jeudi 14 juillet 2016

1777 - LA FIN DE L'ANNEE



Sommaire
  • ·         Il repose à Merey, dans l’Eure
  • ·         Le château des Marettes
  • ·         Château en Pays de Caux
  • ·         On demande nourrissons !
  • ·         Un chaircutier pas trop précautionneux !
  • ·         Question de mathématique
  • ·         On ne se méfie pas assez des champignons



Il repose à Merey, dans l’Eure

19 septembre 1777

Messire François-Paul Gallois, Chevalier, Seigneur & Patron honoraire d’Ampenoix & du Bourgbaudouin, Seigneur Châtelain & Patron de Merey, de Garancourt, Morainvillers, Lamotte, Croisy, la Chaquetière, Francques & autres lieux, Conseiller d’Etat, Président à Mortier du Parlement de Metz, ancien Président de la Cour des Comptes, Aydes & Finances de Normandie, Gouverneur pour le Roi des Villes & Châteaux de Caudebec, Assiocié titulaire de l’Académie Royale des Sciences, Arts & Belles-Lettres de Rouen, Ministre & Secrétaire d’Etat du feu Roi de Pologne, Duc de Lorraine & de Bar, est décédé le 6 de ce mois en son Château de Merey, âgé de 79 ans deux mois six jours.

Rien sur ce seigneur, si ce n’est son acte d’inhumation qui, malheureusement pour mes recherches, ne mentionne pas le nom de naissance de son épouse., mais avait-il été marié ?
Je vous soumets toutefois, ci-dessous,  la copie de cet acte, établi dans la paroisse de Mérey, dans l’Eure.

Le huit septembre mil sept cent soixante dix sept par nous …… a été inhumé dans le cymetiere de merey dans un caveau, le corps de messire françois paul gallois chevalier seigneur d’ampenoix, bour beaudouin, seigneur chatlin et patron de merey gadancourt marinvilliers croissy lamotte et auitres lieux, conseiller d’Etat, ancien ministre et secrétaire d’état du feu roy de pologne duc de loraine et de Bar, président à mortier au parlement de metz, ancien président en la cour des comptes et finances de normandie et gouverneur des villes et chateaux de caudebec, muny des sacrements décédé le 6 de ce mois dans l’apres midi agé d’environ quatre vingt ans. En presence de messire guillaume lambert des fourneaux chevalier second president du bureau des finances de rouen, de madame la présidente Gallois, de messire louis paschal folloppe chanoine de l’église cathédrale du mans et vicaire general du même diocese, de messire jean claude siflet de berville conseiller secretaire du roy……


Le château des Marettes

3 octobre 1777

A vendre ou louer presentement (sic) le Château des Marettes, paroisse de Sotteville-lès-Rouen ; consistant en belle maison de Maître, sallon (sic), cuisine, office, plusieurs apartemens (sic) complets, cellier, écurie, remise, étables, bûcher, maison de jardinier, belle cour, plantée d’arbres à fruits de toute espéce (sic), beau jardin potager, jolies promenades couvertes, bosquets & garennes ; le tout contenant environ 18 acres, fermé de murs et fossés. S’ad. A M. Marc, Not.

Ce château aurait été construit au XVIIème siècle, à la fin du règne de Louis XIV, par Henri de Romé de Vernouillet, chanoine  de la cathédrale de Lisieux,sur un domaine de 28 hectares nommé « Terre des Marettes » dont on trouve le nom dès 1545.
Marettes, petites mares ?
Sûrement car le terrain comptait un grand nombre de mares qui ne tarissaient jamais.

Qui a fait construire le château ?
Pourquoi fut-il vendu en 1777 ?

Je n’ai pu, malheureusement, remonter aussi loin, mais voilà ce que je peux vous dire, le concernant :
Ce château eut de nombreux propriétaires dont Monsieur Petit, qui avait cédé une des parcelles de ses terres pour y faire construire le Centre hospitalier du Bois Petit, devenu suite à la réhabilitation de ses locaux, un EHPAD.
Dans les années 1840-1850, son propriétaire est l’industriel Buddicom père, des ateliers de chemins de fer de Sotteville.
Au XXème siècle, il appartint à la famille Ruquier entrepreneur de travaux qui construisit un grand nombre de bâtiments et de maisons sur la rive gauche de la Seine.
Monsieur Ruquier vendit son château, dépendance et terres à l’Etat qui remit l’ensemble à la commune comme terrain de compensation, car l’édifice, après la Seconde Guerre Mondiale, était en très mauvais état. Il fut démoli en 1961. A sa place, non l’immeuble de l’hôtel de ville, mais la place de l’Hôtel de ville. Le bois de la Garenne constitue un vestige du parc.


