lundi 5 février 2018

CONTE POUR LES ENFANTS SAGES....... ET LES AUTRES


Vengeance de sorcière - chapitre 3

Pendant la nuit, le vent avait balayé tous les nuages, aussi, au grand bonheur de tous, ce fut sur un ciel azuré que les volets des maisons s’ouvrirent au petit matin. Ce fut donc avec allégresse que tous se préparèrent pour se rendre à la foire.
En route ! Une bonne journée en perspective !

Les pluies nocturnes avaient laissé des flaques d’eau sur le chemin. L’envie ne manqua pas à certains galopins de sauter dedans à pieds joints. Mais, le regard noir des mères les en dissuada immédiatement. Ici et là, des branches arrachées par le vent jonchaient le sol.
En pénétrant dans la forêt, sur le conseil des parents, les enfants gardèrent le silence. Dans la tête des plus téméraires résonnaient les paroles de la chanson que les lèvres mimaient avec une envie irrésistible de les faire entendre.
Pourtant, contre toute attente, à l’approche de la cabane en rondins de bois, ils ne perçurent aucun mouvement, aucun bruit. Le lieu semblait désert.

La « dite-sorcière » avait-elle  renoncé à effrayer  cette marmaille qui, pour une fois, était silencieuse ?
Etait-ce en raison de ce silence, d’ailleurs, que la vieille femme n’était pas apparue ?

Etrange !! Très étrange !!!
Tous étaient sur leur garde. La vieille femme ne leur réservait-elle pas un mauvais tour à sa façon ?

Le sous-bois dégageait une odeur de champignons ….. Oui, mais de champignons sucrés !
Et de plus, cette odeur semblait provenir de la maison en rondins de bois.
C’était la première fois que cela arrivait.
Etrange !! Très étrange !!!

Ce fut alors qu’un enfant s’écria :

« Regardez ! Il y a une grande table sur le bord du chemin. »

Les rires fusèrent à cette remarque ridicule. Une table en pleine forêt ! Quelle stupidité !
Mais l’étonnement fut à son comble lorsque, en  effet, tous l’aperçurent.
C’était une grande table ou plutôt des tréteaux sur lesquels avait était posée une grande planche recouverte d’une nappe blanche, sur laquelle des assiettes avaient été disposées, assiettes  contenant des sucres d’orge et confiseries de toutes les couleurs.
Un petit écriteau annonçait :
« Pour les enfants et qu’ils se régalent ! »

Stupéfaction générale !
Que devaient-ils penser ?

Les petites mains se tendaient vers les sucreries. Trop tentant !
Mais les adultes se posaient bien des questions :
« Ne serait-ce pas une ruse ?
-          Pourquoi ? Il n’y a aucune raison !
-          Va savoir ! Ne dit-on pas que c’est une sorcière ?
-          Commérages sans doute, elle n’est pas si méchante que cela, la preuve !
-          Elle souhaite peut-être se rapprocher du village. Elle est âgée à présent !
-          Moi, je me méfierais !
-          Ah toi ! Tu te méfierais même de ton ombre !

Cette dernière remarque déclencha des éclats de rire qui détendirent l’atmosphère. Les enfants en profitèrent pour se ruer sur les confiseries et les engloutir avec gourmandise.

« Hum ! C’est drôlement bon !
-          Ah,  pour sûr ! J’en reprendrais bien encore !
-          Ouah ! les sucres verts sont vraiment excellents !
-          Attends, je vais en goûter un !

En peu de temps, tout avait disparu, sous le regard, tout de même très inquiet, des parents. Que devaient-ils penser de tout cela ?

Derrière sa porte entrebâillée, la vieille femme regardait la scène avec un sourire amusé, teinté, malgré tout, d’une pointe de sarcasme. Son plan avait réussi. Les enfants avaient tout dévoré !

La journée fut excellente. La foire battait son plein lorsque les habitants du village arrivèrent, et jusqu’au soir chacun s’amusa à regarder les attractions et à trinquer entre amis.
Les enfants couraient  sur le champ de foire, s’interpellant, se pourchassant, s’arrêtant parfois devant un jongleur, un animal savant ou encore une querelle survenue après un verre de trop. Une foire dans toute sa splendeur !
Ceux qui étaient venus vendre une partie de leur production ne firent pas de mauvaises affaires. Il en fut de même pour les acheteurs, contents de leurs transactions.
Le principal, en fait, dans un accord commercial, étant que chacun reparte satisfait, pensant avoir réalisé l’affaire du siècle.

Sur le chemin du retour, les habitants du village discutaient encore de cette journée de détente. Quelques enfants se faisaient sermonner, car existés par leur journée et l’excès de sucrerie, ils multipliaient les bêtises.

Le repos fut le bienvenu et la nuit salutaire à tous.


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