mercredi 28 septembre 2016

L'AFFAIRE DES CARDINAUX ........ suite


Le juge Perrin clôt l’enquête.
N’y avait-il pas eu cent vingt huit témoins auditionnés au cours des six derniers mois ?
Perrin redonne alors le dossier au juge Pommier qui interroge, le 27 frimaire an XIII, un cent vingt neuvième témoins.
Encore un !
Cela ne finira donc jamais !

Jacob Wilhem, marchand de bétail à Vandoeuvre, arrondissement de Bar-sur-Aube raconte.
Il revenait d’Alsace et retournait chez lui, le 13 floreal an VI (mai 1798) quand il a été attaqué vers deux heures du matin par deux hommes en habit de garde national. C’était près de Liffol-le-Grand. L’un lui avait demandé l’heure avant de lui donner un coup sur la tête. L’autre lui avait pris son sac contenant mille sept cents francs. Il avait toujours soupçonné François Arnould, mais ne peut l’affirmer.

Le juge communique le dossier au ministère public, au magistrat de sureté Delpierre, substitut du procureur général impérial de la cour de justice criminelle des Vosges.

Des défenseurs sont commis d’office :
·         M. Martin, avoué à Epinal, pour François Arnould et sa femme.
·         M. Maurice, pour Sébastien et Joseph Arnould.
·         M. Collin, avoué à Epinal, pour Agnès Chassard et sa fille.

Le 15 thermidor an XIII (4 août 1805), Epinal est en effervescence. Une multitude de personnes venue des villages environnants, ainsi que les cent douze témoins cités par l’accusation se sont déplacés. La Cour de Justice Criminelle, présidée par Joseph Hugo, conseiller à la cour de Nancy, doit juger les « Cardinaux »,.
Joseph Hugo a près de soixante ans. Il a été notaire royale au bailliage de Mirecourt en 1790 et administrateur du département des Vosges. Il a été élu le 4 septembre 1792, député à la Convention. Malade, presque aveugle, il a été déchu de son mandat le 30 septembre 1793. Quelques temps après, il est entré à la Cour de Nancy.

Le premier assesseur : M. Derivaux.
Le second assesseur : Armand Papigny.
Le ministère public est représenté par le procureur général Derasey, ancien avocat au parlement de Lorraine.
Douze jurés et trois suppléants tirés au sort.

Devant les accusés, les avocats, Maitres Martin, Collin et Maurice.

Sur les débats du procès, aucun document n’a été conservé.
On sait seulement que sur les cent douze témoins à charge, trois étaient morts et deux n’avaient pas été retrouvés dont Jeanne Rose Emonet qui avait quitté le pays pour une destination inconnue. Sa conscience la tourmentait-elle ?
Douze témoins à décharge dont l’identité, toutefois, restera à jamais ignorée.

Devant le déferlement d’accusations les « Arnould » ne font que nier et toujours nier. Ils sont innocents et le crient fort et haut, mais ne sont pas entendus.

Le 19 thermidor, après cinq jours d’audience, le verdict est rendu.
Les accusés sont, à l’unanimité, déclarés coupables d’avoir assassiné les « quidams inconnus » à Vittel, crimes effectués de l’an II à l’an VIII.
La mort pour Agnès et ses quatre enfants, Thérèse, François, Joseph et Sébastien.
Quant à Thérèse Hatier, épouse de François Arnould, elle est condamnée à vingt ans de fer. Elle est conduite, le 24 thermidor, par l’huissier Charles Ory, accompagné de deux gendarmes, sur la place de Grève à Epinal, attachée à un poteau et exposée. Sur un écriteau, ses nom et prénom, âge, profession et la cause de sa condamnation.
La honte ! Elle a sûrement reçu injures, fruits pourris et crachats......

Les cinq condamnés signent un pourvoi en cassation qui est rejeté.
Le 29 fructidor (16 septembre 1805), revêtus d’une chemise rouge, tous les cinq sont conduits en plein midi, sur la place de Grève, aujourd’hui place de la Bourse à Epinal.
Des exécuteurs de Nancy, Metz et Colmar sont venus assister le bourreau d’Epinal.
La foule est immense. Les distractions ne sont pas si courantes !!
Un peu avant midi toutes les cloches des églises de la ville sonnent le glas.
Le silence se fait.
Les têtes tombent.
D’abord Thérèse Arnould, épouse de Joseph Duvaux, puis celles de Joseph, Sébastien, François et enfin, celle de leur mère, Agnès.

