mardi 31 janvier 2017

DE L'ANGE..... AU DEMON - La condamnation.



Journal « L’Abeille de Lorient »
30  novembre 1851

Les assises de l’Ille-et-Vilaine vont voir s’ouvrir le procès de la nouvelle Brinvilliers, Hélène Jegado, simple domestique, accusée de plus de soixante empoisonnements.
Dans toutes les maisons où elle a servi, elle a empoisonné quelqu’un, non pas pour voler, mais pour empoisonner. On assure qu’elle affectait une dévotion outrée, et que dans les maisons où elle venait servir, elle disait crûment à ses maîtres : Prenez garde, la camarade la mort me suit.... Plus de quinze témoins de Lorient sont assignés ; on cite entr’ autres l’honorable M. Dupuy de Lôme, capitaine de frégate en retraite, et toute sa famille qui a, comme lui, bu dans le temps le bouillon de la Brinvillers..........

Par ce début d’article, le décor était planté !


Les accusations ne concernaient pas seulement des crimes, il y avait aussi des vols.
La plupart des objets dérobés furent retrouvés dans le bagage d’Hélène Jegado.

Je vous soumets un petit aperçu des témoignages grappillés au fil des séances du procès dans « La gazette des tribunaux de Paris ».

Virginie Leblanc.
« Quand Hélène était au service de Monsieur Duperrou, mon parent qui demeure à Port-Louis, elle a volé des draps. »

Marguerite Moguero,
« Chez Monsieur le Curé de Plouerin, pendant son séjour, Hélène a forcé les tiroirs de ma commode. Elle m’a volé de l’argent. »

Laurent Perron.
Il confirma les dires de Marguerite Moguero. Hélène furettait partout, comme à l’affût.

Rose de Gouvelle, dame de Bavallon, propriétaire à Vannes.
« Hélène n’est pas restée longtemps. Elle avait pour habitude de voler. A part cela, je n’avais pas à me plaindre de son service. C’était une fille travailleuse. Elle avait toutefois un penchant pour le mensonge, surtout quand il s’agissait de faire accuser les autres domestiques de ma maison. »
Chez cette dame, Hélène vola : sept torchons – deux taies d’oreiller – deux mouchoirs – deux serviettes – une nappe – un couvre pieds – deux draps de lit.   

Emilie Roullié, dame Lejoubriou à Vannes.
« C’est Monsieur le Curé qui m’a prévenu qu’Hélène était une voleuse. D’ailleurs, elle m’a volé quatre torchons et un mouchoir. »

Madame Gaultier.
« Hélène a servi chez moi. Cela devenait insupportable avec les autres domestiques. Elle leur cherchait toujours querelles. Quel caractère hargneux elle avait !
J’ai découvert aussi qu’elle m’avait volé du linge. »

Monsieur Gauthier, rue Chateaurenault à Rennes.
« Hélène descendait souvent à la cave.... et pour cause.... le niveau des barriques baissait vite ! Elle me vola une serviette. »

Madame Charlet.
« L’accusée est restée à mon service quatre mois. Lorsque je l’ai embauchée elle m’avait dit avoir servi vingt-huit ans dans la même maison. Au début, son service était impeccable, puis elle devint rustre et grossière. Elle tomba malade et malgré mon insistance refusa de voir un médecin. Je crois bien qu’elle buvait derrière mon dos. Elle m’a également volé du linge. »

Monsieur Leclerc, menuisier à Rennes.
« J’ai connu Hélène en 1847. Elle m’avait prêté trois-cents francs. Elle a même été la marraine d’un de mes p’tits. En 1848, elle est revenu à Rennes et a vécu avec nous. En raison de son caractère détestable je lui ai demandé de partir. Avec la femme, c’était plus possible. Elle a volé, en partant, une hache et deux tasses. »

Dame Fleury et Dame Legendre.
Hélène avait servi dans la maison de ces deux dames. Peu de temps d’ailleurs !
Elles durent s’en séparer en raison de son caractère insupportable.

Madame Carrère.
« Hélène déroba dans ma maison une pièce de cordonnet de soie rouge d’une valeur de cinq francs et une cuillère en argent. »

Madame Charlet.
« C’est bien beau tout ça, mais c’est qui, qui me rendra les deux serviettes qu’elle m’a prise ? »

Monsieur Ozanne.
Précisa également qu’Hélène lui avait volé de l’eau de vie en assez grande quantité.

