mercredi 29 juin 2016

1777 – LA SECONDE PARTIE



Sommaire
·         Un denier du culte inattendu !
·         Quelle conclusion !
·         On ne pouvait même plus se soulager dans les bois tranquillement !
·         Prudence !
·         Des portraits à admirer
·         Qui était-il vraiment ?
·         Il fallait « être majeur » !
·         Cent ans de vie commune
·         Généreux !
·         Morts sur la Loire
·         Naufrage en Seine
·         On cherche brodeur
·         Encore deux noyades !
·         Un ange passe !


Un denier du culte inattendu !

28 mars 1777

Le 7 février dernier, un curé des environs de cette Ville, monte sur un assez bon cheval, s’étant mis en route, fut arrêté à une lieue de son Prebytère (sic) par deux voleurs, aussi à cheval. Ce Curé, qui portoit 1200 livres distribuées dans deux poches de cuir, suspendues aux arçons, n’avoit que dix écus dans sa bourse. Les voleurs crurent que cette derniere (six) somme étoit tout son bien, ils s’en emparérent (sic) & s’éloignérent (sic) en lui souhaitant le bon soir ; mais à quelque distance du lieu de la rencontre, l’un d’eux observa que le cheval du Pasteur valoit mieux que le sien ; il revint sur ses pas, & força le Curé à en faire l’échange avec le sien ; le Pasteur désolé, rebroussa chemin pour regagner son domicile. Cependant les voleurs, satisfaits de leur capture, s’arrêtérent (sic) à un Ca     baret isolé sur un chemin de traverse ; & tandis que l’un d’eux ordonnoit les aprêts (sic) du souper, son camarade mena les chevaux à l’abreuvoir ; il regardoit négligemment de côté et d’autre, ; lorsque tout-à-coup le cheval qu’il venoit de voler, le salua de deux ou trois ruades, brisa ses rênes, se dégagea du frein & s’enfuit à travers champs jusqu’à la demeure de son maître. Son arrivée ayant devancé celle du Curé, se répand dans tout le Village ; on ne doute point qu’il soit arrivé quelqu’accident au Pasteur ; mais il paroît bien-tôt (sic) monté sur un cheval inconnu ; on court au-devant de lui, on l’interroge, & les larmes aux yeux, il fait le récit de sa malheureuse avanture (sic) ; on lui aprend (sic) que son cheval étoit revenu au galop ; il demeure quelque-tems (sic) immobile ; mais quelle fut sa surprise, lorsqu’après avoir repris ses sens, il trouva, en cherchant dans ses poches de cuir, près de six mille livres, au lieu de douze cens qu’il y avoit laissées.

Je n’ai aucun d’éléments pour retrouver la ville qui se situait dans les environs de Rouen. Il me fut donc impossible de ce fait de retrouver le nom du prêtre.
La conclusion de cette histoire pourrait être : Les voleurs volés.


Quelle conclusion !

Le 4 avril 1777

On écrit de Montpellier, qu’un Curé qui retournoit à la maison curiale, passant dans un bois, trouva un homme couché par terre. Craignant qu’il ne fût tombé en défaillance, il descendit de cheval pour le secourir ; mais tous ses soins furent inutiles, il étoit mort. Continuant sa route, il aperçut, à quelques pas de-là, un homme pendu à un arbre, qui s’agitoit. Il s’empressa de couper la corde, & à force de secours, il mit cet infortuné en état de le suivre. A peine furent-ils arrivés au Prébytere (sic), que le Curé le fit mettre au lit ; bientôt après il lui envoya un bouillon par son domestique ; le malade le refusa ; on eut beau le presser, il n’en voulut jamais. Le Curé instruit d’un refus si opiniâtre va demander lui-même au malade quel en est le sujet. « Monsieur, lui dit-il, ce qui m’a empêché de prendre le bouillon que vous avez eu la bonté de m’envoyer, c’est que l’homme qui me l’a présenté, est un des quatre assassins qui ont arraché la vie au malheureux que vous avez rencontré sur vos pas, & qui m’ont pendu ensuite. » Le Curé, sans se déconcerter, alla trouver son Domestique, & lui dit que cet étranger avoit toujours eu de l’aversion pour les bouillons ; mais qu’il prendroit avec plaisir un doigt de ce vin vieux qui étoit en tel endroit de la cave. Celui-ci prend la clef, ouvre, & va chercher une bouteille de ce vin. Aussi-tôt (sic) le Curé ferme sur lui la porte, & fait assembler quantité de paysans du village, bien armés. Ceux-ci impatiens (sic) de délivrer leur patrie d’un monstre semblable, ouvrent, descendent à la cave … Mais quelle est leur surprise ! Au lieu d’un scélérat, ils en trouvent quatre. Ils s’en emparérent (sic) sur le champ, & et l’on assure qu’ils sont depuis quelques jours dans les prisons de Toulouse.

