lundi 16 mai 2016

Les Kihontous et les Toumouhiyés - Chapitre 5



Les Toumouhiyés en avaient assez de vivre sous la pluie, et on les comprend aisément.
Depuis des générations, ils voyaient, de l’autre côté du grand fleuve aux eaux calmes et tranquilles, un peuple joyeux vivant sous un soleil radieux, ne manquant de rien et dont la seule occupation, à part la sieste de l’après-midi, étaient d’inventer et fabriquer des instruments de musique et de jouer en solo ou ensemble.
Petit à petit avait germé dans la tête des Toumouhiyés que, si la vie était si facile sur l’autre berge, cela ne pouvait venir que des sons qui sortaient de ces instruments.
Les instruments devaient être magiques.

Il suffisait alors de s’en emparer, d’en jouer et le soleil apparaîtrait au-dessus de leurs  têtes, séchant tout, asséchant tout, leur redonnant  ainsi le goût de vivre.
Après leur larcin, les Toumouhiyés avaient essayé de jouer les airs qu’ils avaient entendus, mais les sons qu’ils tirèrent des instruments de musique étaient loin d’être aussi beaux. Ce qui fit que le soleil refusa de paraître.

Résignés devant leur échec, ils venaient de décider de reporter les instruments où ils les avaient pris et ce fut, à ce moment, que les Kihontous avaient fait irruption dans la hutte.

Devant la sincérité des Toumouhiyés, les Kihontous comprirent que leurs voisins disaient la vérité.

Au pays des Kihontous, résonnaient à nouveau des mélodies, mais celles-ci avaient à présent un « je-ne-sais-quoi » de nostalgique.
Les Kihontous eux-mêmes n’arboraient plus cette immense joie de vivre et cet optimisme qui leur étaient légendaires. Ils avaient tous un air songeur et renfrogné.

En effet, après l’euphorie des retrouvailles  des instruments de musique et de l’immense fête musicale qui avait suivi, les trois Kihontous avaient raconté, par le menu, tout ce qu’ils avaient vu et entendu de l’autre côté du grand fleuve qui coulait paisiblement.
Un grand silence  plana alors sur tous les membres de la tribu.

Chacun à sa manière essayait de comprendre pourquoi depuis toutes ces années les deux peuples n’avaient pas essayé de communiquer.
Pourquoi, eux qui avaient tout, n’avaient pas cherché à comprendre pourquoi le ciel était si sombre là-bas, juste au-delà des eaux tranquilles ?……
Maintenant, ils ne pouvaient ignorer la détresse des Toumouhiyés.
Maintenant, ils se devaient de faire quelque chose pour leurs voisins.


Et comment croyez-vous que tout cela s’acheva ?

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