Monsieur Pitois, médecin.
« J’ai toujours vu dans cette femme un caractère bizarre. »

Monsieur Julien Guimart, recteur à Seglien.
«  J’ai connu Hélène lorsqu’elle était domestique Chez Monsieur Ozanne. Elle était violente et en discussion perpétuelle avec son maitre, homme faible et facile à intimider. Elle se disputait avec sa propre tante. Concernant l’arsenic, tous les domestiques avaient accès à ce poison, en raison des rats. »

La veuve Cadic.
« C’est le 28 décembre 1834 que j’ai appris que la veuve Torcy, ma tante était fort mal. Je suis allée la voir à Locminé. Deux jours après mon arrivée, elle était morte. C’est là que la fille Hélène est venue me voir et m’a dit : « Que je suis malheureuse ! Partout où je vais, le monde meurt. » Elle me fit pitié, et je la consolai, alors que la mort, c’était elle ! Ma tante avait été malade après avoir mangé une soupe. Hélène l’avait veillée et soignée. Dans la ville, on disait qu’Hélène avait le foie blanc et que son haleine faisait mourir. »


De l’avis de tous les témoins, dans ses différentes places allant de 1833 à 1841, Hélène se montra tour à tour méchante, immorale, hypocrite, affichant des sentiments religieux et d’affection pour ses maîtres ainsi que différents vices dont l’alcool.
Vices auxquels je peux ajouter le vol et ........ le meurtre !
Ouah ! Quel palmarès !



Quelques preuves sur la détention par Hélène d’herbes et de poudres ?

La femme Gouillas.
« J’ai eu connaissance des divers décès qui avaient eu lieu chez Monsieur le curé de Bubry. Quelle pitié ! On dit à l’époque qu’Hélène avait été renvoyée de cette maison pour vol et qu’on avait trouvé sous son lit des herbes vénéneuses. »

Marie Le Rouzic, débitante à Seglien.
« J’ai vu l’accusée mettre des graines de chanvre dans la soupe. »

Adèle Kerfeunten, cuisinière à Bubry, nièce du curé.
« Quand Hélène a quitté sa place, on a retrouvé sans son matelas des herbes et un petit pot contenant une sorte de souffre. »

Madame Carrere.
« J’étais pas très bien quand j’ai engagé Hélène. Elle m’assura connaitre des remèdes qui me remettraient sur pied. Elle m’en donna, en effet, en tisanes et dans du lait. Je suis restée malade plus de dix-huit mois après avoir bu ceux-ci. Et puis, elle faisait un emploi considérable de tabac. J’aimais pas ce vice. »

Marie Perel.
« Dans la malle d’Hélène on a retrouvé des clefs de différentes grandeurs. Pas besoin de dire à quoi pouvez servir tout cela ! Et puis, on a trouvé aussi trois sachets un contenant du safran, l’autre une poudre brunâtre et le dernier de la poudre blanche. Un matériel de sorcière. D’ailleurs on l’appelait « foie blanc », son haleine tuait ! »


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Il y eu d’autres témoins, ceux qu’on nommera les experts. Je les ai découverts dans « l’abeille de Lorient », en  date du 20 décembre 1851.

Témoin : Monsieur Bruté, père, médecin, a constaté que l’accusée a une tumeur squirreuse au sein gauche.
Maitre Dorange, avocat d’Hélène Jegado, au témoin :
Est-ce une maladie mortelle ?
Le témoin :
Elle peut être guérie.
Maitre Dorange, avocat d’Hélène Jegado, au témoin :
Savez-vous si l’accusée avait une affection d’estomac ?
Le président :
Bien des gens ont mal à l’estomac et ne sont pas des criminels.

Cette répartie de Monsieur le Président, déclencha des éclats de rire dans la salle.


Témoins : Monsieur le docteur Guepin de Nantes.
Maitre Dorange, avocat d’Hélène Jegado, au témoin :
Que pensez-vous de l’accusée ?
Le témoin :
Ce qui me semble ressortir des faits qui me sont connus, c’est une grande preuve d’intelligence, avec l’absence complète de cette moralité qui sert de contre-poids dans la vie. Les êtres ainsi conformés vont directement à leur but, sans s’inquiéter des obstackes. Ils ne sont susceptibles ni de remords, ni de repentir. Ils n’ont que des regrets et surtout celui de ne s’être pas débarrassés à temps des personnes qui les ont fait paraître devant les tribunaux.

Pour Monsieur le docteur Guepin, Hélène Jegado, était, bel et bien, responsable de ses actes.

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Devant ses juges, Hélène dut répondre de dix-sept chefs accusation, allant du vol, de la tentative d’empoisonnement, au crime d’empoisonnement ; les autres crimes, antérieurs, étant proscrits.