Quelle présence d’esprit !
Si je pouvais retrouver le nom de ce curé ainsi que la paroisse qu’il desservait(sans doute aux alentours de Toulouse), ce serait un réel bonheur.
Mais pas de lieu et pas de nom !


On ne pouvait même plus se soulager dans les bois tranquillement !

25 avril 1777

Un  domestique de Gournay-en-Bray se mit en route, le 5 février, accompagné d’un menestrier (sic), pour se rendre à un village voisin où se maroit un de ses parens (sic). Comme il s’étoit arrêté pour satisfaire à quelque besoin ; & que son compagnon poursuivoit son chemin, un voleur sortit d’une embuscade voisine, & lui demanda la bourse avec menace de le tuer s’il élevoit la voix. Le domestique sans s’effrayer & sans changer de posture, lui dit : « Un moment, mon ami, vous attendrez bien que j’aie achevé. Il achéve (sic) tranquillement, se reléve (sic) & tire sur le champ, au lieu de sa bourse, un pistolet dont il s’étoit muni pour faire quelques décharges en l’honneur des mariés ; il saisit ensuite le voleur au collet, & lui lâche le coup à côté de l’oreille. Celui-ci effrayé, tombe à la renverse & sans connoissance (sic). Le ménestrier, averti par le bruit, revient sur ses pas : tous les deux saisissent le voleur, chacun par une main, le traînent jusqu’à l’entrée du village, & satisfaits de l’avoir effrayé, lui rendent la liberté : indulgence déplacée dans un tems (sic) sur-tout (sic) où l’on n’entend parler que de brigands de cette espéce (sic).

Quel sang-froid…… cette attaque ne lui a même pas coupé son envie……
Pas de « caméra cachée ». Dommage, il aurait sans doute gagné une grosse récompense !


Prudence !

25 avril 1777

L’intérêt que nous prenons au bien de l’humanité, nous engagera toujours à saisir avec empressement les occasions d’y concourir par les avis qui y ont raport (sic) ; en voici un qui nous donne occasion de faire réfléchir ceux qui sont chargés du gouvernement des vieillards ou des enfans (sic), sur  l’attention scrupuleuse qu’ils doivent avoir à ce qu’ils ne soient pas abandonnés un instant lorsqu’ils sont dans un état de foiblesse (sic). On mande d’Alençon par une Lettre du 2 Avril, que la Dame veuve du sieur Dupé, Conseiller au Présidial de cette Ville, & mere (sic) du Doyen des Conseillers du même Siége (sic), âgée de quatre-vingt-neuf ans, ayant été laissées quelque-tems (sic) seule par la domestique chargée de son gouvernement, avoit été trouvée absolument calcinée & réduite en cendres. Ces terribles exemples ne sont que trop multipliés ; le sieur de Marescot, Sous-Doyen, Conseiller au Présidial d’Alençon ; eût la douleur dans le courant de l’année dernière de perdre son fils unique, brûlé par la faute de la nourrice.

Un sage conseil, surtout à une époque où l’on ne trouvait de la chaleur qu’au plus près de la cheminée.
J’ai découvert l’acte de décès que cette vieille dame. J’espérais que serait noté les causes de son décès, mais ce ne fut pas le cas.
Paroisse Saint-Léonard – Alençon
Le vendredi vingt et un mars 1777 a été inhumé dans cette église par nous prêtre bachelier de sorbonne curé dalençon, le corps de Dame Marie Jeanne besnard Duval veuve de deffunt nicolas Poulin seigneur Dupey et de cerceaux conseiller du Roy au Siege presidial dalençon agee de quatre vingt huit ans décédéé le dix neuf du present mois furent presents julien Leroÿ et nicolas touchard temoins qui ont signé avec nous.

