lundi 24 avril 2017

QUE FAIRE ? - Chapitre 7

Jeanne dormit mal cette nuit-là.
Quand elle s’éveilla, au petit matin, elle se sentait encore fatiguée.
Dehors, le jour se levait à peine et le coq n’avait pas encore lancé son chant triomphant, aubade au soleil.
Jeanne, la couette remontée jusqu’au menton, regardait, par la fenêtre, le ciel s’éclaircir peu à peu. Elle avait envie de flemmarder, de rester bien au chaud à rêvasser. Elle pensait au beau visage de son cycliste, Cédric, dont elle venait de faire la connaissance, rapidement certes, et qui l’avait invitée.......

Soudain, elle se redressa, s’assit sur son lit :
« Mais il m’a invitée ! » s’exclama-t-elle.

En peu de temps, elle se trouvait devant l’armoire dont elle avait ouvert la porte,  et passait en revue les tenues qu’elle avait emportées pour son court séjour.
« Mais, je n’ai rien à me mettre ! Je vais passer pour une nulle ! » se lamenta-t-elle.

Que pouvait-elle donc mettre ?

Un jean, avec un tee-shirt à manches courtes ? Trop sobre !
Une jupe, alors ?  Pas pratique, surtout si il y avait du vent !
Sa petite robe en dentelle ? Trop sophistiquée ! D’ailleurs, pourquoi l’avait-elle emportée, cette robe, sachant qu’elle venait dans un endroit ..... Enfin, vous avez compris !

Désespérée, Jeanne descendit en pyjama pour prendre son petit-déjeuner. Dans la cuisine, maman et tante Adélaïde bavardaient devant leur tasse de thé. Elles stoppèrent leur conversation à l’arrivée de l’adolescente.
Avaient-elles des secrets à cacher ? En temps ordinaire, Jeanne aurait fait une remarque désobligeante, mais l’heure était grave et elle n’avait qu’une seule idée en tête : sa tenue pour l’invitation.

« Bonjour ! lui lancèrent les deux femmes, avec un large sourire.
-          B’jour ! grogna Jeanne.
-          Oh ! Tu en as une tête ! Tu as mal dormi ? demanda Caroline,  avec un peu d’inquiétude dans la voix.
-          Bof ! grogna Jeanne.
-          Ok ! répondit Caroline, habituée au mutisme de sa fille, surtout le matin au réveil. Je te donne ton petit-déjeuner. Nous verrons après.

Jeanne, assise devant son bol de chocolat, la tête dans les mains réfléchissait encore et toujours. Elle finit par conclure :
« Que la vie est compliquée. Depuis plusieurs jours, je me barbe et me demande : Que faire ? Maintenant que je suis invitée, je rencontre un nouveau problème : Comment m’habiller ? ».
Mais elle garda cette pensée pour elle, ne voulant pas activer quelques réponses de la part de sa mère et de sa tante.
Elle entendait déjà leurs réponses, d’ailleurs :
-          Tu as suffisamment de choix, non ?
-          C’est un détail, tout cela !
-          Cela n’a pas d’importance, il y a plus grave !

D’abord, tout cela n’était pas vrai !
-          Elle n’avait pas tant de vêtements que cela !
-          Ce n’était pas un détail, c’était vital !
-          Cela avait une énorme importance, au contraire, elle devait se montrer sous son meilleur jour, attirer tous les regards et notamment celui de Cédric !
Qu’en savaient-elles maman et tante Adélaïde ? A leur âge, rien n’avait plus d’importance, et surtout pas les « détails ultra importants » que représentait la tenue vestimentaire des jeunes !

Se torturant le cerveau à en avoir la migraine, Jeanne finit par se dire qu’elle préférait décliner l’invitation plutôt que de se sentir ridicule !

C’était dit, elle n’irait pas !

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