jeudi 29 juin 2017

1783 – LA FIN DE L’ANNEE





22 Août 1783

A vendre ensemble ou séparément 3 Maisons, rue du petit Puits. La première, consistante en cave, boutique, cuisine, chambres, cabinet & grenier, est occupée par le sieur Derambur, maître Ecrivain. La seconde, consistante en cave, boutique, 3 chambres, grenier, est occupée sans bail par le sieur le Gay, maître Cordonnier. La troisieme (sic), consistante en cave, boutique, 2 chambres, est occupée par le sieur Vauchel, Tonnelier : il y a toute sureté pour l’acquisition, les deniers devant être remplacés.  S’ad. A M. Castel, Notaire.

La rue du « Petit-puits » a disparu en 1861 lors du percement de la rue Rollon.
Elle avait porté avant les noms successifs de :
·         Rue Ancelin, Asselin, Lancelin
·         Rue des Etuves du Petit-puits
·         Puis enfin, du petit-puits

On retrouva en 1867 le puits qui lui avait donné son nom.
Son emplacement : elle reliait la rue des Sénécaux et la rue Ecuyère. Pas très loin de la rue du Gros-horloge.

J’ai essayé de découvrir qui étaient le sieur Derambur, maître écrivain – le sieur Le Gay, cordonnier et le sieur Vauchel, tonnelier, mais je n’ai rien découvert.



Malbrough s’en va en guerre !

5 septembre 1783

Toutes les Modes ont disparu en un instant au nom de Marlborough ; les coiffures, les frisures, les habits, les chaussures, tout est à la Marleborough (sic) ; les enfants ne chantent autres choses, les aveugles jouent l’air dans les rues ; Si cet homme, trop celebre (sic), revenoit, il auroit lieu de s’étonner. On verra sans doute avec plaisir un extrait de sa vie : tout le monde ne lit pas l’Histoire ; les Romains sont bien plus intéressants.
Chruchill, d’abord comte, puis Duc de Marleborough (sic), nâquit (sic) en 1650 a Ashe en Angleterre, dans le Desvonhire (sic) ; il commença à porter les armes en France sous Turenne ; on ne l’appelloit (sic) à l’armée, que le bel Anglois. Mais le Général François qui s’y connoissoit,  jugea que le bel Anglois seroit un jour un grand homme.
Sa figure, les agréments de son esprit, le rendirent les délices de la Cour de Charles II, Roi d’Angleterre.
Mareleborough (sic) déploya ses talents militaires dans la guerre de la succession de 1701 : aussi grand politique & plus grand Capitaine que n’avoit été le Roi Guillaume, il avoit cette tranquillité  de courage au milieu du tumulte, & cette sérénité d’ame (sic) dans le péril ; en un mot, ce que les Anglois appellent Iold-head, tête froide.
Guerrier infatigable pendant la campagne, Marleborough (sic) devenoit Négociateur aussi agissant pendant l’hiver.

Qui était ce personnage ?

John Churchill, premier duc de Marlborough, naquit en mai 1650 en Angleterre.
Il était le fils de Winston Churchill (1620-1688) et Elizabeth Drake (1622 – 1698).

Il épousa Sarah Jennings le 1er octobre 1678.
Cinq enfants naquirent de leur union :
·         Henriette        1681 – 1733
·         Anne               1682 – 1716
·         John                1685 – 1702
·         Elizabeth        1688 – 1713
·         Mary               1689 – 1751

L’article campe un homme de bel allure, vaillant soldat et aussi habile négociateur, mais vous le saviez déjà, car ayant, j’en suis certain chanté de nombreuses fois la chanson, « Marlbrough s’en va en guerre ! ».
Oui, cette chanson dont les paroles datent du XVIIIème siècle, vit sa mélodie adaptée par les Anglais qui lui donnèrent le titre de : « For He’s a jolly Good Fellow ».
La chanson fut connue à partir de 1781,  sous la plume de Beaumarchais qui l’avait faite chanter par le page dans sa pièce « le mariage de Figaro ».
Cette chanson fut alors très en vogue, autant dans les villes, les campagnes qu’à la Cour du roi de France.


Second couplet !

