jeudi 31 août 2017

Jeu de mains, jeu de vilains.

Jeu de mains, jeu de vilains.


Voilà encore une expression venant tout droit de ma grand-mère. Elle l’employait lorsque mon frère et moi, nous nous chamaillons et que cela se terminait en « bagarre ».
Dans l’esprit grand-maternel, il s’agissait là de jeu, plus ou moins dangereux, qui se terminerait inévitablement par des larmes.
Petite précision concernant les larmes : il s’agissait des miennes, mon frère, plus grand, était donc plus fort.
Mais connaissait-elle, grand-mère, toute l’histoire de cette formule dont elle usait copieusement ?

Remontons le temps, jusqu’au Moyen-âge.
Les vilains consistaient en une catégorie sociale qui habitait des fermes dénommée par le terme « villa ».
Hommes libres, les vilains cultivaient la terre qu’ils louaient à un seigneur à qui il devaient aussi payer des impôts tels la « taille », partie de leur récolte et donner des jours de travail, appelés « la corvée ».
Les vilains, lors des fêtes villageoises, s’affrontaient dans des joutes à mains nues.

« Jeu de mains, jeu de vilains » est donc un proverbe (1690) ;
Le mot « vilain », désignant quelqu’un de « rustre ».
Mais ce mot prit, peu à peu, un sens moral qui finit, par extension, à prendre le sens de « déplaisant ».

Tout compte fait, grand-mère avait raison, nous étions, dans ces moments de querelles, des enfants « déplaisants ».
De sales gosses, quoi !


Petit complément d’information :
Il existait une autre catégorie sociale, la plus pauvre, celle-là, les serfs.

Les serfs n’étaient pas des hommes libres, ils « appartenaient » à un seigneur et travaillaient pour lui. Ils pouvaient, toutefois, s’ils réussissaient à mettre de l’argent de côté, ce qui était fort rare, à acheter leur liberté. 

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