mercredi 11 mai 2016

1775 – QUE VA NOUS APPRENDRE CETTE NOUVELLE ANNEE ?



Sommaires :
·         Les étrennes depuis l’origine
·         Il fut regretté
·         Orage… qui repend le désespoir !
·         Il est mort, paix à son âme !
·         Si vous souhaitez faire une petite croisière ……
·         Le prix du blé en hausse !
·         Qui était-elle ?
·         Une vie banale en ce temps-là !


Les étrennes depuis l’origine

6 janvier 1775

« Dissertation sur l’origine des Etrennes & des souhaits de la bonne Année
La coutume de donner des Etrennes au premier de Janvier, & de souhaiter la bonne année ; est une double étiquette que nous avons empruntée des Romains, nos premiers vainqueurs, & dont l’origine n’a été rapellée (sic) ni par l’abbé de Velly, Auteur de l’Histoire de France, ni par aucun autre de nos Historiens.
Tatius, qui régnoit conjointement avec Romulus, institua cette cérémonie à Rome ; alors pour toute Etrenne on s’envoyoit des brins de verveine, & des branches d’arbre qu’on coupait dans un bois consacré à la Déesse de la force apellée (sic) Strenie ; c’est du nom de cette Déesse que les présens (sic) du jour de l’an empruntérent (sic) leur dénomination d’Etrennes, Strenae. Le peuple simple & superstitieux se figuroit que ces branches & cette verveine procuroient à ceux qui s’en munissoient en ce jour la force & la santé pour le reste de l’année. (Symnachus lib. I.)
Il est constant que dans nos Gaules pareille cérémonie se pratiquoit précisement (sic) avec la même superstition ; les Druides alloient processionellement (sic)  dans les bois sacrés, au commencement de l’année, couper avec une serpe d’or le Gui de Chêne, qu’ils distribuoient par forme d’Etrennes au peuple, comme un présent céleste, dont la vertu inexprimable rendoit porspere (sic) le reste de l’année. C’est par allusion à cet antique usage, qu’encore de nos jours en quelques Provinces, le paysan emploie dans son jargon le terme Laguilanneux (le Gui l’an neuf) pour désigner les présens (sic) du jour de l’an. (D. Martin le Beuf).
Les Romains ainsi que les Gaulois, en se civilisant, négligérent (sic) une superstition dont l’expérience leur avoit découvert l’inutilité. On substitua à ces feuillages des Etrennes plus utiles. Les rameaux furent remplacés par des figues, des dattes & du miel, mets réputés les plus délicieux chez un peuple encore frugal. Mais le luxe qui métamorphosa les Dieux de bois en Dieux d’or, se glissa aussi dans les Etrennes ; les Romains ajoutérent à ces comestibles des monnoyes (sic) d’argent, trouvant que leurs peres (sic) étoient bien simples de croire que le miel fût plus doux que l’argent. (Hérodien, liv. 2.)
Les Etrennes n’étoient pas simplement affectées à l’amitié ; la protection en revendiquoit la meilleure part. Autrefois c’étoient les petits qui donnoient des Etrennes aux grands, au lieu qu’actuellement ce sont les grands qui pour l’ordinaire étrennent les petits. Les cliens (sic) qui souhaitoient la bonne année à leurs patrons, leur donnoient outre le présent annuel de figues & de miel, une piéce (sic) d’argent. (Dion Cassiusn liv. 34.)
De même en France, anciennement les particuliers offroient à leurs Seigneurs des dons annuels qui furent d’abord gratuits, mais que ces Seigneurs exigérent (sic) ensuite ; seulement, pour colorer leur injustice, ils laissérent (sic) à ces exactions le nom primitif de dons. (Du Cange, Dissert.4. sur Joinville) »

Il n’y a rien à ajouter, si ce n’est : «Bonne et heureuse année ! »

Strenia ou Strena, d’où provient le mot « étrenne » était la déesse de la force physique et de l’endurance.