12 septembre 1783

On ne le suivra pas dans toutes ses campagnes, dont la plus célebre (sic) est celle de 1704, si funeste à la France par la perte de la bataille de Hochtet ou Bleinheim, que les princes Eugene & Marleborough (sic) gagnerent (sic) au mois d’Août sur les Généraux François, dont ils détruisirent l’armée, & perdirent en 24 heures 100 lieues de pays en Allemagne.
L’Angleterre érigea à la gloire de son Général, un palais immense qui porte le nom de Bleinheim, parce que la bataille d’Hochstet porte ce nom en Allemagne & en Angleterre. L’Empereur le créa Prince de l’Empire.
Marleborough (sic) ayant désaprouvé (sic) trop ouvertement la paix conclue avec la France, fut disgracié par la Reine Anne, dont il avoit été le favori, perdit tous ses emplois, & se retira à Anvers.
A l’avénement (sic) du Roi Georges, successeur de la Reine Anne à la couronne d’Angleterre, Marleborough (sic) fut rappellé (sic) & rétabli dans toutes ses charges, dont il se démit quelques années après. Il mourut en enfance ( sic ????), en 1722, âgé de 73 ans, à Windsorlodg.
On vit le vainqueur d’Hochstet, heureux toute sa vie, un des plus grands hommes de son sicle (sic), & l’idole de sa patrie, jouer au petit palet avec ses Pages, & s’amuser avec des enfants.
Il disoit à un Seigneur François, qui lui faisoit compliment sur ses victoires de Flandres : « vous savez ce que c’est que le succès de la guerre, j’ai fait cent fautes, & vous en avez fait cent une. »
Une anecdote singuliere (sic) sur Milord Marleborough (sic), c’est qu’il a porté toute sa vie les chaînes d’une Demoiselle de Troyes, appellée (sic) Collot ; elle étoit fille d’un Avocat ; son frere (sic) étoit Curé de Neuville.
Ce Héros en devint amoureux à paris ; elle l’a toujours accompagné dans tous ses voyages, à l’armée, dans sa voiture, habillée en homme.
Cette demoiselle Collot est morte avant Marleborough, qui l’a beaucoup regrettee (sic).

La deuxième bataille de Höchstädt, appelée aussi bataille de Hochstett ou bataille de Blenheim, fut livrée le 13 août 1704. Elle fut la bataille la plus importante de la Guerre de Succession d’Espagne.

John Churchill décéda le 16 juin 1722 à Windsor, il avait 72 ans.

Par contre je ne sais pas qui est cette demoiselle Collot. J’aurais aimé pourtant le découvrir, car ce devait être un sacré personnage !

Vous connaissez, bien évidemment, Sir Windson Churchill, né le 30 novembre 1874 et décédé le 24 janvier 1965.
Je ne vous apprendrai rien si je vous dis que c’était un homme politique britannique, plusieurs fois Premier Ministre, leader du Parti Conservateur, animateur de l’effort de guerre britannique et l’un des protagonistes de la victoire alliée et qui fut prix Nobel de Littérature en 1953 ainsi qu’un peintre très renommé..

Par contre, vous ne savez peut-être pas qu’il était un descendant direct de John Churchill. Comme tous  les enfants Windson a-t-il chanté « « For He’s a jolly Good Fellow ». en sachant que c’était d’un de ses grands-pères qu’il s’agissait ?


Quintuplés !

3 octobre 1783

La femme d’un Négociant de Konigsberg, en Allemagne, est accouchée au commencement de Septembre, de cinq enfants, 3 garçons & 2 filles ; tous se portent bien, ainsi que la mere (sic).

Rien sur cette famille allemande dont le nom ne nous est pas révélé. Mais le fait étant remarquable, j’ai souhaité vous le soumettre.
Il est dit que les enfants se portaient bien, mais ne devant pas être très gros, ont-ils vécu longtemps ?


Encore un orage !

3 octobre 1783

Le 13 Août dernier, on essuya à Roveredo, ville d’Italie, un grand orage ; la  foudre tomba sur l’Eglise paroissiale de S. Marc, qu’elle parcourut dans toute son étendue, ouvrant toutes les armoires, les portes & les fenêtres. Elle renversa sur l’autel le calice dont se servoit un Prêtre qui disoit la messe, & qui tomba de frayeur. On trouva ses chaussons brûlés, sans que son pied, ses bas ni ses souliers fussent endommagés ; la ceinture de ses caleçons & un morceau de sa chemise étoient également brûlés ; il n’avoit d’autre mal qu’une legere (sic) blessure à la tête, qui avoit été causée par sa chûte (sic). Ce qu’il y a de plus extraordinaire, c’est que cet Ecclésiastique, àgé de 84 ans, remis à présent de sa frayeur, se porte non-seulement à merveille, mais on dit que depuis cet accident, il n’a plus besoin de lunettes, dont il faisoit auparavant usage ; il marche d’une manière (sic) plus ferme, il se sent plus de forces qu’il n’avoit fait depuis plusieurs années, & il se trouve en quelque sorte ranimé.