Je suppose que la domestique qui a laissé seule la vieille dame a été renvoyée.
En réalité, elle avait dû s’absenter bien longtemps pour que le corps soit retrouvé en cendres !
Etonnant, tout de même, que les domestiques n’aient pas entendu les cris de la victime, avant de mourir.

Je n’ai pas trouvé l’acte de décès du fils unique du sieur Marescot.


Des portraits à admirer

6 juin 1777

Les portraits en reliefs (sic) du Roi, de la Reine, Louis XV, Louis XIV, d’Henri IV & de la Pucelle d’Orléans, qu’on voit au Café des Boulevards, ne sont pas ceux qu’on a vu à la Salle sur l’Eau-de-Robec, mais ceux qui ont été vus à Paris au Château des Tuileries & au Colisée, faits par M. Henry, de l’Académie de Peinture de Bordeaux.
Ces figures méritent bien d’être vues, par leur parfaite ressemblance, la justesse de leurs proportions, la richesse de leurs habits ; tout prévenu que l’on est en entrant, on ne peut se défendre au premier coup-d’œil (sic), de cette émotion qu’ensante (sic) le respect ; on regarde toujours avec plaisir le bon, le grand Henry, la bonté est peinte dans tous ses traits ; l’ensemble de toutes ne laisse rien à désirer.

Une exposition qui avait, en son temps, attiré bien du monde.
Ce peintre ne devait pas être très connu, car je n’ai, malgré mes recherches, rien trouvé sur lui.


Qui était-il vraiment ?

20 juin 1777

L’on désire avoir connoissance (sic) d’un nommé Accard, dont le nom se peut écrire par Haquard, Accuar ou Hoquart ; cependant ses véritables noms sont François Accard fils, second puîné de Pierre Accard, & de Catherine Normand, natif du bourg & paroisse de Bully, près Neufchâtel en Normandie, qui s’est absenté de son pays dès l’âge de douze ans, & qui a dû s’engager sous un des noms ci-dessus dans le régiment de Normandie, le 6 Mars 1756, son nom de guerre étoit la Volonté, il a été renvoyé aux Invalides le 5 septembre 1765. Ayant resté à l’Hôtel royal des Invalides, pour cause de coups de feu, reçus à Clostercamop le 26 septembre 1769, alors âgé de 39 ans ; & ayant remis sa paye à Monseigneur l’Intendant de Rouen le 23 Juin 1774, il dit qu’il partoit pour l’Hôtel de Paris. Depuis ce tems (sic) le dit Accard n’a donné aucune de ses nouvelles ; on le croit décédé à l’Hôtel de Paris, s’il n’a pas été renvoyé dans un autre Hôtel d’Invalides ; il se maria à Dieppe il y a environ 7 ans, & épousa Françoise Bouteiller, encore vivante & domiciliée à Neuville-le-Pollet. Si ledit Accard n’est point décédé à l’Hötel des Invalides de Paris, & qu’il n’ait point été renvoyé dans un Hotel (sic) plus éloigné, il doit être décédé depuis Rouen jusqu’à Paris, vu qu’il étoit malade lorsqu’il partit de Rouen le 23 Juin 1774, l’on aura dû trouver ledit Accard muni de son extrait-baptistaire & autres actes qui justifient de tout l’énoncé ci-dessus ; toutes les personnes qui auront connoissance (sic) dudit Accard, sont priées de vouloir bien donner des instructions à Me Rose, Notaire à Neufchâtel en Normandie ; ils seront remboursés de leurs dépenses & récompensés de leurs instructions.

Quelle vie !
Cet homme serait né à Bully, près de Neufchatel-en-Bray, en 1730. Il aurait épousé Françoise Bouteiller à Dieppe.
Françoise Bouteiller aurait vécu à Neuville-le-Pollet, ancien nom de Neuville-les-Dieppe.
Un belle aventure que j’aurais aimé vous conter un peu plus précisément, mais les registres sont restés silencieux !
Dommage !


Il fallait « être majeur » !

4 juillet 1777

Un fils de 22 ans, ayant père & mere (sic), vient de contracter sans leur consentement, l’accord d’un mariage avec une Demoiselle qu’il aime. Comme ses parens (sic) ne veulent point y consentir, & que du côté de la Demoiselle on exigeoit quelques assurances, il s’est obligé par un acte fait pardevant Notaire envers les parents de la demoiselle, de l’épouser. Les parents du garçon s’oposent (sic) à la validité de l’acte, & le déclarent être nul & sans pouvoir. On prie instamment les personnes qui sont dans le cas de répondre à cette question de le faire : l’on leur aura toute la reconnaissance possible.