Monsieur Dubodan, procureur général, fit un réquisitoire de plus de deux heures dont voici quelques secondes, très édifiantes :
« Laissez-nous en terminer, Messieurs, rassembler tous les traits de ce caractère étonnant, exceptionnel, horrible que vous avez devant vous. Hélène est de ces êtres qui, dédaignant les secours de Dieu et des hommes, sont parvenus à se faire dans le crime une tranquille paix.
Elle fut de bonne heure abandonnée à ses méchants instincts ; elle n’a pas voulu les réprimer !......
Hélène fut de bonne heure méchante, emportée, ingrate, dissimulée, voleuse. Elle allait au pied des autels, chargée de ses crimes de la veille et de ses crimes du lendemain ; car elle en nourrissait la pensée, et ses crimes étaient des assassinats........ »

L’avocat d’Hélène, Maître Magloire Dorange, plaida la folie. Il mit tout son cœur à défendre sa cliente, il fut même brillant. Mais que pouvait-il devant toutes ses accusations et toutes ces preuves ?
Il finit sa plaidoirie par ces mots :
« Hélène Jegado est un phénomène, un fléau de Dieu que la société doit écarter de son sein, mais n’ayant pas eu la conscience des crimes qu’elle commettait, ne doit pas porter sa tête sur l’échafaud ».

Les jurés se penchèrent sur le « cas Jegado », pesant sa culpabilité et sur la peine à lui infliger.

Le 14 décembre 1851, la sentence tomba : « condamnation à mort ».
A la lecture de ce verdict, Hélène Jegado qui avait toujours proclamé son innocence, lança :
« J’aime mieux mourir innocente que vivre coupable. Ah ! Monsieur Bidard en répondra devant Dieu ! Il souffrira là-haut, et moi j’y serai heureuse..... Je suis innocente ! Je suis innocente ! »

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Laissons la parole au journaliste du :
« Journal des débats politiques et littéraires »
Dimanche 29 février 1852

Le 25 février dans la soirée, à Rennes, le procureur général transmit l’ordre de préparer l’exécution d’Hélène Jegado, condamnée à mort pour de nombreux empoisonnements. Cette femme depuis son entrée à la prison, avait joui d’une assez bonne santé, et n’avait point été alitée ; mais hier elle avait été très souffrante et avait dû garder le lit. On redoutait qu’en apprenant cette nouvelle, Hélène ne refusa de se lever, et qu’il ne faillit employer la violence pour la faire obéir ; on eut donc recours à un expédient. Hélène avait demandé à la sœur hospitalière un bain de pied pour le lendemain matin, on vint l’engager à le prendre de suite ; elle y consentit et se leva. Au sortir du bain, on lui offrit de prendre un peu de nourriture, et Hélène, qui aimait beaucoup la moutarde, consentit à manger des œufs durs à condition qu’on lui donnerait cet assaisonnement.
Ce petit repas venait de finir, quand M. Michel, gardien en chef, entra dans la chambre où était Hélène et lui donna communication de la lettre par laquelle le procureur général lui annonçait que le pourvoi et la demande de grâce étaient également rejetés. « Eh bien ! dit-elle, qu’est-ce que cela signifie donc ? Que veut-on maintenant ? »  - « Mon Dieu, Hélène, cela signifie qu’il faut vous préparer à la mort, car en pareil cas, la sentence est toujours exécutée dans les vingt-quatre heures ! ».
Hélène alors pleura abondamment et consentit à voir l’excellent abbé M. Tiercelin qui attendait dans une chambre voisine. La condamnée se confessa avec calme. Alors, l’honorable M. Tiercelin lui ayant demandé si elle ne voudrait pas, en dehors de la confession, faire des aveux complets, Hélène y consentit et avoua tous les crimes qui lui ont été reprochés.
A six heures quarante minutes, les exécuteurs de Rennes, de Vannes et de Saint-Brieuc se présentèrent pour faire la fatale toilette.
Quand il fallut lier les bras de la condamnées derrière le dos, elle eut un mouvement de très vive douleur, occasionné par le cancer qu’elle avait au sein gauche ; elle pleura, mais déjà elle ne semblait plus avoir qu’une vague conscience de ce qui l’entourait, et il fallut l’aider à monter dans la voiture qui attendait à la porte de la prison.
A peine y fut-elle, qu’elle laissa aller sa tête sur l’épaule de M. Tiercelin, qui approchait le crucifix de ses lèvres ; mais elle la releva à plusieurs reprises et adressa deux fois la parole à son confesseur.
Bientôt le cortège est arrivé aux pieds de l’échafaud ; on a aidé Hélène à mettre pied à terre, et elle s’est agenouillée sur la première marche, à côté de M. Tiercelin, qui a prononcé la dernière prière. On l’a relevée, et son confesseur l’a aidée à franchir les marches, accomplissant jusqu’au bout son pieux et admirable ministère. Quelques minutes après, la justice humaine était accomplie, et la foule s’écoulait en silence, tout émue de ce terrible spectacle.


