Les
Toumouhiyés en avaient assez de vivre sous la pluie, et on les comprend
aisément.
Depuis
des générations, ils voyaient, de l’autre côté du grand fleuve aux eaux calmes
et tranquilles, un peuple joyeux vivant sous un soleil radieux, ne manquant de
rien et dont la seule occupation, à part la sieste de l’après-midi, étaient d’inventer
et fabriquer des instruments de musique et de jouer en solo ou ensemble.
Petit
à petit avait germé dans la tête des Toumouhiyés que, si la vie était si facile
sur l’autre berge, cela ne pouvait venir que des sons qui sortaient de ces
instruments.
Les
instruments devaient être magiques.
Il
suffisait alors de s’en emparer, d’en jouer et le soleil apparaîtrait au-dessus
de leurs têtes, séchant tout, asséchant
tout, leur redonnant ainsi le goût de
vivre.
Après
leur larcin, les Toumouhiyés avaient essayé de jouer les airs qu’ils avaient
entendus, mais les sons qu’ils tirèrent des instruments de musique étaient loin
d’être aussi beaux. Ce qui fit que le soleil refusa de paraître.
Résignés
devant leur échec, ils venaient de décider de reporter les instruments où ils
les avaient pris et ce fut, à ce moment, que les Kihontous avaient fait
irruption dans la hutte.
Devant
la sincérité des Toumouhiyés, les Kihontous comprirent que leurs voisins
disaient la vérité.
Au
pays des Kihontous, résonnaient à nouveau des mélodies, mais celles-ci avaient
à présent un « je-ne-sais-quoi » de nostalgique.
Les
Kihontous eux-mêmes n’arboraient plus cette immense joie de vivre et cet optimisme
qui leur étaient légendaires. Ils avaient tous un air songeur et renfrogné.
En
effet, après l’euphorie des retrouvailles
des instruments de musique et de l’immense fête musicale qui avait
suivi, les trois Kihontous avaient raconté, par le menu, tout ce qu’ils avaient
vu et entendu de l’autre côté du grand fleuve qui coulait paisiblement.
Un
grand silence plana alors sur tous les
membres de la tribu.
Chacun
à sa manière essayait de comprendre pourquoi depuis toutes ces années les deux
peuples n’avaient pas essayé de communiquer.
Pourquoi,
eux qui avaient tout, n’avaient pas cherché à comprendre pourquoi le ciel était
si sombre là-bas, juste au-delà des eaux tranquilles ?……
Maintenant,
ils ne pouvaient ignorer la détresse des Toumouhiyés.
Maintenant,
ils se devaient de faire quelque chose pour leurs voisins.
Et
comment croyez-vous que tout cela s’acheva ?
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