dimanche 14 janvier 2018

Il y a des mots comme ça .........



Oui, il y a des mots comme ça, qui sonnent bien et qui, même s’ils semblent vieillots ou un peu précieux, s’accrochent à notre langage quotidien.
Allez savoir pourquoi.

Pour ma part, vous l’aviez sûrement remarqué, j’en use et en abuse pour le plaisir de leur sonorité et pour leur pouvoir d’illustrer les phrases agréablement.

Je vous sens impatients.......
« Que va-t-elle encore déterrer du fin fond de ses vieux dictionnaires poussiéreux ? » Etes-vous en train de penser.
Il est vrai que des dictionnaires, j’en ai moult quantité, qui sont, je l’avoue, un tantinet usés à force d’utilisation. Une ribambelle, classée les uns à côté des autres sur mes étagères, toujours à portée de main, car ouvrages consultés, si ce n’est journellement, au moins, tout de même, une fois par semaine.
Je pense que vous avez deviné où je voulais en venir........

Vous avez raison, je vais réveiller pour vous, aujourd’hui, quelques-uns de ces mots qui désignent une quantité, mais nullement ces mots « fadouilles » comme : peu, beaucoup, énormément..... mais, ceux qui ont de la saveur,  du panache !


Moult !
Rien qu’à le prononcer, il emplit toute la bouche..... Et donc, sans savoir réellement ce qu’il signifie, on  se doute bien qu’il n’est pas insignifiant et qu’il a, même, une certaine importance.
Il est fort âgé ce mot, car il a fait son apparition vers 980. Issu de « Mult », adverbe venant lui-même du latin « multum », il désignait une grande quantité : nombreux – abondant.

Sorti d’usage au XVIème siècle, il fut remplacé par « beaucoup ».

Reste de lui, l’indication d’un tempo musical : « molto ».


Un tantinet !
J’adore ce mot.
Prononcez-le. Ne trouvez-vous pas qu’il est doux délicat, presque un murmure ?
Ce nom masculin fit son apparition dans la seconde partie du XVème siècle.
On employait aussi, un « tantin » ou un « tantelet ». Mots oubliés depuis longtemps.
« Tantinet » est un dérivé de l’adjectif « tantième » représentant une fraction non précisée d’une grandeur. En fait, on peut dire que « tantième » est la version ancienne de la notion de « pourcentage ».

Un « tantinet », très petite quantité d’un tout.


Et puis, cet autre mot......  joyeux comme des rires d’enfants !
Une ribambelle.
Plein d’entrain, il rebondit comme un ballon.
Il fit son apparition vers 1790, provenant sûrement d’un mot dialectal, « riban » désignant un « ruban ».
« Ribambelle », longue suite et donc, par extension, « grand nombre d’hommes ou de choses »,  ou encore suite de figures identiques dont une seule est dessinée sur le dessus d’un papier plié donnant ainsi, lorsqu’il est déplié, une guirlande.

Cette « ribambelle » donne ainsi une image de personnes guillerettes se tenant pas la main en une longue farandole joyeuse, serpentant dans un champ......



Avant d’abandonner cet univers charmant des quantités, voilà encore une autre expression : « treize à la douzaine ». Pas toute jeune d’ailleurs, car elle date de la fin du XVIIème siècle.
Elle résonne comme un cri ou plutôt  une apostrophe  pour attirer le chaland qui passe, toujours à l’affut d’une bonne affaire.

C’est en fait, un geste commercial attribuant, au client, treize objets tout en ne lui en a facturant que douze.
Ce « Treize à la douzaine » se pratiquait sur les marchés, notamment dans la vente des œufs, ou encore chez le boulanger lors de l’achat de petits gâteaux comme les « aguignettes » au premier le l’an.


Il existe encore des ribambelles de mots un tantinet délicats qui méritent de réapparaître dans notre vocabulaire d’aujourd’hui, mais leur découverte demande moult recherches.
Je m’y plonge dès à présent, pour mon plaisir, et aussi pour le vôtre...... du moins, je l’espère.



  Pour cette petite « histoire de mots »,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.