Acte de décès – 26 février 1852 - Hélène Jégado.
Le vingt six fevrier mil huit cent cinquante deux a midi devant nous... ont comparu Mr Jean Jacob auguste Gognet, commis Greffier à la cour d’appel de Rennes âgé de quarante deux ans demeurant quai d’Ille et Rance ; et Mr Simeon mathurin Pointeau, conservateur du Palais de justice de Rennes y demeurant âgé de soixante deux ans ; lesquels nous ont déclaré que helene Jegado cuisinière âgé de quarante huit ans celibataire née à Plouhinec (Morbihan) fille de feu jean Jegado et de feu anne Lenoust** est decedée à Rennes ce jour à sept heures du matin.......
** il s’agit d’une erreur : le nom de la mère d’Hélène était Lescoët.


Le corps d’Hélène fut autopsié afin de découvrir la « marque du crime » qui devait se trouver en elle, bien visible. Rien, bien évidemment !
Son masque mortuaire se trouve au « musée de Bretagne », à Rennes.
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En réalité, il est très difficile de savoir combien de personnes Hélène fit passer de vie à trépas.
Ce fut bien après que les soupçons devinrent une réalité, que chacun se souvint qu’il y avait eu beaucoup de décès dans les maisons où Hélène avait servi.
Au moment des faits, la servante passait pour une miraculée en raison de son dévouement auprès des malades et des mourants.
On a avancé le chiffre de trente-six crimes en dix-huit ans.

La confession qu’Hélène fit à l’abbé Tiercelin, parut dans le Journal « L’Abeille de Lorient », le 7 mars 1852. La voici :

Lettre de l’abbé Tiercelin.

Mercredi soir à neuf heures et demie, Hélène Jegado fut avertie par le concierge de la prison que son pourvoi en grâce ayant été rejeté, elle devait subi sa peine le lendemain.
En recevant cette fatale nouvelle, Hélène Jegado répandit des larmes abondantes. Après quelques temps, elle devint plus calme et retrouva toute l’énergie de son caractère, cette fois pour manifester les plus touchants sentiments de repentir.
Elle demanda a être confessé, et permit que cette confession soit rendue publique après sa mort.
Elle déclara se reconnaitre coupable des empoisonnements, mais pas à sa sœur ni a deux autres personnes du presbytère de Guern.
C’est une méchante femme celle qui m’a donné le poison dont je me suis servie au début de ma « carrière criminelle ». C’est elle qui m’encouragea au crime et m’enseigna comment le faire en toute sécurité.
Après cette confession que je pris par écrit et que je lui ai lu devant quatre témoins, Héléne Jegado passa la nuit avant son exécution en prière.
A quatre heures et demie elle demanda à assister à la messe. A six heures et demie, elle a dû subir la fatale toilette, puis nous nous sommes acheminés vers le lieu de l’exécution.
Si il y avait foule, celle-ci resta silencieuse.
Arrivée au pied de l’échafaud, Hélène s’est agenouillée et a prié une dernière fois et reçu les suprêmes bénédictions de la religion.
Nous avons franchi ensemble les degrés de l’escalier, puis Hélène Jegado a cessé d’exister.
La jeunesse d’Hélène avait été honnête et vertueuse. Elle était née de parents probes et religieux.
A vingt neuf ans, elle rencontre une femme profondément perverse qui lui apprend qu’elle a un remède qui guérit toutes les maladies.
Voici le nom des quatre témoins :
·         Michel, gardien chef.
·         Emilie Michel, née Libert, surveillante des femmes.
·         Garçon, gardien.
·         Emilie Garçon, née Michel.

Il y eut aussi deux sœurs de la Charité :
·         Thérèse et Clémentine qui ont entendu la confession, mais pas signé le document.

Hélène ne dévoila pas le nom de cette étrange et machiavélique femme, celle par qui elle apprit la « pouvoir de faire mourir ».


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Pour écrire ce qui précède, j’ai consulté un grand nombre d’écrits, bien entendu.
N’ayant, malgré mon grand âge, pas vécu à cette époque.