Epinal – Actes de décès – 29 fructidor an XIII

L’an treize de la république le 29 du mois de fructidor par devant nous Claude Charles nicolas Launay..... sont comparus Charles Ory huissier de la cour criminelle des Vosges résidant à Epinal agé de vingt neuf ans et joseph Aymonin commissaire de police à Epinal agé de soixante cinq ans lesquels nous ont déclaré que Therese arnould agee de trente deux ans née à Vittel Département des Vosges y domiciliée fille de feu françois arnould de son vivant marchand de bétail à Vittel et de agnès Chassard son epouse residant encore audit Vittel epouse de Joseph Duvaux chaumier à Valfroicourt est decédée en cette ville ce jourd’hui à midi.

L’an treize de la république le 29 du mois de fructidor par devant nous Claude Charles nicolas Launay..... sont comparus Charles Ory huissier de la cour criminelle des Vosges résidant à Epinal agé de vingt neuf ans et joseph Aymonin commissaire de police à Epinal agé de soixante cinq ans lesquels nous ont déclaré que Joseph arnould agé de trente six ans né à Vittel département des Vosges y residant en qualité de marchand de bétail epoux de Catherine Rippard résidant encore au dit lieu fils de feu françois arnould de son vivant marchand de bétail audit Vittel et de agnès Chassard son épouse résidant encore au dit lieu est décédé en cette ville aujourd’huy a midi et quelques minutes ......


L’an treize de la république le 29 du mois de fructidor par devant nous Claude Charles nicolas Launay..... sont comparus Charles Ory huissier de la cour criminelle des Vosges résidant à Epinal agé de vingt neuf ans et joseph Aymonin commissaire de police à Epinal agé de soixante cinq ans lesquels nous ont déclaré que Sébastien arnould age de trente cinq ans né à Vittel département des Vosges, marchand de bétail résidant à senonge epoux de agnès grandgerard residant auduit senonge fils de feu françois arnould de son vivant marchand de bétail audit Vittel et de agnès Chassard son épouse résidant encore au dit lieu est décédé en cette ville ce jourd’huy à midi et quelques minutes


L’an treize de la république le 29 du mois de fructidor par devant nous Claude Charles nicolas Launay..... sont comparus Charles Ory huissier de la cour criminelle des Vosges résidant à Epinal agé de vingt neuf ans et joseph Aymonin commissaire de police à Epinal agé de soixante cinq ans lesquels nous ont déclaré que françois arnould agé de quarante et un ans, né à Vittel département des Vosges marchand de betail residant audit lieu epoux de thérèse hattier fils de feu françois arnould de son vivant marchand de bétail audit Vittel et de agnès Chassard son épouse résidant encore au dit lieu est décédé en cette ville ce jourd’huy a midi et quelques minutes .....


L’an treize de la république le 29 du mois de fructidor par devant nous Claude Charles nicolas Launay..... sont comparus Charles Ory huissier de la cour criminelle des Vosges résidant à Epinal agé de vingt neuf ans et joseph Aymonin commissaire de police à Epinal agé de soixante cinq ans lesquels nous ont déclaré que agnès chassard veuve en premieres noces de françois arnould et en secondes de gabriel hocquard residant à Vittel née à la Chapelle-aux-Bois département des Vosges agée de soixante sept ans fille des defunts jean chassard et de anne martin son épouse  de leur vivant residant à Vittel est decécée en cette ville cejourd’huy à midi et quelques minutes......

Tous cinq reposent dans un coin du cimetière d’Epinal. Personne ne viendra fleurir leurs tombes.

On est à la veille d’Austerlitz.
Tous semblent oublier très vite cette affaire.
Cette affaire est troublante par plusieurs points.


Premier point :
Il est question d’ossements enterrés dans une carrière et aussi dans un jardin.
Des os en mauvais état, car décrits comme « dissociés ».
Un médecin affirme qu’il y a des os de femmes et d’un garçon de quatorze ans.
Mais, personne n’a témoigné avoir vu des femmes chez les Arnould.

Second point :
La carrière se trouve en bordure de la maison des Arnould.
Ce n’est pas une carrière en plein bois. Elle longe une des rues de la ville de Vittel. Une rue que chacun peut emprunter à toute heure. De plus, c’est une carrière communale dans laquelle les habitants peuvent aller chercher des pierres.
Des assassins récidivistes n’auraient jamais enterré leurs victimes dans un lieu fréquenté où chacun pouvait venir creuser.

Troisième point :
Les odeurs ?
Il est certain, en effet, qu’elles provenaient de l’activité du tanneur et non des cadavres et ossements.

Quatrième point :
Les volets toujours fermés..... Et justement ouvert un soir où les Arnould commettaient un assassinant dans leur propre cuisine.
Des assassins bien peu précautionneux !

Cinquième point :
Les Arnould. Une famille de rustres comme il y en avait beaucoup à cette époque où l’alcool était consommée abondamment. Une famille qui avait connu la misère et avait acquis un peu de bien. Cela fait toujours des envieux. Il ne faut pas sortir du lot, cela devient tout de suite suspect.