Un homme, tant qu’il n’était pas majeur, devait avoir le consentement de ses parents pour se marier, comme pour signer tout acte l’engageant. La majorité était à 25 ans.

Une femme devait avoir l’accord de ses parents à n’importe quelle époque de sa vie.
J’ai trouvé dans des actes de mariages des veuves, ayant passé la quarantaine, avoir besoin de l’accord de leur père pour se remarier. Si celui-ci était absent le jour de la cérémonie, un acte passé devant notaire était nécessaire. 


Cent ans de vie commune

4 juillet 1777

On lit dans plusieurs journaux, que deux époux de Lilienfeld, dans les montagnes de l’Autriche, ont célébré le 18 du mois dernier, la centième année de leur mariage : ce couple, peut-être unique sur le globe, est encore en état de faire une demi-lieue à pied pour aller entendre la Messe à la Paroisse tous les dimanches & Fêtes. S. M. l’Impératrice, Reine de Hongrie s’est transportée sur les lieux pour jouir de ce spectacle bien rare.

Qui étaient-ils ? Je ne peux vous le dire, mais je tenais à vous soumettre cet exploit !! Cent ans de mariage !!!
Il aurait été amusant de savoir combien ils avaient eu d’enfants, de petits-enfants, d’arrière-petits-enfants …….


Généreux !

11 juillet 1777

M. Claude Bigot, ancien Curé de Romainville, près Paris, est décédé à Paris le 28 Mai 1777 ; il étoit fils de Pierre Bigot, Avocat, Secrétaire de M. le Procureur Général de la Chambre des Comptes de Paris, & d’Anne-Charlotte Pellier le Blond, & petit-fils d’autre Pierre Bigot, Notaire à paris, & de Jeanne Seran, avant veuve d’Etienne Chébourt, Bourgeois de paris.
Il a fait un Testament, par lequel il légue (sic) cent cinquante livres, une fois payées, pour être réparties également par souches entre tous ses cousins paternels et maternels, soit du Bourg de Damery en Champagne, soit de Normandie ou autres lieux à lui inconnus, qui justifieront de leur parenté dans l’année de son décès.
Ceux qui peuvent prétendre, soit audit legs, soit à la succession de M. l’Abbé Bigot, sont priés de s’adresser à M. Trudon l’aîné, Notaire à Paris, rue Saint Antoine, exécuteur de son Testament.

Romainville commune du département de Seine-Saint-Denis.
Malgré tous ces noms, malgré mes heures de recherche……. RIEN !


Morts sur la Loire

11 juillet 1777

Suivant une lettre de Dijon, on mande du port de la Motte S. Jean-sur-l’Arroux, que le 19 du mois dernier, vers les neuf heures du matin, un petit bac, portant environ soixante dix personnes, tant hommes que femmes, qui alloit à la Foire de Digoin, coula à fond à la vue de ce port. Quelques-uns des passagers se retirérent (sic) eux-mêmes de l’eau. Onze autres, qu’on repêcha, furent étendus sur le rivage, sans connoissance (sic) & sans aucun signe de vie. Heureusement que M. le Subdélégué de Bourgon se  trouva dans le pays ; il les fit transporter au bourg de la Motte, & les confia aux soins & à l’humanité de M. Rognier, Médecin de Pierrefitz, qui leur fit donner tous les secours indiqués en pareil cas. Il a eu la consolation de rapeller  (sic) à la vie trois de ces malheureux, qui se portent aujourd’hui très-bien (sic). Les huit autres ayant été maltraités & froissés par le bac, n’ont pu être sauvés. On prétend qu’il a péri dans cet accident cinquante personnes. Jusqu’ici cependant on n’en a retrouvé que dix-neuf, en y comprenant les huit qu’on a pu rappeler (sic)  à la vie.


Ce drame s’est déroulé sur la Loire dans la Saône-et-Loire et voici ce que j’ai découvert dans les actes de sépultures de la paroisse de La Motte Saint Jean.

Le vingt avril mil sept cent soixante dix sept a été inhumé dans le cimetière mort d’hier au bourg de la motte de cette paroisse, un homme qu’on dit se nommer Jean Dorin du village du Gardier paroisse de Chalmoux agé d’environ vingt huit ans en présence de Louis Moreau oncle maternel du defunt et jean vielvant son cousin de georges lacroix son cousin ….

