier 1768 :
Le mercredi treize suzanne née hier
au soir à six heures fille de Honnoré aubert laboureur à la ruë du cimetiere et
de suzanne Elysabeth rousseau son épouse a été baptisee part nous soussigne. Le
parrain a été Estienne rousseau oncle maternel de l’enfant et la marraine
marguerite aubert tante paternelle de l’enfant tous de cette paroisse qui ont
déclaré ne savoir signer.
Marie
– avril 1769 :
Le lundy trois marie nee ce matin
onze heures fille de Charles aubert laboureur jardinier rue du cimetiere et de
susanne Elizabeth Rousseau sa femme a été baptisee par nous vicaire soussigne.
Le parrain a été Loüis Gendron grand oncle d’alliance de l’enfant et marraine
marie Rousseau tante de l’enfant tous de cette paroisse qui ont déclaré ne
savoir signer.
Il
y a une erreur concernant le prénom du père. Il faut lire
« Honoré » !
Il
y a une mention marginale à cet acte, pas courante à l’époque : « Décédée le 4 juillet 1853 – n°
71 »
Honoré
– juillet 1770 :
Le lundy vingt trois a été par nous
vicaire soussigne baptise honoré né de ce jour rue du cimetiere fils d’honoré
aubert laboureur et de susanne rousseau son epouse. Le parein joseph rousseau
oncle maternel de l’enfant la mareine marie aubert tante paternelle dudit
enfant ……
Charles
François – février 1772:
Le lundy vingt quatre par nous
vicaire soussigné a été baptisé Charles françois aubert né la nuit derniere du
mariage d’honoré aubert laboureur et de Suzanne Elizabeth Rousseau sa femme ont
été parain Charles Aubert Capitaine de marine cousin germain du père de
l’enfant la maraine marie Berenger femme de Joseph Rousseau capitaine de marine
Les
quatre petites, hélas décédées :
Le dimanche vingt neuf janvier mil
sept cent soixante quinze les corps de quatre filles nées hier matin d’une
seule couche rue du cimetiere baptisées à la maison et morte sur le champ
issües du mariage d’honoré aubert laboureur et suzanne rousseau sa femme de
cette paroisse ont été inhumée au cimetière par nous vicaire soussigné en
presence de messieurs Guillaume Leronseur et Jean Paul Amand Dolbecq vicaires
de cette paroisse.
Et
puis, un petit Charles qui serait né en 1776, mais pour lequel je n’ai pas
trouvé l’acte de naissance.
Le
12 juin 1806, décédait Suzanne Elysabeth Rousseau.
L’an mil huit cent six le douze
juin à quatre heures du soir par devant nous ….. sont comparus Charles Aubert
agé de trente quatre ans profession de cultivateur demeurant quartier du
cimetiere en cette ville fils de la défunte et Jean Baptiste Chantard agé de
quarante cinq ans profession de cabaretier demeurant quartier de la petite
place en cette ville lesquels nous ont déclaré que ce jour à dix heures du
matin Suzanne Elisabeth Rousseau épouse de honoré Aubert agée de soixante douze
ans demeurant au dit quartier du cimetiere fille de françois Rousseau et de
marie Baraillon son épouse est décédée en sa maison.
Cinq
années plus tard, le 9 octobre 1811, décédait
Honoré Aubert
L’an mil huit cent onze le dix
octobre à neuf heures du matin ………. Sont comparus Charles aubert cultivateur
age de trente neuf ans fils du defunt et jacques Néau forgeron age de trente
sept ans demeurant les Deux en cette commune lesquels nous ont déclaré que hier
à huit heures du soir honoré Aubert cultivateur age de soixante six ans époux
de feue susanne Elizabeth Rousseau fils de feu Charles Aubert cultivateur et de
feue anne Viaud son épouse est décédé en sa maison sis quartier du cimetière de
cette ditte commune et ont les déclarants signé avec nous le present acte après
lecture faite.
Ainsi
ce termina leur histoire !
Revenons
aux quatre petites. Elles mesuraient entre 8 et 14 pouces, ce qui donne en
centimètres entre 21 et 36 centimètres,
car un pouce fait, environ, 2.54 centimètres. J’imagine aisément qu’elles ne
pesaient pas bien lourd !
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