Ce qui explique peut-être la pratique de « l’électrochoc » qui se répandit comme soin curatif !


Avis de recherche !

17 octobre 1783

Les parens (sic) du nommé Jean-Baptiste Bochet, fils (le « de » omis) Jacques, & de Françoise Hotin, de la paroisse Duboisbordel, Diocèse de Rouen, demandent de ses nouvelles, s’il existe, ou des renseignements sur sa mort ; il est absent depuis environ 21 ans, & partit, soi-disant, pour faire son domicile à Paris. On prie d’en donner avis, à Rouen au sieur Dormeny, au Bureau des Mesureurs de Grains, Place de la Basse-vieille-Tour.


Pourquoi avoir attendu 21 ans ?

Il ne s’agit vraisemblablement pas de « duboisbordel », mais de « Bosc-Bordel », une commune de Seine-Maritime du pays de Bray, à quatre kilomètres de Buchy.
La faute n’est pas bien grande car « Bosc » signifie « Bois », auquel il a été ajouté « Bordel » qui devait être le patronyme d’un ancien propriétaire du lieu.

Jean-Baptiste Bochet a-t-il été retrouvé grâce à cet article ? Je ne peux vous le confirmer n’ayant rien trouvé le concernant, lui et sa famille.


Eruptions volcaniques

14 novembre 1783

Le premier jour de la Pentecôte de cette année, il s’est formé dans le Mont Skaftan, situé dans le district de Skafefield, un volcan qui s’est tellement developpé (sic), que tout le lac a été desséché, & ne forme plus qu’un terrein (sic) pierreux. Deux Eglises & huit maisons de paysans ont été brûlées à la fois & ne sont plus qu’une masse de pierres calcinés ; suivant les rapports qu’on enreçoit, la flamme rouloit comme une mer agitée, & embrasoit tout ce qu’elle rencontroit, de manière que terre, pierre, tout étoit enflammé ; on auroit dit un feu violent qui tantôt se répand avec impétuosité, tantôt ne suit sa marche qu’avec lenteur. D’après ces derniers avis, ce terrein (sic) de feu s’étend de plus en plus, de sorte qu’on peut dire avec certitude qu’il a déjà envahi un espace de terrein (sic) de plus de sept milles de large sur quatorze de long. Ce n’est pas à cela seul que ce (sic) réduit le mal ; on peut présumer, avec beaucoup de vraisemblance, qu’il est beaucoup plus considérable ; les vapeurs de soufre, de salpêtre, de cendre & de sable exhalées de la terre, ont tellement obscurci l’atmosphère, que tout le pays est abîmé dans les horreurs d’épaisses ténebres (sic). Depuis le huitieme (sic) jour après la Pentecôte, il a été impossible de voir et de distinguer le soleil, si ce n’est à son lever & à son coucher ; & alors il paroissoit comme une masse de fer rougie au feu & environnée d’une vapeur épaisse. Cette terrible nuit empêche d’avoir des détails plus circonstanciés, & l’on ne sait pas encore  positivement combien de nouveaux volcans se seront formés, & sur quelle étendue de terrein (sin) ce phénomene (sic) terrible de la nature se sera développé (sic). Ce qui mérite d’être remarqué, c’est que l’on distingue des éminences & de hautes montagnes mêmes (sic) dans les lieux où il n’y avoit ci-devant que des plaines. L’isle (sic) nouvelle, sortie du sein des flots, près des côtes de Kugleskiares, s’étend de plus en plus & brûle continuellement ; les pierres calcinées qui s’en élèvent, sont lancées jusques sur le rivage opposé. On ne peut pénétrer ce qui résultera de ces phénomenes (sic) nouveaux ; mais on pense, avec effroi, aux suites funestes qu’ils paroissent annoncer.


Les tremblements de terre et éruptions volcaniques en Islande se produirent pendant de nombreux mois, répandant une grande mortalité dans le pays et une immense misère. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.