Une
hutte dans le village était réservée à entreposer les instruments de musique.
Chacun, donc, le soir venu, allait
remiser son instrument avant d’aller dormir dans sa hutte personnelle.
Un
matin, alors que le soleil pointait ses rayons, juste au-dessus de l’horizon,
un cri effroyable se fit entendre.
Chacun
sortit précipitamment l’air encore ensommeillé, baillant, s’étirant et se
demandant qui pouvant ainsi troubler une si belle matinée naissante.
-
Que se passe-t-il donc, demanda l’un.
-
Je n’en sais rien, répondit un autre.
Et
tous se dirigèrent vers le lieu d’où provenaient les cris, et leurs pas les
entraînaient vers un seul lieu, celui où se trouvait la hutte aux instruments
de musique.
Devant
celle-ci, un Kihontou, les yeux hagards, en état de choc, ne pouvait articuler
un seul. Seuls, des sons inarticulés sortaient, encore et encore, de sa bouche
grande ouverte.
- Mais que se passe-t-il donc, dit le premier
Kihontou en entrant dans la hutte aux instruments.
Il
en sortit aussitôt, en poussant les mêmes cris de terreur. Etait-ce une
épidémie, et si oui qu’elle était cette nouvelle maladie ?
Cela
devenait très stressant.
Pour
un peuple réputé joyeux et sans problème, cela tournait au cauchemar.
C’est
alors que, se reprenant, le Kihontou qui avait alerté la colonie articula avec
difficulté :
« On
– on – on a – a volé – les ins – instruments ! »
Un
« Oh ! » général de stupeur
et d’indignation s’éleva alors au-dessus de la foule.
-
Comment est-ce possible ? disait
l’un.
-
Mais qui a pu ? disait un autre.
-
On n’a rien entendu cette nuit, précisait encore un troisième, perplexe.
-
Il faut faire une enquête ! lança, avec autorité, un quatrième.
-
Mais par où commencer ? interrogea un cinquième, dépassé par l’immensité
de la tâche à accomplir.
Les
recherches furent entreprises immédiatement, mais hélas sans le moindre succès.
Les instruments restèrent introuvables.
Quelle énigme !!
Après
une journée de recherches, les Kihontous ? d’un naturel optimiste, pensant à une farce, bien que de mauvais goût,
allèrent se coucher lorsque la lune apparut.
- Nous verrons demain, dit un Kihontou.
- C’est cela, bonne nuit ! répondit un
autre.
Un
« bonne nuit » général retentit alors dans la nuit, et tout le petit
monde des Kihontous disparut dans les petites huttes de paille, afin de prendre
du repos, que beaucoup ne trouvèrent pas, cette nuit-là.
Les
jours qui suivirent furent bien tristes. Sans musique, les Kihontous
déambulaient entre les huttes, sans but précis, désoeuvrés, anéantis.
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