lundi 23 janvier 2017

LA LEGENDE DES GIBOULEES DE MARS - Dernier chapitre.



Chaque matin, le petit monde des lutins, sous la présidence du lutin chef du village,  se réunissait dans la salle commune.
Cela  faisait, à présent, trois jours que le lutin postier était parti.

Avait-il rencontré la Fée des Glaces ?

Rien ne le disait. Le froid était toujours intense, bien que parfois le soleil brilla au-dessus des toits.
La neige fondait sous la chaleur du soleil de plus en plus intense.
Sur l’herbe apparaissait, timidement,  quelques fleurs de couleurs pâles.
Puis le ciel déversait neiges et grêlons.

« Le temps est détraqué, ce n’est pas possible ! », pensaient les petits lutins attentifs au moindre changement. « Nous passons de l’hiver au printemps  plusieurs fois par jour. »

En effet, de mémoire d’anciens, jamais pareille chose ne s’était produite.

Mais, il était vrai que la passation de pouvoirs entre les deux fées se faisait dans le calme et, de ce fait, le froid cessait immédiatement à la mi-mars pour voir s’installer un temps radieux qui devenait de plus en plus chaud jusqu’à la fête d’été où la Fée des Blés s’installait pour trois mois.


Au bout d’une semaine, une expédition composée de quatre lutins sportifs fut entreprise pour essayer de retrouver le lutin postier dont l’absence prolongée commençait à inquiéter la communauté.


Le temps plus clément et leur condition physique leur permirent d’accéder au sommet de la montagne en seulement deux jours.

Ce fut là qu’ils trouvèrent le lutin postier, enveloppé dans son duvet, exténué et presque sans vie.  Ils le réchauffèrent et l’alimentèrent avant de le redescendre au village.

Quelques jours plus tard, le lutin postier, encore alité, regardait le soleil entrer dans sa chambre par la fenêtre grande ouverte. Il avait repris des forces et passait pour un héros. N’était-ce pas grâce à lui que le beau temps s’était installé ?

A vrai dire, personne ne le sut vraiment, car le lutin postier ne se souvenait de rien, sauf peut-être de la vision courroucée de la  Fée des Glaces à côté de celle paisible de la Fée des Fleurs, avant de les voir toutes deux souriantes.

Mais le lutin postier n’avait-il pas rêvé ?


Non, le petit lutin postier n’avait pas rêvé car ....

La Fée des Glaces et la Fée des Fleurs, lasses de s’affronter, avaient conclu une paix en bonne et due forme. Mais, elles s’étaient tellement amusées en déchaînant les éléments, qu’elles décidèrent de perpétuer, d’année en année, ces joutes météorologiques, devenues  fausses querelles.
C’est pourquoi, encore aujourd’hui, à date anniversaire, nous devons subir des giboulées au mois de mars.



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