…. Un garçon agé d’environ vingt deux ans qu’on me dit se nommer jean marie Sivet  fils de philibert laboureur au village de Sauvigny paroisse de Chamoux en presence de pierre Sivet et autre pierre Sivet ses freres de lazarre larouchon cousin……

….un garçon mort d’hier au bourg de la motte de cette paroisse, agé d’environ vingt trois ans qu’on m’a dit se nommer jean arnoux fils de pierre arnoux en son vivant laboureur a St Laurent de la paroisse de perigny sur loire en presence d’antoinette morand sa mere, de pierre bouvachet son beau frere d’antoine lacombe son oncle…..

….une femme agee d’environ trente six ans épouse de george coëtte laboureur au village de Gavardin paroisse de vigny sur aroux en presnce de george coëtte son maris de pierre dumagny oncle de la deffunte de claude deverd son cousin……

…..une femme qu’on m’a dit se nommer benoite moreaud agee d’environ vingt cinq ans epouse de françois gauneaud laboureur a beaufranc paroisse de vigny sur aroux en présence de françois gaunaud son maris de philibert dardouillet son beau frere de claude deverd son cousin….

….une femme qu’on m’a dit se nommer catherine moraud agé d’environ trente deux ans epouse de philibert deverd laboureur au village de Charlemichaud parousse de vigny sur aroux en presence de claude deverd père de la deffunte de claude liodenot son beau frere de françois leroix son beau frere…..

….une fille qu’on me dit se nommer jeanne fournier agee d’environ vingt trois ans fille de jean fournier en son vivant meunier à charlemichaud paroisse de vigny sur aroux en presence d’antoine fournier oncle de la defunte, de jean fournier aussi son oncle de marc fournier son oncle …….

…une homme qu’on m’a dit se nommer gilbert caillard laboureur au village de grand champ paroisse de neuvy age d’environ cinquante sept ans en presence de lazarre caillard son fils de jean marque son gendre de jean caillard son neveu…….

Le vingt et un avril mil sept cent soixante dis sept…. Un homme mort d’avant-hier au village de laverne de cette paroisse qu’on m’a dit se nommer antoine chavailler laboureur au domaine de briale paroisse de perigny sur lioure age d’environ quarante ans en presence de benoit gey son beau frere de saturnin gey aussi son beau frere et de françois soulard son cousin les deux dit gey seuls signent avec moi……..

Le vingt et un avril …….mort d’avant hier au village de lavaverne de cette paroisse un homme qu’on me dit se nommer françois turlier laboureur à la feuillouse paroisse de perigny sur loire age d’environ trante ans en presence de pierre turlier son beau frere de lazarre monssaud aussi son beau frere de jean baptiste charnay……

A la suite de cet acte le texte suivant :

Le dix neuf avril 1777 jour de la foire de st george de digoin près de cent personne que contenoit le battau qui relie larroux au port de la motte s'échouerent dans la rivière avec le battau qui coula à fond, on croit qu'il eu perit au moins cinquante desquelles personnes il y en a déjà eu dix d'enterrées dans cette paroisse, personne de la paroisse de la motte un en été compris dans le naufrage que le petit renaud valet du ponturier que lon à pas encore trouvé.

Une note en marge de ce texte :
" nota verification faite , il y en a peris dix sept a 18 personnes "

 Un autre acte à la suite de ce texte  :

Le vingt huit avril mil sept cent soixante et dix sept a été inhumé dans le cimetiere de cette paroisse trouvé d'hier dans la riviere de loire et noye depuis le dix neuf du present mois en passant le battau sur la rivière d'arroux au port de la motte de meme que tous ceux et celles qui ont été inhumés dont il est fait mention cy dessus et avec la permission de mr duchesne procureur d'office de cette justice suivant sa lettre en datte de ce jourdhuy et qui demeure attachée au present registre, jean fournier vivant marchand meunier au moulin de harlemichon paroisse de vigny sur arroux age d'environ cinquante ans, en présence de louis fournier fils du deffunt de claude pastriau son gendre laboureur en la paroisse de gaignon d'antoine fournier frere du defunt de jean fournier son oncle demeurant au garouchet paroisse de digoin ……

Le curé de la Motte se nommait Villedey.