Château en Pays de Caux

17 octobre 1777

Mardi 7 du courant, à sept heures & demie du soir, le feu prit aux bâtimens (sic) de la basse-cour au Nord de la grande Ferme du Château de Nienville au pays de Caux ; en  moins de deux heures plus de 300 pieds de bâtimens (sic) ont été réduits en cendre, sans qu’il ait été possible d’arrêter l’incendie. on a eu à peine un quart-d’heure pour arracher aux flammes un bâtiment servant de poulailler, pour couper la communication, dans l’intervalle de pieds seulement ; des écuries, bûchers, remises du Château, qui formoient une suite immense de bâtimens (sic), auroient également été incendiés . Une grange, écurie, quatre bergeries, une vacherie & autre petits bâtimens (sic) ont été réduits en cendre, avec dix-huit milliers de grains, d’avoine, de pois, vesces, seigles, orges, en grains & autres fourages, apartenans (sic) au Fermier. Tout le pourtour de ces bâtimens (sic), environné de hangards (sic), sous lesquels étoient la plus grande quantité de sommiers, arbres à pressoir & autres bois de charpente, merciers (sic)  de la plus grande conséquence, ont été brulés.  La perte du Propriétaire & de son Fermier, est évaluée à plus de 40000 livres. Le feu a été mis à  3 endroits par un incendiaire ignoré.
On n’entend parler que d’incendies, & ce sera toujours de même, tant que l’on couvrira en paille ; des couvertures en tuile éviteroient en grande partie ces malheurs.

Incendie criminel, assurément. La prospérité a, de tout temps, engendré envie et jalousie.

Où est ce château ? Le savez-vous ?
Si oui, merci de me donner quelques précisions.
J’ai mis toutes les orthographes possibles, car souvent il y a des erreurs dans les noms, mais rien de rien !
Un petit peu d’aide ? Merci !


On demande nourrissons !

7 novembre 1777

Une nourrice voudroit trouver un Nourrisson ; elle desireroit que ce fût de quelqu’un en place ; elle ne veut point au-dessous de 200 livres elle est du fauxbourg (sic) de Louviers. S’adressera à M. Compin, Chirurgien, rue Beffroy. Son adresse est à Louis Nach fils, à Saint Germain de Louviers. A louviers.

Dans la paroisse de Saint-Germain à Louviers, je n’ai découvert aucun « Nach », mais le nom était-il bien orthographié.

Il  était courant que des enfants soient mis en nourrice. Les alentours de  Paris et Rouen étaient recherchés, car l’air y était, disait-on déjà, de meilleure qualité que dans les villes.
Des « organismes » se chargeaient de conseiller des nourrices aux familles et attendaient d’avoir un certain nombre d’enfants pour les transporter. Ces petits âgés, pour la plupart, de quelques jours voyageaient dans des conditions déplorables, entassés dans des lieux sans confort, ne recevant de nourriture qu’une fois arrivés à destination.
Beaucoup mouraient pendant le trajet ou dans les heures suivant leur arrivée dans les familles nourricières.  Seuls les plus robustes survivaient.

A Louviers, notamment, j’ai trouvé dans les actes de décès un grand nombre de ces petits et, dans les lettres adressées au maire de la ville, des revendications et querelles pour pensions impayées ou layettes non restituées suite à un décès. Par contre, ces courriers ne mentionnaient aucun regret ni chagrin de la perte des bébés. Il meurt tellement d’enfants, en ces temps-là,  qu’ils sont quantité négligeable !


Un chaircutier pas trop précautionneux !