Il fut regretté

10 mars 1775

« Le 4 Février 1775, est mort à Caen Messire Pierre-François-Jean-Baptiste de Berniéres, Chevalier, Seigneur & Patron  de Mondrainville, Gavrus, Tourville, Baron-Tourmauville, Patron de Baron, deux jumeaux, Longueville, Camille, le Fresne, Caynet, Brecy, Patron de Freville, Trouville, Baron de Tournebu, Moulines, Fontaine Halbour, Caumont, Livet, Mesnil-Eudes, Saint Hyppolite, &tc., Chevalier de l’Ordre Royal & Militaire de S. Louis, ancien Capitaine de Dragons au Régiment d’Harcourt, ancien Maire de la Ville de Caen, & Administrateur de l’Hôpital Général, âgé de 58 ans 3 mois 19 jours, étant né le 16 Octobre 1715. M. de Mondrainville, petit neveu de M. de Camilly, Archevêque de Tours, & de M. le Chevalier de Camilly, Vice-Amiral de France, Grand-Croix de l’Ordre Militaire de S. Louis, étoit le dernier mâle de sa famille, ne laissant point d’enfans (sic) de son épouse Madame Marie-Pierre de Tournebu, Baronne de Tournebu. Sa riche succession passe aux Dames d’Angerville-d’Auvrecher & de Berniéres-de-Socance, ses sœurs. La famille de Berniéres annoblie l’an 1587 par Henri III, est une de celles de Caen qui a  le mieux mérité de sa patrie par ses services, & par des actes de bienfaisance. Le couvent des Ursulines de cette Ville, & l’Hôpital-Général en partie lui doivent leur établissement. Elle a donné à l’Etat un Lieutenant Général des armées du Roy, Grand-Croix de l’Ordre Militaire de S. Louis, & Cordon rouge dans M. le Comte de Louvigny mort le 13 Septembre 1759, un Chevalier à l’Ordre de Malthe (sic), deux Conseillers au Parlement de Normandie, & plusieurs Maires à la Ville de Caen. Ses Armes sont : tiercé en fasce (sic) ; au premier, de gueulles (sic), chargé d’une Etoile d’or ; au second, d’azur, trois  Croissans (sic) d’or rangés en fasce (sic) ; autroisième (sic), d’argent, au Léopard naissant de fable. »


Messire Pierre-François-Jean-Baptiste de Berniéres  était le fils de Jean Baptiste Robert de Bernières et de Marie Marguerite de Boschenry. N’ayant aucune précision sur le lieu de sa naissance, je n’ai donc pas « en magasin » l’acte de baptême !

Il épousa, le 30 septembre 1745, la noble demoiselle Marie Pierre de Tournebu. La cérémonie des fiançailles et du mariage eut lieu dans la paroisse Saint-Patrice de Rouen.

Le jeudi trentieme jour de septembre mil sept cent quarante cinq après la publication ……. Les  fiançailles et le mariage ont été faits et célébrés ensemble et successivement par noble et discrete personne messire charles thomas rogier de Neuilly prestre docteur de Sorbonne, chanoine honoraire de l’eglise Cathedrale de Roüen cure de St Patrice et doyen de la chrétienté entre messire Pierre françois jean Baptiste de bernier chevalier seigneur de gauvus, mondrainville, Trouville, deux jumeaux, Longueville, Soqueville, Seigneur et patron baron …. (mot illisible)…. et de noble dame marie de Nathan les pere et mere de la paroisse de St Jean de Caen diocese de bayeux d’une part et noble demoiselle marie pierre de Tournebut fille de feu messire jaques de Tournebut, fontaines halbou, seigneur et patron des moulines, dumesnil leudes, Seigneur et patron honoraire de Linet de … (illisible) et de noble dame Claude philippe michelle duval de Bonneval ses père et mere laditte demoiselle demeurant en la paroisse de St Patrice de Roüen et la ditte Dame sa mère en celle de St Desir de Lisieux d’autre part ……


J’ai relu, de nombreuse fois, l’acte et je vous l’affirme le nom et les titres du père du marié ont été « zappés » par le prêtre ………

Pierre François Jean Baptiste de Bernières, comme l’annonce l’article ci-dessus, décéda le 4 février 1775, à Caen où la cérémonie eut lieu, dans la paroisse de Saint-Jean. Vous remarquerez que cet acte ne mentionne pas le nom et les qualités de son épouse.

