lundi 21 novembre 2016

MONSIEUR PAUL - Chapitre 4



Antoine pressa le pas. Puisqu’il fallait y aller, autant en finir au plus vite.
Ce fut même au pas de charge qu’il effectua le reste du chemin. Il arriva donc tout essoufflé devant la grille de la propriété de Monsieur Paul.
Il longea le mur, jusqu’au bout de la rue, revint sur ses pas. Aucun endroit de ce mur ne lui paraissait abordable.

Soudain, il entendit un grincement métallique. Paralysé par la peur, il n’osa se retourner.

Et si c’était un fantôme, agitant ses chaînes !

Pas vraiment, car il entendit une petite voix familière, lui dire :

« Pas la peine, la grille, elle est pas fermée ! »

Antoine fit alors volte-face :

« Qu’est-ce que tu fais là, toi ? »

Avec un sourire angélique, la fillette lança cette phrase d’une logique indéniable :

« Bah ! Heureusement que je suis là, car à tourner en rond comme tu faisais, tu seras encore là demain matin !
-      La punaise ! », pensa Antoine, mais au fond de lui, il n’était pas mécontent de voir sa sœur. Ainsi, il ne serait pas seul.

« Bon ! ajouta-t-il, d’un ton qui avait repris de l’assurance, faut pas perdre de temps. »

Les deux enfants franchirent la grille et traversèrent le parc jusqu’au perron. Antoine prit alors la direction des opérations.

« Je ne pense pas que la porte soit ouverte, chuchota Antoine. On va passer derrière la maison. Suis-moi et fais pas de bruit ! »

Derrière la grande bâtisse, il y avait bien une petite porte de service, mais celle-ci était fermée à clef. De plus, toutes les fenêtres étaient closes.

« T’as pas la clef ? demanda Flora.

Son frère haussa les épaules.

« C’est dommage ! ajouta la fillette.
-      Vas-tu te taire, souffla Antoine.

Mais au lieu de se taire, la fillette déclara :

« Puisque tu ne veux pas que je parle, alors je ne te dirai pas qu’il y a une petite fenêtre d’ouverte !
-      Bah, ça, par contre, tu peux le dire, mais en baissant d’un ton, car tu vas ameuter tout le quartier.
-      Je crois pas, car tout le monde dort.
-      Pas pour longtemps si tu n’arrêtes pas de discutailler.  Bon, tu l’ dis où elle est cette fenêtre ?

Pointant son index vers le sol, Flora indiqua ; « Là ! ».

En effet, au ras du sol, un soupirail offrait un passage, afin de pénétrer dans la demeure.

« Attends-moi, là, je vais voir si on peut passer. »

Antoine s’accroupit et dirigea le faisceau lumineux de sa lampe torche vers l’intérieur. Son inspection achevée, Antoine satisfait, déclara :

« Je pense que c’est possible. »

En disant cela, il passa ses jambes par l’ouverture et se laissa glisser jusqu’au sol, sans difficulté.

Flora s’était approché.

« Viens, lui commanda son frère. Assoies toi, les jambes vers moi. Ensuite, laisse-toi glisser, je vais t’attraper. »


Aussitôt dit, aussitôt fait, la gamine, agile comme un petit chat, rejoignit rapidement son frère qui déjà parcourait du regard les lieux, en les éclairant au mieux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.