22 novembre 1777

Il y a eu le 3 octobre, à Dreux, 6 sœurs de l’Hôtel-Dieu empoisonnées pour avoir mangé du cochon acheté chez un chaircutier (sic) qui l’avoit mis dans une bassine de cuivre. Comme la médecine est venue promptement à leur secours, on ne croit pas qu’elles en meurent. Mais il y a encore 8 autres personnes malades qui ont acheté et mangé du même cochon, entre autre un nommé Villeneuve, Cordonnier ; qui, dit-on, est très-mal (sic). On parle aussi de beaucoup de gens à la campagne qui ont fait leur provision chez le même chaircutier (sic), sur-tout (sic) celles dans lesquelles on prépare le petit-salé, étoient quelquefois couvertes de verd-de-gris (sic). L’événement qu’on raporte (sic) aujourd’hui, justifie le danger qu’il y a de se servir de pareils vaisseaux. Il nous semble qu’on devroit les proscrire chez tous ceux qui préparent ces sortes d’alimens (sic) pour le public.

Aucune des 6 sœurs ne décéda, ce qui est heureux, sauf en ce qui concerne mon enquête. Sans « cadavre », je ne peux retrouver les noms !
Le nommé Villeneuve se remit aussi de cette intoxication.
Alors, si on doit tirer une morale à cette histoire : vérifiez bien avant de manger des morceaux de porc que ceux-ci aient une belle couleur rose. Si vous apercevez un peu de vert, ne le mangez surtout pas.


Question de mathématique

5 décembre 1777

Deux Fabricans  (sic) de la Campagne s’en retournant de Rouen ont fait un pari, l’un deux dit à l’autre, parlant de commerce ; « je veux gagner contre vous que vous avez moitié plus d’ouvriers que moi », l’autre a gagé que non ; celui qui a gagé contre l’autre a vingt-cinq ouvriers, on demande combien que celui qui doit en avoir moitié plus, tels que la gageure a été proposée ;  doit en avoir : un d’eux prétend que pour en avoir moitié plus, le nombre doit être de trente-sept & demi ; au contraire, l’autre prétend qu’il doit en avoir cinquante. On prie les personnes éclairées de vouloir bien décider la question par la voie des Annonces.         

Alors ? Qu’en dites-vous ? Vous pouvez répondre par le biais de ce blog.

Petite précision : Depuis 1777, aucune réponse à cette question mathématique dans les pages du journal. Tenaces, les lecteurs cherchent-ils encore la solution du problème ?



On ne se méfie pas assez des champignons

19  décembre

La ville de Toulouse vient d’avoir sous les yeux un nouvel exemple de ce que l’usage inconsidéré des Champignons doit avoir d’effrayant. Une famille composée de cinq personnes, trois Maîtres, (Mere (sic), Mari & Femme) & deux domestiques, ((Mere (sic) et Fils) s’est trouvée empoisonnée, pour avoir mangé, entr-eux (sic), huit champignons, dont sept petits avoient contracté, dans la cuisson, la qualité vicieuse du plus gros. Le Maître avoit mangé la moitié du gros Champignon. Les accidens (sic) les plus fâcheux (la mort exceptée) furent la suite de sa fausse confiance. La cuisiniére (sic) qui avoit mangé la plus grande partie de l’autre moitié, ayant voulu, par zèle pour le service de ses Maîtres, résister au mal, finit dix-huit heures après, par éprouver les plus cruels symptômes du poison. Entre les Maîtres, la Mere (sic) et la Bru, qui n’avoient mangé que les Champignons d’une qualité altérée, & le jeune Domestique qui n’avoit goûté que la plus petite partie du gros, ont été très-malades (sic). La Bru n’est point encore parfaitement remise. Sans les soins les plus actifs qu’on a pris de l’époux, à qui il reste encore d’assez violents ressentimens (sic), il auroit succombé.
Comment, après tant d’exemples, peut-on risquer ainsi sa vie ? On devroit bien les exclure des Cuisines, ainsi que les ustensiles de cuivre, & ne pas se confier à l’imbécile prévention d’un Cuisinier.

Je n’ai rien pu découvrir sur cette famille. D’ailleurs difficile car aucun nom n’a été mentionné dans l’article.
J’ai donc repris les actes de décès des paroisses de  la ville de Toulouse, mais rien non plus !
Sans doute parce qu’ils n’ont, ni les uns, ni les autres péris.



Peu de feuilles pour achever l’année 1777.
Quelques intoxications, sans décès. Une chance toutefois.
Quelques cancans sans grande importance……

Cela me laisse sur ma faim.
J’attends avec impatience l’année 1778.


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