Le lundy sixième jour de février mil sept cent soixante quinze, le corps de messire Pierre François Jean Baptiste de Berniere, chevalier Seigneur et patron de Mondrainville, Gauvus, Tourville, Deux Jumeaux, Longueville, Camilly, le Fresne, Cainet, Breux, patron de fierville, Trouville, Baron de Tournebu, Moulines, Fontaine falbou, caumont, livet, Mesnil Eudes, Saint hippolite et autres lieux, Chevalier de l’ordre royal et militaire de St Louis, ancien capitaine au régiment des dragons d’Harcourt, ancien maire de cette ville et administrateur de l’hôpital général décédé d’avant-hier agé de cinquante neuf ans, a été par Messire Adrien antoine Achard de Vacognes curé de cette paroisse transporté de cette église à celle de RRpp Jacobins lieu de la sépulture de sa famille pour y être inhumé en présence de Messire Nicolas Aimé Jean Baptiste Dumontier de Cauchy chevalier de l’ordre royal et militaire de Caën, Messire Barthelemy de Carbon lieutenant colonel du régiment d’infanterie de Loraine qui ont signé.

Son épouse devint ainsi veuve. Logique !
Qui était-elle ?
Fille de Jacques Tournebu et de Claude Philippe Michelle Duval de Bonneval, Marie Pierre de Tournebu vit le jour le 5 septembre 1725 et reçut le baptême dans l’église Saint-Hippolyte-des-près – commune de Saint-Martin-de-la-lieue (Calvados). Voici l’acte que je n’ai pas réellement pu lire en raison de tâches noires et de ratures cachant le texte.

Marie Pierre Tounebu fille legitime de messire jacques de Tournebu chevalier seigneur …… enfant née le 5e  de septembre et baptisée le quinze du même mois… parrain pierre de …… seigneur du ….. marraine noble dame ……

J’en conviens, cela n’apporte pas grand chose !!! Si ce n’est toutefois, qu’elle est bien née en septembre 1725.

Marie Pierre Tournebu épousa, en secondes noces, Louis François Pierre Louvet de Janville,  et selon ce que j’ai découvert la cérémonie aurait été célébrée, le 14 février 1789. Mais Où ?
Je ne sais !……

Et, elle décéda à Caen, le 5 janvier 1810.
Du cinquième jour de janvier mil huit cent dix à quatre heures du soir acte de décès de Marie Pierre Detournebu décédée le jourd’hier à quatre heures du soir âgée de quatre vingt cinq ans née à Saint hypolite des près département du Calvados, demeurant à Caen rue des Jacobins Division du Sud. Veuve en première noce de Pierre François Jean Baptiste de Bernieres de Mondrainville vivant de son bien et en seconde noces de louis François Pierre Louvet de Janville ancien président de la Chambre des comptes aides et finances de Normandie fille de Jacques Detournebu vivant de son bien et de feue Claude Philippe Michelle Duval de Bonneval.
Déclarants :
Pierre Guillaume Harlet agé de quarante sept ans demeurant à Eterville, prêtre qui a dit être de la connaissance de la défunte et de  françois Lucet agé de trente sept ans demeurant à Caen même rue domestique qui a dit être au service de la défunte.

Petite curiosité de cet acte : il n’est pas noté devant le nom du père de la défunte, « feu », ce qui est étonnant, car il était décédé, et de plus,  ce nom est suivi de la mention « vivant de son bien ».

Malgré ses deux mariages, Marie Pierre Tournebu n’eut pas de descendance.

Rien de précis sur son second mari. Peut-être au fil de mes recherches surviendront quelques infos.


Orage… qui repend le désespoir !