J’ai donc lu que :
« Hélène empoisonna sa mère alors qu’elle n’avait que huit ans. Que son père ruiné dut vendre sa propriété et, de ce fait, placer Hélène pour qu’elle puisse au moins avoir un toit et de quoi manger. J’ai aussi lu qu’Hélène avait empoisonné son père et ses tantes et même sa soeur....... »

J’ai donc vérifié les dates des décès du couple Jegado.

Anne Lescoët, la mère d’Hélène, décéda le 22 décembre 1835, alors qu’Hélène avait trente deux ans et non huit ans.
Acte de décès – décembre 1835 – Riantec.
L’an mil huit cent trente cinq le vingt trois du mois de décembre à onze heures du matin.... sont comparu Jean Jegado journalier au village de Kervihan en cette commune veuf à la decedée et les temoins ci après philippe Nicol et Mathurin Lescoët agé de vingt huit ans neveu à la décédée les deux laboureurs au même lieu Lesquels ont déclaré que le jour d’hier à cinq heures du matin anne Lescoët agee de quatre vingt ans née en la commune de plouhinec fille de feus jean et d’anne porch et epouse du dit jean jegado est decedée en sa maison au dit kervihan ainsi que nous nous sommes assuré.......

Jean Jegado ne survécut que peu de jours au décès de son épouse. Il quitta ce monde, le 1er janvier 1836.
Acte de décès – janvier 1836 – Riantec.
L’an mil huit cent trente six le deux janvier à trois heures du soir, par devant nous .... sont comparus joseph Jegado journalier au port de Lorient demeurant au village de Loamiquelier en cette commune fils au décédé et les temoins ci après philippe Nicol age de cinquante ans et jean jacques Pasco age de trente neuf ans Les deux laboureurs au même lieu voisin au décédé Lesquels nous ont déclaré que le jour d’hier à deux heures du soir jean jegado age de quatre vingt ans veuf d’Anne Lescoët est decedé en sa maison au village de Kervihan en cette commune ainsi que nous nous sommes assurés.....

Ont-ils succombé tous deux sous le poison de leur fille Hélène ? Rien pour le dire... Mais, les divers ouvrages que j’ai consultés l’affirment.
Concernant les autres personnes de sa famille et notamment ses tantes, Hélène fut bien la main criminelle.
Pour contre, Hélène nia avoir tué sa sœur aînée, Anne.

D’Hélène reste une complainte...... en Breton !
Il reste aussi un gâteau, portant son nom, « Gâteau d’Hélène Jegado », dans lequel l’arsenic est remplacé par de l’angélique pour lui donner la couleur verte, celle du poisson.
Angélique et arsenic !
Vie et mort !
Ange et démon !

En voici la recette :


Ingrédients :

§  250 g de farine
§  100 g de beurre
§  100 g de sucre en poudre
§  75 g de fruits confits en morceaux
§  1 cuillère à soupe de raisins secs
§  50 gr d'amandes hachées
§  2 œufs entiers
§  1 jaune d'œuf (dorure)
§  5 g de bicarbonate de soude
§  1 pincée de cannelle en poudre

Comment procéder :

·         Dans un saladier, mettre le sucre, la cannelle, le bicarbonate et les œufs.
·         Ajouter le beurre en petits morceaux.
·         Mélanger le tout sans oublier d'écraser le beurre afin qu'il se mélange facilement aux autres éléments.
·         Ajouter petit à petit la farine.
·         Pétrir le tout pour obtenir une pâte lisse.
·         Ajouter les raisins secs, les fruits et les amandes hachées.
·         Pétrir une nouvelle fois. Votre boule doit être lisse mais pas trop ferme.
·         Fariner un moule et y mettre la pâte.
·         La tasser avec la main et la dorer avec un jaune d'œuf.
·         Décorer avec une fourchette.
·         Mettre à four vif


Avant de déguster ce gâteau.... Méfiez-vous tout de même !!



Sources
·         Gazette des tribunaux de Paris (Décembre 1851)
·         Journal « L’abeille de Lorient »
·         Fleur de Tonnerre de Jean Teulé que je vous recommande chaudement.

Le premier télé-film que j’ai regardé concernant cette affaire fut :
·         « Le cas Hélène Jegado » dans le casre d’une émission très prisée à l’épopque, en noir et blanc, « En votre âme et consciense ».


Le 18 janvier 2017,
à ne pas manquer, le film dans toutes les bonnes salles de cinéma
« Fleur de Tonnerre »
Un film de Stéphane Pillonca-Kervern
avec dans les principaux rôles :

Déborah François – Benjamin Biolay – Jonatha, Zaccaï......

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