D’OÙ VIENT LE PAPIER

Papier de « papylus » en latin populaire, altération du latin correct « papyrus », nom d’un roseau d’Egypte.

Les feuilles de papyrus furent utilisées pour faire des « feuilles de papier », en Europe, jusqu’à la fin du VIII^ème siècle, époque à laquelle, ce « papier » ainsi réalisé, fut remplacé par le parchemin.

Au XII^ème siècle, le parchemin fut supplanté au profit du  papier de chiffon, d’origine chinoise.

A partir de ce moment, le mot « papier », entra dans un certain nombre de syntagmes déterminés ou qualifiés pour désigner des papiers de différentes natures ou préparés pour des usages spécifiques, tels les actes officiels :

Papier d’acquis (1508) - Papier marqué (1674) : sortis d’usage

Puis

Le papier timbré (1675) – le papier bleu – le papier réglé (1680) – le papier quadrillé.

Ainsi que le papier de musique (1690), appelé par la suite le papier à musique.

Le papier peint (1593), habilla de nombreux murs, on l’appelait aussi le papier collé.

Le papier d’emballage qui n’est autre que notre papier Kraft d’aujourd‘hui.

Le papier de verre. Papier à la surface duquel est fixé un matériau abrasif au grain plus ou moins fin. Il est utilisé pour polir la surface du bois, de métaux, de pierre….

Le papier filtre. Papier de cellulose utilisé en chimie afin de filtrer les solutions, ou pour contenir le café moulu sur lequel est versée de l’eau bouillante. Cafetières manuelles ou électriques.

A l’origine, on se servait d’une chaussette (Propre ! Enfin, je l’espère) d’où l’appellation de « jus de chaussette » (1895), pour désigner un café ou plus exactement un mauvais café.

Le papier sulfuré, fabriqué de manière à être imperméable et capable de résister aux hautes températures. Appelé aussi « papier de cuisson ».

Le papier d’argent qui est, en fait, du papier d’étain.

Le papier d’aluminium dont on se sert pour la cuisine.

Le papier mâché (1798). Papier détrempé et réduit en bouillie à laquelle on ajoute de la colle afin de réaliser des objets. Cette pâte durcit en séchant.

Le papier buvard surtout utilisé lorsqu’on écrivait avec une plume et de l’encre.

Le papier calque, transparent pour retracer un dessin ou un plan.

Et ce papier « tue-mouches », grand ruban collant suspendu à l’abat-jour de la cuisine des grands-mères, et sur lequel les mouches venaient mourir, les ailes engluées, avant l’arrivée des « bombes insecticide ». Les mouches étaient récupérées par les gamins pour servir d’appâts pour la pêche.

Quelques expressions, bien sûr, qui remontent souvent à bien loin dans le temps, mais toujours plus ou moins en usage encore aujourd’hui :

Etre dans les petits papiers de quelqu’un (1798)

Faire l’objet d’attentions particulières

Rayez cela de vos papiers (1640)

Ne plus compter sur ce qui avait été dit

L’expression « avoir ses papiers » date de 1736.

Les papiers en question, désignent les documents d’identité obligatoire à tout individu, pour attester de son identité, notamment lors de contrôles de police.

Un « sans papier » est donc une personne  démunie de ces papiers d’identité exigés dans le pays où ils se trouvent. Cette appellation date de 1995.

Bien évidemment, le papier le plus convoité est le papier-monnaie, enfin, les billets de banque !!

Quelques objets :

Le coupe-papier (1842), plus vraiment en usage, si ce n’est pour ouvrir les enveloppes des nombreux courriers reçus dans les entreprises. Il était pourtant très courant dans chaque foyer à l’époque où les livres n’avaient pas leurs pages découpées. Le lecteur devait le faire lui-même, à l’aide de cet objet. Un petit plaisir qui venait s’ajouter à celui de la lecture.

Le serre-papiers (1720) devenu, avec le temps, presse-papiers (1839)

Et puis, ce gratte-papier (1578), copiste dans une quelconque étude, commerce ou entreprise et le gâte-papier qui désignait un mauvais écrivain.

Aujourd’hui, le copiste a été remplacé par les ordinateurs qui conservent dans leur « disque dur », tous les documents. Malgré tout, notre siècle n’a pas, pour autant, éliminé les documents-papiers, si on en juge par la « paperasse » archivée en tout lieu.