10 mars 1775

« On écrit de Coutances, qu’on y a essuyé le 9 février, un orage furieux, accompagné de violens (sic) coups de tonnerre. La foudre tomba sur la cathédrale, & endommagea considérablement une des tourelles à côté de la grande tour. Elle fondit les fils d’archal qui tenoient les marteaux de l’horloge, & emporta quantité de pierres de l’intérieur de la tour des grosses cloches. »

Ce malheureux évènement aurait dû laisser des traces dans les annales de la cathédrale, mais non, rien ! Les problèmes de ce genre, dus aux intempéries, devaient être fréquents, alors on relevait ses manches et l’on reconstruisait…..

Petite précision sur ces fils d’archal. L’archal est un alliage de cuivre et de zinc.


Il est mort, paix à son âme !

24 mars 1775

« Le Mardi 24 janvier 1775, mourut à Caen Messire Gabriel de Piedou-de-Charsigné, Prêtre, Docteur de Sorbonne, Abbé Commendataire de l’Abbaye de S. Etienne de Fontenay, près Caen, Chanoine & Baron honoraire de S. Just, de Lion, & Syndic du Clergé du Bayeux, âgé de 63 ans 3 mois 10 jours, étant né le 14 Octobre 1705. Le surlendemain son corps fut transporté à Fontenay, & inhumé dans l’Eglise Abbatiale. Il n’avoit pas plus de 16 ans quand il fut nommé par le Roi à l’Abbaye de Fontenay, sur la démission de son grand oncle M. Huet, Evêque d’Avranches. Ce fut lui qui introduisit l’an 1752 dans cette Abbaye la réforme de la Congrégation de S. Maur. Il étoit fils de Jean-Baptiste de Piedoue-de-Charsigné, Ecuyer, Seigneur & Patron d’Héritot & d’Ernetot, & de Catherine de Cauvigny-de-Clinchamps, & petit-fils de Jean de Piedoux, Ecuyer, sieur de Launay, & de Marie Huet, sœur du célébre (sic) Evêque d’Avranches. »

Malgré un après-midi de recherches, je n’ai pu découvrir l’acte d’inhumation de Gabriel de Piedou-de-Charvigné, ni quoique ce soit sur lui et sa famille. Il est né, il a vécu (pas trop mal apparemment) et il est décédé en ce jour de janvier 1775.


Si vous souhaitez faire une petite croisière ……

31 mars 1775

« Le Navire l’Espérance, Capitaine Hanin, du port de 280 tonneaux, 26 hommes d’équipages, armé de 6 canons & autres menues armes à proportion, fin voilier, ayant une dunette & une chambre très-commode pour les passagers, est actuellement dans le bassin du Havre en armement pour la Martinique, & partira du 15 au 20 Avril 1775. Ceux qui desireront (sic) passer ou charger des marchandises à fret sur ce Navire, s’adresseront à M. Vavasseur, l’aîné, rue du Vieux-Palais ; au Havre, à MM. Le Clerc & le Vavasseur, & à Paris, à MM. L. Messier & Neveux, Négocians (sic), rue saint Germain l’Auxerrois. »

Une dunette est, en fait, un ensemble de cabines pour les passagers, placé à l’extrémité arrière d’un navire.
Vous pouvez vous renseigner pour les conditions et le prix du voyage. Les coordonnées pour faire cette petite croisière, pour ceux qui le souhaitent, se trouvent à la fin de l’article.


Le prix du blé en hausse !

14 avril 1775

« Depuis le commencement de Mars le Bled ayant toujours augmenté, il a été juste d’augmenter le prix du pain ; le Boulanger est un Citoyen comme d’autres, il doit trouver dans son travail sa subsistance & celle de sa famille ; mais l’augmentation continuant, MM. Les Maires et Echevins ont de leur bon gré & unanimement arrêté par une Délibération du 5 de ce mois, de faire remise aux Boulangers du droit de banalité jusqu’au premier Juin prochain ; cette Délibération, digne des plus grands éloges, a été homologué (sic) au Parlement le 6, & le Pain a été diminué d’un liard par livre. »

A cette époque, le pain était l’élément essentiel composant la nourriture des plus pauvres. Lorsque le prix du blé augmentait, en raison de mauvaises récoltes notamment, la farine et le pain voyaient leur prix enfler. Cela entraînait le mécontentement du peuple. Nous l’avons observé en Juillet 1789.