Si je compte bien, j’ai retrouvé onze actes.
Les corps des autres personnes n’avaient-ils pas été récupérés par les familles et inhumés dans la paroisse dont ils dépendaient ? Dans ce cas, cela demanderait un travail énorme, prenant une à une toutes les paroisses autour du lieu du drame.
Certains corps n’ont sans doute jamais été retrouvés. C’était souvent le cas lors des noyades.
Certains, d’ailleurs reparaissaient plusieurs jours après…. On en a même retrouvé un, notamment à Louviers, au début du XIXème siècle dans un état de putréfaction avancée, à tel point qu’il n’était absolument pas possible de l’identifier. D’ailleurs, si on l’avait retrouvé c’était en raison de l’odeur, terriblement incommodante, qu’il dégageait et qui avait intrigué. On pensait découvrir une charogne, alors, pensez donc, quelle surprise !


Naufrage en Seine

25 juillet 1777

Environ 500 personnes du Roumois, accoutumées à aller tous les ans en Pellerinage à S. Adrien, se sont rendues (sic) le 12 de ce mois à la Bouille, pour y être transportées par le Bateau qui part à minuit de ce Bourg. Comme le nombre des passagers étoit trop considérable pour qu’un seul Bateau pût les transporter sans privation de la liberté nécessaire pour la manœuvre, le Régisseur de ces Voitures jugea convenable de faire partir extraordinairement un second bateau à la même heure. En conséquence, pendant que les deux patrons disposoient leur départ, un particulier inconnu qui se trouvoit trop pressé dans la Voiture, ennuyé peut être de ce que l’on ne partoit pas, (minuit n’étoit pas sonné) projetta (sic) d’en sortir pour faire la route à pied, & imagina, dans la vue de se procurer beaucoup de compagnons de voyage, de crier d’un ton effrayant : Ah, mes amis, le Bateau enfonce, sauvons-nous.
Le désordre le plus grand prouva aussi-tôt (sic) que la frayeur avoit saisi tous les Passagers, les bateliers ne purent se faire entendre. Rien n’est communément capable de réprimer les premiers effets d’un sentiment, qui, n’étant point raisonné, n’a ordinairement de bornes que celles qu’il s’est données lui-même. Les ténèbres de la nuit augmentoit l’effroi. Tout le monde voulant sortir en même-tems (sic) du Bateau, il s’en jetta (sic) un grand nombre à l’eau entre ce Bateau & le Quai où il étoit attaché, & dont il étoit un peu éloigné, à cause de la marée basse, & l’impulsion du côté du Quai, fit pancher (sic) le Bateau de façon que son fond se ferrant contre terre, il en résulta l’heureuse impossibilité à ceux qui étoient tombés à l’eau, de passer sous le Bateau, & conséquemment d’être portés dans une profondeur d’eau où ils auroient perdu la vie. Plusieurs on été contus (sic) par leur propre chûte (sic) sur des pierres, d’autres par la chûte (sic) des personnes qui ont tombé sur eux ; heureusement que personne n’a péri. L’on doit aux Bateliers & aux Habitans (sic) de la Bouille, des éloges sur le zèle avec lequel ils se sont conduits, pour retirer toutes les personnes qui étoient dans l’eau.
Lorsque tout le monde a été à terre l’on a vu l’illusion, & la majeure partie s’est rembarquée dans le même Bateau & dans un second, lesquels ont arrivé ensemble à Rouen à l’heure ordinaire.
Nous nous faisons un devoir de donner à cet événement (sic) un article particulier dans notre Feuille, afin de détromper le Public sur la fausseté de la nouvelle qui s‘est répandue, tant dans la Province qu’à Paris, que le Bateau parti à minuit de la Bouille le 12 de ce mois, avoit été abordé si rudement par un Navire, qu’il avoit été coulé à fonds avec 500 personnes.

La chapelle de Saint-Adrien a, en effet, connu au cours des siècles, l’affluence d’un grand nombre de pèlerins qui venaient parfois de très loin. Certains venaient y prier pour être protégé de la peste et autres maladies. Les marins demandaient à être préservés lors des tempêtes. Les jeunes filles demandaient, elles, à trouver un mari dans l’année.
Une légende prétend que deux ermites auraient vécu dans une grotte creusée dans la falaise juste à l’endroit où, à la fin du XVème siècle, une chapelle y trouva sa place. Celle-ci fut modifiée en 1565 (date notée à l’intérieur). En partie troglodytique, cette chapelle reçut de nombreuses modifications, jusqu’à sa reconstruction au début du XVIIIème siècle.