Sixième point
Les témoignages ? Plus de cent personnes !
En fait que des ragots ! Des récits de querelles de voisinage pour tout et pour rien.
Chacun rapporte un fait qu’il rattache à l’affaire avec de plus en plus de détail au cours de l’instruction du juge.
La rumeur enfle, grossit et chacun des soi-disant témoins ajoute sa touche personnelle dans le récit qui prend ainsi des proportions disproportionnées.

Septième point
Les victimes et notamment les frères Didiot. Marchands de bétail, ils venaient régulièrement à la foire et depuis huit ans, on ne les voyait plus. Ils étaient trois et il y en avait même un quatrième.
Un des témoins a renseigné très précisément le juge en indiquant d’où ils venaient, où ils habitaient.
Aucune recherche n’a été engagée pour les retrouver. Et pourtant, au moment de l’exécution de leurs « assassins », ils étaient bien en vie, eux.

Huitième point
Les témoins capitaux, ceux qui, par leurs récits, ont fait basculer le verdict vers la mort, ne furent en fait qu’un « pauvre garçon », Michel Huraux et une « vieille fille », Jeanne Rose Emonet.
Michel Huraux, le rejeté, se trouve ainsi pour la première fois de sa vie en pleine lumière. Il existe, on l’écoute !
Jeanne Rose Emonet prend d’un coup de l’importance, elle aussi. Pourtant, elle s’enfuit et ne parait pas le jour du procès.


Le dossier était donc vide !
Mais, pour calmer l’effervescence de la ville, pour faire taire les haines, il fallait un ou des coupables. Les Arnould par leur caractère brusque et violent correspondaient tout à fait au profil des assassins recherchés, puisque assassins il y avait.



Concernant les ossements :
Dans son ouvrage, Louis Sadoul explique qu’il s’était penché sur les ossements. Cherchant à comprendre, il s’était rapproché de personnes compétentes comme le docteur Pierre Parisot, professeur de médecine légale à l’Université de Paris et Georges Goury, préhistorien enseignant à la Faculté des lettres l’histoire des anciens âges.
Selon eux, l’état des ossement fragmentés et en mauvais état atteste qu’il s’agissait des restes d’un très ancien cimetière dont on avait oublié l’existence. Sans doute un cimetière de l’époque gauloise, barbare ou mérovingienne. En effet à ces époques anciennes, les corps étaient enterrés dans des carrières.

Et les victimes, les Didiot ?
Comme je vous le disais plus haut, le jour de l’exécution de leurs « assassins », ils étaient bien en vie.

Il y avait bien trois frères dont le nom n’était pas Didiot, mais Dediot.
Il y avait Jean-Baptiste, Bonaventure et Clément Pierre et un quatrième, en effet, Claude, fils de Jean-Baptiste.

Jean Baptiste Dediot était né le 15 mai 1755, à Thoisy-la-Berchère.
Jean baptiste fils legitime de Jean Dediot marchand à Thoisy et de Louïze maillard ses pere et mere a été baptise le quinze may 1755 a eu pour parein jean Baptiste pernot manouvrier eu..... (dans la pliure du registre) et pour mareine Reyne Dediot sa tante le parein et la mareine sont soussignés.

Il décéda le 12 janvier 1806 à Saulieu.
L’an mil huit cens six le treize janvier a dix heures du matin devant nous.... sont comparus Monsieur Jean Baptiste marie therèze Gilles propriétaire demeurant à Saulieu age de vingt huit ans gendre du defunt ci-après et Monsieur Guillaume Claude Charles aussi propriétaire demeurant au dit saulieu, agé de trente sept ans cousin germain du dit defunt lesquels nous ont déclaré que Monsieur Jean Baptiste françois Dediot propriétaire demeurant à Saulieu, natif de thoisy la Bergere canton de saulieu agé d’environ cinquante cinq ans époux de Madame Denize anne Royer, fils des furent jean Dediot vivant marchand au dit thoisy et Louise Maillard, est decedé hier 12 janvier, en son domicile rue de l’ (illisible) à trois heures du soir.......


Bonaventure Dediot naquit, le 16 mai 1762, également à Thoisy-la-Berchère.
Bonaventure fils de legitime mariage de jean Dediot marchand à Thoisy et de Louise Malliard ses père et mere né et baptisé le seize may 1762 a eu pour parein M. Bonaventure Cordier marchand et pour mareine denault femme de jaque grigniard marchand a St Jean.....