La banalité était un droit seigneurial obligeant les habitants à utiliser un four mis à leur disposition contre, bien entendu, un impôt.

En ce mois d’avril 1775, les seigneurs ont renoncé à ce paiement pour éviter l’inflation du prix du pain. Sage disposition, car une révolte du peuple aurait été plus désastreuse.


Qui était-elle ?

21 avril 1775

« Noble Dame Madame Marie Couture-d’Imbleville, Dame de Sorquainville, Dame & Patronne de Cropus, Imbleville & autres lieux, veuve de Messire Charles Baudry, Chevalier, Seigneur & Patron d’Imbleville, Thieteville, Hierville & autres lieux, Conseiller au Parlement de Normandie, est morte en cette Ville Jeudi dernier, âgée de 86 ans 7 mois & 16 jours, après une maladie de 17 mois. »

Marie Couture vit le jour à Rouen, le 4 septembre 1688. Elle reçut le baptême le lendemain, en la paroisse Saint-Amand (Rouen).
Marie fille de monsieur Anthoine Couture Conseiller du Roy et de Dame Marie Poyer née en légitime mariage le quatrieme de septembre mil six cent quatre vingt huit a esté baptizee le cinq dudit mois et nommé par monsieur Monseigneur Pierre poyer et dame Marguerite hubert parain et maraine.

Elle avait épousé, en la paroisse Saint-Amand de Rouen, Messire Nicolas Charles Baudry, fils de Charles Baudry et Marie Deshommets, le 16 mai 1714.

L’an de grace mil sept cens quatorze le seisieme iour de may apres fiançailles celebrez du iour d’hier et publication de trois bans ……. Mariage de Messire Nicolas Charles Baudry chevalier seigneur de la Lande fils de messire Charles Baudry chevalier seigneur d’Imbleville conseiller au parlement de Normandie et de Noble Dame Marie Deshommets ses peres et meres d’une part de la paroisse de St Laurent et Damoiselle Marie Couture fille de messire Antoine Couture de Chamacour ecuyer seigneur et patron de Sorquainville, Queberville, conseiller du Roy tresorier de France des finances de Roüen et noble Dame marie Poyer ses peres et meres d’autre part de cette paroisse….presence de Messire Charles Baudry d’Infreville père de l’époux, messire Anthoine Couture de Chamacour père de l’épouse et messieurs d’Imbleville chanoine de l’Eglise Cathedrale de Lisieux frere de l’epous et de Sorcainville frere de l’epouse.

Vous remarquerez que les futurs, selon l’orthographe de l’acte ont plusieurs pères et plusieurs mères !! Amusant !!
D’autre part, je vois, avec plaisir, l’ancienne orthographe de « jour » noté « iour », et le « z » de la fin de « célébrez » marquant le pluriel.
Une des premières réformes de l’orthographe, en douceur celle-là, était en marche.
La marque du pluriel va devenir définitivement, mais progressivement, le « s », les prestres s’écriront « prêtres » et elle a esté deviendra « elle a été », le verbre « estre » s’écrivant « être ».
Aujourd’hui, apparemment, l’accent circonflexe, appelé dans mon enfance « chapeau » serait appelé à disparaître !!
Une réforme qui prendra moins de temps que les précédentes, car aujourd’hui tout va vite…. la vitesse n’est pas bonne en tout, parfois même souvent, il faut laisser le temps au temps pour que les esprits s’imprègnent et s’habituent ! N’oublions pas que notre langage et notre écriture ont une histoire qu’il ne faut pas sacrifier sur l’autel de la modernité et de la simplification à outrance.

