dimanche 29 mai 2016

CONCLUSION DU SUJET D'AVRIL-MAI 2016 DE "A VOS PLUMES"




Voilà, ci-dessous, en italique, le début d’une histoire, que je vous demandais de poursuivre…..

A l’orée d’une grande forêt, dense et profonde  se  trouvait un petit village dont les habitants vivaient paisiblement. Il ne s’était jamais rien passé d’extraordinaire en ce lieu. Même pas une querelle entre voisins. Presque le paradis !
Oui, le calme et la sérénité. Jusqu’au jour où ces habitants si tranquilles entendirent d’étranges bruits et aperçurent des ombres rôder la nuit autour des maisons, et notamment, à la faveur des nuits de pleine lune.

Les habitants, très inquiets, se regroupèrent donc autour du maire et du commissaire de police. Il fallait absolument faire la lumière sur ce mystère, et bien sûr, chacun avait sa petite idée.
Il s’agissait, à n’en pas douter de quelques rôdeurs, en quête de mauvais coups.
N’étaient-ce pas, plutôt, des nuages passant devant la lune qui provoquaient ces ombres mouvantes et, l’inquiétude aidant, celles-ci s’étaient transformées en brigands ? La rumeur, ayant fait son petit bonhomme de chemin, avait envahi les esprits, créant une psychose.
Une vieille, toute ratatinée, avança qu’elle avait entendu dire, dans sa jeunesse, que des brigands, justement, avait envahi le village, il y a de ça, très longtemps. Ceux-ci avaient été arrêtés et pendus aux branches des arbres bordant le village. Assurément, c’étaient eux qui revenaient hanter les lieux. « Les revenants, avait-elle ajouté, sont plus terribles que les êtres vivants. Ils cherchent vengeance, après des siècles d’errance ! »
« Et pourquoi pas des Korrigans, pendant qu’on y est, avait ajouté avec humour, un homme qui ne croyait nullement à ces fadaises, ou un sabbat dans la forêt. Gare aux sorcières ! »


Dont voici une suite possible :

Oui, bien sûr, cette dernière réflexion souleva rires et quolibets, mais, malgré tout, personne n’était bien fier face aux évènements.
Il fut décidé que des sentinelles feraient le guet chaque nuit.
Un homme par endroit ?
Ne risquerait-il pas, seul, de s’endormir ? Et si il était attaqué ?
Deux alors ?
Deux, pas mal ! A condition, toutefois, qu’ils ne discutent pas et surtout ne boivent pas, même pour se réchauffer. Pas d’alcool ! Uniquement de la vigilance. Vigilance !
Chaque matin, au rapport, les sentinelles racontaient ce qu’elles avaient observé. C'est-à-dire, rien, la première semaine.
Dans la journée, ceux qui avaient veillé toute la nuit dormaient. Il fallait bien récupérer. De ce fait, le travail ne se faisait pas. Les travaux des champs prenaient du retard. Les magasins restaient porte close.
Tout ce chamboulement commença à mécontenter toute la population et, pour la première fois de mémoire d’anciens, des disputes éclatèrent,  ici et là, comme ça pour un rien. Chacun avait les nerfs à fleur de peau.
Le maire se décida à rassembler le conseil municipal. Il y invita le commissaire de police, responsable de l’ordre et de la sécurité.
« Que pouvons-nous faire ? demanda-t-il d’un air impuissant.
-          Ce que je trouve étrange, si je peux me permettre, c’est que depuis qu’il y a des guetteurs, il ne se passe plus rien. On peut donc en conclure que la présence de ceux-ci dérange l’intrus ou les intrus nocturnes, déclara avec assurance, après analyse des faits, le commissaire de police.
Chacun acquiesça d’un hochement de tête.

« Donc ? interrogea le maire.
-          Donc, poursuivit le commissaire de police, il n’est pas nécessaire de bloquer nos activités de la journée, en raison des fatigues de la nuit.
-          Mais encore ? continua le maire.
-          J’y viens, j’y viens …..
Mais avant de poursuivre et, afin de maintenir le public en haleine, le commissaire de police prit le temps de lisser ses moustaches qu’il avait fort jolies, il faut bien l’avouer.
« Voilà…. Deux hommes, et seulement deux par nuit, effectuant des rondes sont nécessaires. N’étant pas toujours au même endroit, cela gênerait moins la venue de ces êtres ….. »

Il n’acheva pas sa phrase qui, ainsi laissée en suspens, ajoutait un mystère des plus complets. Le commissaire de police avait un goût très prononcé pour les effets théâtraux.

Chaque soir, donc, à la tombée de la nuit, se répétait le même scénario. Les femmes rentraient les poules et autres animaux, houspillaient leur marmaille pour qu’elle revienne vite au logis, fermaient portes et volets.
Les rondes nocturnes commençaient, effectuées par deux hommes armés.

Les deux premiers furent le cordonnier, petit homme fluet, et l’épicier qui approchait du double-mètre et avait une carrure imposante.
Un drôle de duo !
Le cordonnier dit à voix basse :
« Si ce sont des esprits malveillants comme le prétendent les femmes, les fusils ne serviront à rien !
-          Faut voir ! répondit l’épicier, moi, je ne crois pas à tout ça.
-          Faut voir ! rétorqua le cordonnier, moi, je n’y crois pas, mais …..
Cette nuit-là, il ne se passa rien.