Il décéda, lui aussi, après l’exécution des Arnould, le 29 juin 1813, à Thoisy-la-Berchère.
L’an mil huit cent treize, le vingt neuvieme jour du mois de juin à dix heures du matin..... sont comparus claude Moissenot fils, marechal demeurant au dit thoisy âgé de trente deux ans et jean Pommereau fils, menuisier demeurant au meme lieu âgé de vingt cinq ans tous les deux voisin du decede cy après nommé lesquels nous ont déclaré que le sieur Bonnaventure Dediot proprietaire audit Thoisy mari de Marie Dominique Couchard est decede cejourd’huy en son domicile à quatre heures du matin, âgé de cinquante un ans un mois et treize jours, ayant été né audit thoisy le seize mai mil sept cent soixante deux de legitime mariage de furent jean Dediot marchand audit thoisy et de Louise Maillard suivant qu’il est constaté par le registre des actes de naissances dudit an mil sept cent soixante deux, dans lequel domicile nous nous sommes transportés pour nous assurer ce décès.....


Clément Pierre Dediot vit le jour le 9 août 1767 à Thoisy-la-Berchère.
Clement pierre fils de legitime mariage des jean Dediot marchand à Thoisy et de Louise Maillard ses père et mere ne du neuf. Le dix aoust 1767 a eu pour par parrein Mr pierre Clement delamartiniere marchand demeurant au meaupas et pour marreine Demoiselle pierrette poncerot femme de Mr grausan marchand Demeurant à Goliouse ( ?) soussignez.
Je ne suis pas du tout sure du nom des lieux. Désolée !

Il épousa en première noces Thérèse Antoinette Girardin.
Bulgneville – acte de mariage – fructidor an III.
Ce jourd’huy vingt et un fructidor an troisieme de la Republique..... Clemen Dédiot fils majeur agé de vingt huit ans natif de toisy la Berchére du district de Saumure département de Cote d’Or negotiant demeurant audit toisy fils de feu jean Dédiot et de Louise Maillard agée de soixante douze ans d’une part et marie thérése antoinette girardin fille mineur agée de dix neuf ans fille de nicolas Etienne girardin president du tribunal du district de neufchateau et de catherine thérése perrin ledit girardin agé de soixante huit ans et laditte perrin de cinquante deux ans demeurant audit Bulgneville.... en presence de quatre temoins Claude Dediot agé de trente cinq ans negotiant a thil la ville... Michel Picard agé de vingt et un marchand demeurant audit Thil-la-Ville Charles Dediot frere du futur epoux charle Beugnon agé de vingt six gendarme de la Brigade de Bulgneville y demeurant Beaufrere de la future epouse Nicolas philbert gendarme de la même Brigade age de trente et un ans demeurant audit Bulgneville.....

J’ai découvert dans le registre des tables décennales que la couple Dediot/Girardin avait demandé le divorce le  14 germinal an V et que celui-ci avait été rendu à Bulgneville le          14 vendemiaire an XI. Je n’ai pas trouvé les documents.

Il épousa en secondes noces Marie Hébert à Avallon dans l’Yonne, le 20 février 1806.
L’an mil huit cent six le vingtieme jour du mois de fevrier à quatre heures du soir..... sont comparus en la maison commune le sieur clement pierre DeDiot divorcé de therese antoinette Girardin à Thoisy-en-Bergere departement de la côte d’Or âgé de trente huit ans, profession gendarme demeurant à Avallon département de Lyonne fils de feu Jean DeDiot profession marchand à Thoisy Cote d’or et feue Louise Maillard son epouse demeurant Thoisy-la-Berchère côte d’or d’une part et  Marie Hebert veuve de Jean Nicolas Ju.... ( ?) née à Seriers departement de la manche agee de trente trois ans profession marchande demeurant à Avallon fille de feu jean hebert marchand à Seriers et feue Letresor..... en presence de Sieur Isidor Lacroix ami du comparant trente ans marechal des logis de la gendarmerie imperiale demeurant à Avallon Sébastien Ladoucette ami du comparant cinquante deux ans gendarme a Avallon Jean Lechien ami de la comparante trente deux ans gendarme a Avallon Barthelemi Madelenet trente deux ans marchand à Avallon ami de la comparante


Je ne sais pas quand et où Clément Dediot décéda,  mais gageons qu’il a vécu pendant de nombreuses années après l’exécution des Arnould.

Ce qui est étonnant dans cette affaire, c’est que ce dernier frère était gendarme.... Il aurait donc  été facile de retrouver sa trace.
Bien sûr, il eût fallu avoir la volonté de faire rechercher cet homme.

Il est donc prouvé avec ce qui précède que nous sommes en présence d’une flagrante erreur judicaire.
Une terrible erreur qui entraina la mort de cinq personnes innocentes et de la condamnation  d’une sixième à vingt ans de prison.
Je n’ose imaginer l’état d’esprit des membres de la famille Arnould se débattant face à leurs juges, criant leur innocence, ne comprenant pas l’acharnement de leurs voisins et peut-être de certains de leurs amis.

Quelques témoins à décharge cependant. Mais devant la masse hurlante des accusateurs, ils ne furent pas entendus.

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