Mais revenons à Dame Marie Couture dont nous venons d’apprendre le décès. Au jour de sa mort, elle était veuve, mais je ne pourrais pas vous dire depuis combien de temps car je n’ai pas retrouvé l’acte d’inhumation de son époux, Messire Nicolas Charles Baudry.
Ils auraient eu deux enfants Charles Antoine Nicolas  et Marie, mais mes recherches sont restées infructueuses quant au jour de leur naissance et de leur décès. Je ne peux donc affirmer cette information.
Voici ci-dessous, l’acte d’inhumation de cette Noble Dame :
Rouen – Paroisse Saint-Lô
Du samedi 22 jour d’avril 1775 le corps de Noble Dâme  Marie Couture veuve de feu messire Charles Baudry  seigneur et patron d’Imbleville, ancien conseiller en la cour du parlement de Roüen notre paroissienne agee de quatre vingt huit ans décédé le 20e jour du present mois munie des sacremens a été porte en l’Eglise paroissiale de Ste Croix St Ouen pour y etre inhume dans la sepulture de ses ancêtres. En presence de Messieurs Bourder et Dudomaine prêtres habitués en notre ditte eglise lesquels ont signé avec Monsieur Cousin vicaire.



Une vie banale en ce temps-là !

21 avril 1775

« Une lettre de l’Isle de Noirmoutier en bas Poitou, datée du premier Février, porte que la nommée Susanne Rousseau, femme d’Honoré Aubert, Marchand & Laboureur aisé, âgée de 42 ans, y est accouchée le 28 janvier dernier de quatre filles, l’une ayant 13 pouces 3 quarts de longueur, les autres 8, 10 & 11 pouces. Elles ont toutes jetté (sic) un cri en naissant, & ont été baptisées. La première est morte trois-quart-d’heures (sic) après sa naissance ; les trois autres à 2, 3 & 4 heures l’une de l’autre. Elles ont été mises chacune dans une bierre (sic), & portées par quatre petites filles vêtues de blanc & précédées du Clergé. La Mere (sic) n’étoit enceinte que de six mois & demi. Un mois avant d’accoucher, elle passoit pour hydropique & se croyait telle. Ses grandes douleurs n’ont duré que demi-heure. »

Ce couple fut toute sa vie insulaire. Leur île, celle de Noirmoutier, Suzanne et Honoré ne la quitteront jamais.
Suzanne Rousseau naquit le 13 avril 1734 et fut baptisée le jour-même.
Le treize avril mil sept cent trente quatre fust baptisée susanne elizabeth née de ce jour fille legitime de françois rousseau et de marie baraillon  fust parain noble homme Gabriel Germain Cornevye majeur Garde coste de cette ville. Maraine damoiselle Janne Maillan quine signe.

Honoré Aubert, lui, a vu le jour quelques années plus tard, le 4 novembre 1744.
Le quatre novembre mil sept cent quarante quatre baptize honore Charles fils de Charles aubert et d’anne Viaud son épouse le parrain a été noble Gabriel honoré Vrignaud de plusquepoix et Demoiselle jeanne Catherine Le maistre qui ont signé.

Petite précision, Noble Gabriel Honoré Vrignaud de Plusquepoix, né vers 1729 à Saint-Philibert-de-Noirmoutier, était conseiller du Roi, alloué de la sénéchaussée Royale de Guérande et lieutenant général de police.

Ils se marièrent, toujours sur leur île, le 1er septembre 1766.
Le lundi premier jour de septembre mil sept cens soixante six, après les trois publications de bans…………….. Honoré Aubert marchand fermier âgé de vingt deux ans fils de feu Charles Aubert aussi marchand fermier et d’anne Viaud son épouse présente et consentante, a épousé suzanne Elysabeth Rousseau âgée de vingt huit ans, fille de  françois Rousseau marchand boucher et de marie Baraillon son épouse presens et consentans, en presence de Pierre Joseph Izacard marchand de barques cousin germain maternel de l’époux de françois, Etienne et Joseph Rousseau aussi marchands de barques frères germains de l’épouse tous de cette paroisse qui ont signé.

Ils eurent une ribambelle de petits.