La seconde nuit fut une nuit à ne pas mettre un chien dehors. Une pluie diluvienne s’abattit sur le village.
Ce fut au tour du maire et du secrétaire de mairie qui emmitouflés comme il le pouvait dans des vêtements de pluie, pataugeaient dans la gadoue à en avoir les chaussures détrempées et cherchaient plus un abri que les intrus qui s’introduisaient dans leur commune.
Cette seconde nuit n’apporta rien de plus que la première, sauf, deux consultations chez le médecin, en raison des éternuements intempestifs qui se répondaient, en écho, et qui faillirent faire s’écrouler les murs de la mairie.

La troisième nuit, ce fut le meunier, Pierre, et son commis, Lucas. Dans la clarté de la nuit, ces deux là, cheveux enfarinés, auraient pu passer pour des fantômes.
Oui, vous avez bien entendu, « dans la clarté de la lune », car il faisait pleine lune, ronde et joliment éclairée.
Soudain, Lucas s’arrêta.
« Ecoute ! dit-il au meunier.
-          Quoi donc ? répondit celui-ci de sa grosse voix.
-          Chut ! Ecoute !
En effet, on pouvait entendre des bruits de pas, des bruissements de feuilles et des craquements de branches.
« C’est par-là ! dit Lucas en se précipitant vers le lieu d’où provenaient les bruits. »
Le meunier, plus enveloppé que son commis, eut bien du mal à le suivre, et ce fut tout essoufflé qu’il le rejoignit.
Tous deux venaient d’apercevoir découvrir les intrus qui, découverts, détalaient sans demander leur reste.


La révélation de la découverte de la nuit précédente se propagea comme une traînée de poudre dans le village.
Les commentaires allaient bon train.
Il fallait, à présent, que le maire et le commissaire de police annoncent les faits et proposent des solutions.
Mais y avaient-ils des solutions possibles aux faits ?
Que pouvait-on faire contre les évènements ?


Devant la porte de la mairie, en ce milieu d’après-midi, face aux villageois rassemblés, le maire et le commissaire de police, l’un à côté de l’autre, s’apprêtaient à faire une déclaration officielle.
Non loin d’eux, un peu en retrait, Pierre le meunier et  Lucas le commis, héros du jour, attendaient sans doute quelques félicitations qui, selon eux, tardées à venir.

« Mes amis, commença le maire d’un ton protecteur, nous venons d’élucider le mystère des intrus de la nuit.»
Un silence, ensuite, qui parut interminable.
Le maire reprit :
« En effet, nous savons, à présent, qui rôdent autour de notre village. »
Nouveau silence. L’assemblée commençait à s’impatienter.
« Je laisse la parole à Monsieur le Commissaire de police qui, chargé de la sécurité de ce village, va tout vous expliquer.
-          Il serait temps ! pensèrent certains.
-          Mes amis, commença le commissaire de Police, nous savons, en effet, à présent qui troublent nos nuits depuis quelque temps, et je dois remercier Pierre et Lucas pour leur bravoure…..
La fin de la phrase du commissaire se perdit dans les applaudissements fournis, accompagnés de « Bravo ! ».
Le maire fit des signes de mains pour réclamer le silence qui revint peu à peu pour laisser le commissaire poursuivre.
« Oui, je disais que grâce à leur bravoure, nous savons quels sont nos ennemis, si je peux m’exprimer ainsi. Je vous rassure, pas d’apparition d’outre-tombe, pas de brigands en chair et en os, non plus. Il s’agit tout simplement, mais certains le savent déjà, évidemment,  je disais donc qu’il s’agit, tout simplement …..
Un silence long, très long, trop long !
« Bah alors ! Tu vas le sortir de quoi il s’agit, lança avec impatience un des habitants, moi, j’ai le boulot qui m’attend !

Un petit garçon d’environ trois ans, lança alors :
« Moi, je sais ! Ce sont des nounours, tout comme mon doudou !

Un peu mécontent qu’un enfant lui vole le mot de la fin, mais ne voulant pas le montrer, le commissaire lança :
« La vérité sort toujours de la bouche des enfants, pas vrai ? Tu as raison mon bonhomme, il s’agit d’un couple d’ours attiré par les ordures de notre village. »

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La suite est une autre histoire…. Que j’aurais pu poursuivre, il est vrai. Que j’écrierai peut-être, un jour …….

Voilà ce que j’ai trouvé comme suite, mais il y avait, bien évidemment, beaucoup d’autres possibilités.
J’aurais pu orienter le récit vers un revenant, mais qui croit encore aux revenants de nos jours ?
J’aurais pu choisir une histoire de brigands, de détrousseurs de grands chemins, tels les « chauffeurs » des temps anciens brûlant les pieds de leurs victimes, aux flammes de la cheminée, pour leur faire avouer où ils cachaient leur argent.
Trop violent à mon goût. Il n’y a qu’à ouvrir l’ordinateur pour prendre en pleine face toutes les violents horribles de ce siècle.
Alors, j’ai choisi de « gros nounours » bien inoffensifs, en quête de nourriture

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