Concernant cet évènement, les pèlerins étaient visiblement protégés puisqu’aucun n’a péri.


On cherche brodeur

8 août 1777

On demande un jeune garçon d’environ 12 ou 15 ans, d’un caractère doux et tranquille, qui voulût aprendre (sic) l’état de brodeur en soie, or, argent & chenille : on exige pour ledit aprentissage (sic) que du tems (sic), moyennant que les parens (sic) le nourrissent. S’ad. A M. Maneq, Brodeur, au Café des Boulevards.

Etonnant non ! On demande un garçon, et non une fille !


Encore deux noyades !

22 août 1777

Il vient de se passer à Montauban un évènement qui fournit un nouveau & bien triste exemple de l’attachement du Chien pour ses Maîtres, & qui prouve combien il est digne de l’estime que l’on a pour lui. Les fils d’un Boulanger, l’un âgé de dix & l’autre de treize ans, allèrent dernierement (sic) abreuver une Julent au Canal, suivis du Chien de la maison. L’aîné qui montoit la Jument tomba dans l’eau, tandis qu’elle buvoit, & demeura enfoncé. Son frere (sic) effrayé cria au chien, cherche, aporte (sic) aporte (sic). Le Chien plongea aussi-tôt (sic) & ramena à fleur d’eau son jeune maître qu’il tenoit par les cheveux : malheureusement cet enfant n’avoit qu’une fausse queue qui céda & qui demeura seule entre les dents du Chien. Son cadet le voyant prêt à périr une seconde fois, & ne consultant que son zèle & son courage, se jetta (sic) dans l’eau après lui pour le secourir, il ne sçavoit (sic) pas nager & se noya avec son frere (sic). On les retira trop tard ; & tandis qu’on se préparoit à leur administrer les secours d’usage, ils expirérent (sic). Le Chien guida ceux qui les portérent (sic) à leurs parens (sic) infortunés ; en conduisant par la  bride la jument qui avoit causé tant de maux. Il poussoit des hurlemens (sic) affreux ; on fut obligé de le tenir enfermé jusqu’à ce qu’on eût enterré les deux enfans (sic) : il ne pouvoit se séparer de leurs corps glacés qu’il tâchoit de ranimer par ses cris & ses morsures.

La fidélité des chiens a, de tout temps, été relevée. L’histoire atteste de nombreuses morts de chiens sur la tombe de leur maître !
Je ne peux malheureusement rien vous dire sur les deux jeunes garçons décédés. Trop de paroisses à Montauban…. Je n’ai pas eu le courage de m’atteler à la tâche.
Vous pouvez m’aider, si le cœur vous en dit, mais ……. Les deux jeunes victimes étaient-elles de Montauban même ou d’un village voisin ?


Un ange passe !

29 août 1777

Morale ou Physique, comme l’on voudra
Le bruit s’étant répandu à Milan qu’il y avoit un Ange dans les airs, cela étoit merveilleux & le peuple l’aime ; plus de 20000 personnes sortirent de la Ville, Tandis que le peuple étoit dans l’admiration & que les sçavans (sic) cherchoient la cause de ce prodige, un bon homme qui survint fit remarquer aux spectateurs que ce qu’ils prenoient pour une aparition (sic), n’étoit que la figure d’un Ange de pierre placée sur le clocher de Saint Godard, & qui imprimée dans une nuée épaisse par l’effet des rayons du soleil, se refléchissoit (sic) aux yeux des admirateurs, comme on l’éprouve dans les lanternes magiques & dans les chambres obscures. Il faut avouer que ce bon homme vint-là (sic) bien mal-à-propos (sic) : il nous a privé de nombre de  dissertations sçavantes, comparables à celles de la Dent d’or.

Un petit peu de merveilleux pour achever cet article bien sombre en naufrages et noyades.
Alors, oui, je crois que j’aurais aimé croire en cet ange volant au-dessus de la ville !
On a tous, de tout temps, un grand besoin de réconfort, alors pourquoi ?

« La dent d’or », fut une des premières dissertations !
En prenant pour texte, une information affirmant qu’un enfant ayant perdu ses dents, une seule avait repoussé. Elle était en or !

Cela se passait au « siècle des lumières » où la science prenait le pas sur les croyances et les superstitions !

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