Suzanne – janvier 1768 :
Le mercredi treize suzanne née hier au soir à six heures fille de Honnoré aubert laboureur à la ruë du cimetiere et de suzanne Elysabeth rousseau son épouse a été baptisee part nous soussigne. Le parrain a été Estienne rousseau oncle maternel de l’enfant et la marraine marguerite aubert tante paternelle de l’enfant tous de cette paroisse qui ont déclaré ne savoir signer.

Marie – avril 1769 :
Le lundy trois marie nee ce matin onze heures fille de Charles aubert laboureur jardinier rue du cimetiere et de susanne Elizabeth Rousseau sa femme a été baptisee par nous vicaire soussigne. Le parrain a été Loüis Gendron grand oncle d’alliance de l’enfant et marraine marie Rousseau tante de l’enfant tous de cette paroisse qui ont déclaré ne savoir signer.
Il y a une erreur concernant le prénom du père. Il faut lire « Honoré » !
Il y a une mention marginale à cet acte, pas courante à l’époque : « Décédée le 4 juillet 1853 – n° 71 »

Honoré – juillet 1770 :
Le lundy vingt trois a été par nous vicaire soussigne baptise honoré né de ce jour rue du cimetiere fils d’honoré aubert laboureur et de susanne rousseau son epouse. Le parein joseph rousseau oncle maternel de l’enfant la mareine marie aubert tante paternelle dudit enfant ……

Charles François – février 1772:
Le lundy vingt quatre par nous vicaire soussigné a été baptisé Charles françois aubert né la nuit derniere du mariage d’honoré aubert laboureur et de Suzanne Elizabeth Rousseau sa femme ont été parain Charles Aubert Capitaine de marine cousin germain du père de l’enfant la maraine marie Berenger femme de Joseph Rousseau capitaine de marine

Les quatre petites, hélas décédées :
Le dimanche vingt neuf janvier mil sept cent soixante quinze les corps de quatre filles nées hier matin d’une seule couche rue du cimetiere baptisées à la maison et morte sur le champ issües du mariage d’honoré aubert laboureur et suzanne rousseau sa femme de cette paroisse ont été inhumée au cimetière par nous vicaire soussigné en presence de messieurs Guillaume Leronseur et Jean Paul Amand Dolbecq vicaires de cette paroisse.
Et puis, un petit Charles qui serait né en 1776, mais pour lequel je n’ai pas trouvé l’acte de naissance.

Le 12 juin 1806, décédait Suzanne Elysabeth Rousseau.
L’an mil huit cent six le douze juin à quatre heures du soir par devant nous ….. sont comparus Charles Aubert agé de trente quatre ans profession de cultivateur demeurant quartier du cimetiere en cette ville fils de la défunte et Jean Baptiste Chantard agé de quarante cinq ans profession de cabaretier demeurant quartier de la petite place en cette ville lesquels nous ont déclaré que ce jour à dix heures du matin Suzanne Elisabeth Rousseau épouse de honoré Aubert agée de soixante douze ans demeurant au dit quartier du cimetiere fille de françois Rousseau et de marie Baraillon son épouse est décédée en sa maison.

Cinq années plus tard, le 9 octobre 1811, décédait  Honoré Aubert
L’an mil huit cent onze le dix octobre à neuf heures du matin ………. Sont comparus Charles aubert cultivateur age de trente neuf ans fils du defunt et jacques Néau forgeron age de trente sept ans demeurant les Deux en cette commune lesquels nous ont déclaré que hier à huit heures du soir honoré Aubert cultivateur age de soixante six ans époux de feue susanne Elizabeth Rousseau fils de feu Charles Aubert cultivateur et de feue anne Viaud son épouse est décédé en sa maison sis quartier du cimetière de cette ditte commune et ont les déclarants signé avec nous le present acte après lecture faite.

Ainsi ce termina leur histoire !


Revenons aux quatre petites. Elles mesuraient entre 8 et 14 pouces, ce qui donne en centimètres entre 21 et  36 centimètres, car un pouce fait, environ, 2.54 centimètres. J’imagine aisément qu’elles ne pesaient pas bien lourd !

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